Monsieur le Premier ministre Ousmane Sonko vous parle :
«Je vous réaffirme la détermination du Gouvernement à réussir le tournant crucial de notre histoire (…) Ensemble, jeunes, femmes, personnes du troisième âge, guides religieux et chefs coutumiers, nous construirons tous un Sénégal où il fait bon vivre. Dans ce contexte, ma méthodologie et mon engagement personnel, en tant que Premier ministre, seront de travailler dans la concertation et la conciliation, toujours ; dans la compromission ou la condescendance ? jamais. À chaque Sénégalaise et chaque Sénégalais, je demande de ne pas être en reste dans ce combat, dans ces batailles…»
Il ajoute pour notre grande famille culturelle, celle pour laquelle nous avons décidé de vivre et de gagner : « Dans le domaine de la culture, nous avons renforcé les acquis et engagé des réflexions pour le renouveau culturel du pays. Nous avons également répondu à une vieille doléance des artistes en adoptant, en octobre 2024, un décret sur la rémunération de la copie privée. Nous avons aussi préservé, en l’achetant, la bibliothèque de l’ancien Président Léopold Sédar Senghor qui avait été mise aux enchères. » Pour ma part, je me réjouis, sans sourire, que Ousmane Sonko, petit à petit, se réconcilie non avec Sédar véritablement, mais avec un esprit majeur, puissant, conquérant, inévitable, incontournable, prospectif, magique, créatif, éternel. Le code et lien « Armée-Nation » sur lequel est revenu le Premier ministre, avait été, entre autre, créé par le poète, homme d’État. « Les forces armées étant une émanation de la Nation et son ultime recours pour protéger ses intérêts ! » Il a un respect discret pour Abdou Diouf. Il se tait beaucoup pour Abdoulaye Wade, pour son âge sans doute, pour la proximité, sans doute aussi, de leur incisif et historique miroir de gloire commune, l’un, jadis, par un SOPI irrésistible et conquérant, l’autre, aujourd’hui, par un tsunami nommé PASTEF emportant tout sur son ascension au pouvoir !
Monsieur le Premier ministre évoque, par ailleurs, ceci : « L’aménagement d’un nouveau système intégré de protection et de promotion des personnes âgées, qui inclura, en plus des aspects sanitaires et sociaux, la valorisation des compétences des retraités qui souhaitent les mettre à la disposition de l’État et des collectivités; » Une touchante invitation ! L’État, par ailleurs, après réflexion, ne doit jamais cesser de veiller sur les pouvoirs décentralisés laissés aux maires. Juste éviter l’existence de petits roitelets. Une obligation de résultats leur doit également être imposée ! Chaque Sénégalaise, chaque Sénégalais, se fera et librement, sa propre opinion selon l’axe d’intérêt de chacune, de chacun, à travers un discours qui devrait être traduit dans toutes les langues nationales.
Voilà enfin le Discours de Politique Générale tant attendu, fait ! Il est presque déjà derrière nous, mais il est marquant, habile, épique, pétillant, impérial, épineux et il n’est pas petit ! Un président de la République est élu, un Premier ministre nommé, un gouvernement constitué, une nouvelle assemblée nationale installée, son Président élu et installé. Que reste-t-il, sinon se mettre désormais au travail ? Mais, par où commencer cette fameuse révolution systémique ? Elle ne se fera pas dans la vengeance. Ce n’est pas le bon terme, si nous avons une justice solide, crédible et juste. Les pauvres juges ne pouvaient pas rêver d’un meilleur temps de l’histoire du Sénégal pour exercer leur fonction en toute liberté face à un pouvoir qui dit exiger un nouveau temps pour nos institutions. Il ne s’agit pas non plus de punir ceux qui s’opposaient, mais de leur donner tous les droits liés à leur défense . Ce que l’opposition d’hier a subi, l’opposition d’aujourd’hui ne devrait pas le subir, au nom d’une justice et d’une conduite du pouvoir que l’on veut différentes, loin des égouts dénoncés. Finis les « cortèges d’ombre ! » Il s’agit d’une responsabilité partagée dans une démocratie partagée face à un peuple décidé à veiller, constater, arbitrer. Oui, « réussir le tournant crucial de notre histoire » comme le proclame haut et fort Monsieur le Premier ministre est réalisable, si chaque citoyen, le président de la République, le Premier ministre, chaque ministre, chaque institution, assument pleinement ses responsabilités, avec noblesse et grandeur, sans morgue, sans compromis et sans faiblesse.
