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jeudi, novembre 21, 2024
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Situation actuelle de l’école sénégalaise: L’A.p.e. du lycée de Keur Massar- Aïnoumady élève la voix

Par Cheikh Seck NDONG

La troisième Assemblée générale de l’Association des parents d’élèves (Ape) du Lycée de Keur Massar Sud s’est tenue, ce dimanche 06 février 2022. Dans son Rapport moral, le président de l’Ape, Oumarou Traorré, a fait un focus sur la situation de l’école sénégalaise dont la confrontation entre l’Etat et les syndicalistes l’éducation impacte négativement sur le quantum horaire et par conséquent sur les enseignements-apprentissages.

 Aussi, après plus soixante années d’indépendance, les parents d’élèves préconisent une réorientation de l’école par nos dirigeants pour en faire une institution véritablement africaine; car, «pour nous développer nous avons plus besoin d’un enseignement pratique».

 Après les propos liminaires, le président de l’Ape du Lycée de Keur Massar 3 a voulu constaté avec les parents d’élèves présents à l’Ag, pour s’en désoler, la situation actuelle de l’école. «Cette école publique, dont le rôle est d’instruire la jeunesse pour un meilleur devenir de notre pays, est malade de ses crises qui l’affectent et qui risquent de plomber pour longtemps encore l’émergence du Sénégal», a indiqué Oumarou Traouré. Il a rappelé que l’enfant a droit à l’éducation, droit consacré par notre Constitution en ses articles 20, 21, 22, 23, 24. «Nous lisons à l’article 21 ceci: l’Etat a le devoir et la charge de l’éducation de la jeunesse par des écoles publiques. Tous les enfants, garçons et filles, en tous lieux du territoire national ont le droit d’accéder à l’école, les institutions et les communautés religieuses ou non religieuses, sont aussi reconnues comme moyen d’éducation», souligne le président de l’Ape. M. Traoré a précisé qu’il ressort donc de cet article que l’Etat est entièrement responsable de tout ce qui se passe à l’école.

    A son avis, l’article 20 de cette même Constitution dit ceci: «les parents ont le droit naturel et le devoir d’élever leurs enfants. Ils sont soutenus dans cette tâche, par l’Etat et les collectivités publiques». M. Traoré n’a pas manqué de dire que l’Etat constate ainsi le droit naturel et le devoir qu’ont les parents d’élever leurs enfants.

Cet aspect naturel et informel de l’éducation et de la formation des enfants dans le milieu familial, villageois, communautaire et autres milieux sociaux tend d’ailleurs à disparaitre. Bien avant l’implantation de l’école occidentale, ces milieux sociaux étaient des écoles où l’enfant était toujours en classe et prêt à recevoir une leçon portée plus sur les valeurs immatérielles que matérielles. Les veillées, les séances de contes nocturnes, les périodes de circoncision… étaient des moments quelque peu formels d’éducation et de formation de la jeunesse. Le grand écrivain congolais Tchicaya U Tam’ Si avoue que les veillées de son enfance furent la première école qu’il ait fréquentée: «Les légendes enseignaient à être brave, les contes à mieux se conduire, les devinettes et les proverbes à savoir tenir une conversation.»

Le président de l’Ape a rappelé qu’après l’Ag qui leur a élus le 15 décembre 2019 et celle qu’ils ont tenue le 30 mai 2021. Ils n’avaient pas pu respecter les deux AG annuelles (AG de rentrée et AG de fermeture) pour des raisons de précautions que leur imposait le COVID 19 qui, malheureusement, est toujours là mais quand même moins recrudescent.

Faire de l’école une institution véritablement africaine

Dans le Rapport moral du Président de l’A.p.e, on peut retenir que l’école occidentale n’a jamais été pour l’Afrique mais plutôt pour le Blanc colonisateur qui cherchait de la main-d’œuvre parlant sa langue. «Après les indépendances nos dirigeants n’ont jamais osé réorienter l’école pour en faire une institution véritablement africaine. Elle est restée à l’image de l’école occidentale: un programme démentiel et souvent très théorique est inculqué à l’élève.

  A côté de ces contenus d’enseignement parfois inadaptés à nos réalités, voilà que les enseignants, par des mouvements permanents de grève, privent nos enfants de ce droit fondamental, des bienfaits de l’école. Ils bafouent le droit à l’éducation et à la formation au nom d’un autre droit, le droit de grève que leur confère aussi la Constitution en son article 25 qui dit: «Le travailleur peut adhérer à un syndicat et défendre ses droits par l’action syndicale …». Déjà un huitième plan d’action est décrété