En politique, ce que l’on dit n’est pas le plus important. C’est l’ action qui est fondamentale et qui décidera d’un meilleur bien-être et d’un meilleur bien-vivre du peuple. Faisons confiance à ceux qui nous gouvernent ! Nous n’avons d’ailleurs pas le choix. Personne ne pèse mieux qu’eux, l’espoir montagneux placé en leurs « mains périssables.» Ils doivent réussir en ne quittant pas le rétroviseur, en restant droits sur la route, en scrutant au-delà de l’horizon. Le code d’honneur est mis en feu ! Rien ne leur sera pardonné !
C’est ce code d’honneur si cher à PASTEF qui devrait, s’il est gagné et il doit être gagné, nous débarrasser enfin de cette catégorie d’hommes politiques singuliers et longtemps décriés, connue comme « un être bas, lâchement méchant, incommode, répugnant même, manipulateur et agitateur de l’ombre, inintelligemment corrupteur, misérablement souillé, triomphalement sous-instruit. »
Le Premier ministre, sans langue de bois mais presque avec une langue d’acier, appelle, rassure, apaise, affirme ceci : « Vous avez exigé le gouvernement que vous méritez, un gouvernement de rupture, un gouvernement qui sert au lieu de se servir, un gouvernement qui écoute autant qu’il ne parle, un gouvernement de terrain et proche de chacun. Vous l’avez demandé : vous l’aurez, parce que votre sacrifice de haut prix le mérité. »
Faisons attention : la certitude peut être l’ennemi du succès. La détermination, le doute et l’humilité, sont meilleurs conseillers. Les promesses et la dictature du réel n’ont jamais le même âge ! L’exercice du pouvoir doit être « l’âge de la discrétion », de la mesure et non de la révolte ouverte. On se révolte quand on est brimé, faible et désarmé ! Il faut fuir les incantations, assurer au lieu de subir les revers. Il faut être un masque, c’est-à-dire dialoguer en silence avec celui qui vous regarde ! Il faut créer sa part de légende ! « Le culte des faux dieux » est vite périssable ! Très peu d’hommes politiques accèdent à la légende. L’oubli leur est plus accessible. C’est bien l’oubli qui couvre souvent tout le restant de vie des hommes politiques qui ont tant et tant occupé la une des journaux, le temps de leur gloire. La gloire a les pieds en argile ! Un silence terrifiant semble couvrir les hommes politiques pour toujours, dès qu’ils quittent les projecteurs. « Le seul peuple qui mérite d’être sauvé » n’est même pas celui des urnes, mais celui des enfants, « parce qu’ils sont sans péchés. »
La Culture ? Nous y voilà ! Tout est culture et tout le reste n’est qu’économie. Après un nouveau président de la République, un nouveau Premier ministre, un nouveau gouvernement, une nouvelle assemblée nationale, il nous faut un nouveau peuple, un nouveau citoyen. Ce dernier est la plus grande, la plus fondamentale, la plus urgente des infrastructures à construire ! C’est là où PASTEF entrera dans l’histoire. Ni cinq ans, ni dix ans n’y suffiront. Il s’agit d’un combat d’au moins 25 ans : une génération ! Il nous faut un plan ! C’est une bonne planification qui fait le développement d’un pays : asseoir « une croissance forte dans le respect des grands équilibres, une progression des équipements collectifs deux fois plus rapide que celle du PIB, un effort de correction des inégalités sociales et régionales. » Il nous faut « favoriser la création contemporaine dans toutes les disciplines artistiques et assurer une diffusion plus démocratique de la culture, notamment dans le domaine du théâtre, de la musique, du patrimoine. »
Le projet du Mémorial de Gorée achevé dans toutes ses phases et composantes techniques, environnementales et financières, doit éveiller l’attention. D’une architecture avant-gardiste issue d’un concours international parrainé par l’Unesco, l’Association internationale des architectes, l’État du Sénégal, ce projet fédérateur, sanctuaire pour l’humanité en mémoire des victimes de la grande traite négrière, laboratoire international des droits de l’homme et centre international des mémoires du monde, est attendu par les diasporas noires de toutes les couleurs. Ce projet panafricaniste en terre sénégalaise, doit fermer le triangle après le Mémorial bâti de New-York, celui bâti aux Caraïbes en Guadeloupe. Son érection mérite notre respect. Elle inventera une nouvelle capitale sénégalaise qui fascinera le monde. Il est prêt. Il demande à être bâti. Il est un investissement productif avec une culture de résultats immédiats. Il est un projet économique intégré, un vecteur de valeurs et de richesses. Le Mémorial de Gorée est une mémoire de l’Afrique consolidée, chantée, restaurée, renforcée, protégée. Il s’agit d’une refondation. 250 millions d’Afro-descendants attendent de visiter le Sénégal avec son Mémorial ! Diomaye a du solide à inaugurer et à laisser à la postérité ! Que l’on me pardonne de battre encore et toujours le tam-tam tant que la vie me prête une baguette !
Il nous faut, par ailleurs, « une politique de reconnaissance et de soutien des créateurs.» Il faut des commandes publiques pour décorer nos villes avec nos artistes et grands sculpteurs et équiper nos bibliothèques des œuvres littéraires contemporaines publiées par nos éditeurs nationaux que la direction du Livre et de la Lecture assiste en oxygène et avec beaucoup de respect. La vérité, est que « l’État n’est pas fait pour diriger l’art, mais pour le servir » et c’est ce qu’il fait avec générosité selon ses moyens. Il nous faut vite un plan quinquennal de politique artistique et culturelle ! « Il faut donner à chacun les moyens d’accéder à la culture. » Chaque enfant, chaque adulte, chaque personne du 3ème âge a droit aux tableaux, aux sculptures, aux expositions, au cinéma, à la musique, à la danse, au théâtre, aux musées, aux bibliothèques, bref à une pratique et une éducation artistique pleine et entière ! Chaque Sénégalais doit « avoir contact avec son patrimoine national avec la gloire de l’esprit de l’humanité.»
Le Président Diomaye, son Premier ministre Ousmane Sonko comme les ministres du gouvernement, semblent difficile à impressionner. Ni sourds ni muets, ils sont dans leur rôle et portent le visage de la fierté de servir leur peuple. S’ils arrivent à sortir de son lit, loin des théières, la jeunesse sénégalise, ils auront gagné et bien gagné !
Amadou Lamine Sall Poète
Titulaire des Palmes Académiques du Sénégal
Officier de l’Ordre des Arts et Lettres de la République Française
Il était un temps, quand Dieu écoutait de la musique, il écoutait les poèmes de Senghor. Quand les anges écoutaient de la musique, ils écoutaient les cours et leçons républicaines de Senghor à ses ministres. Et Dieu alors, écoutait les mêmes cours et les mêmes leçons par le trou de la serrure.
Puissent Diomaye et Sonko avoir la même écoute de Dieu et des anges et réussir plus que tout autre leur mission au service d’un grand pays chéri : le Sénégal ! C’est tout le mal que nous leur souhaitons !
Bonne année 2025 au peuple Sénégalais ! Nous gagnerons. Nous sommes faits pour gagner !
Décembre 2024.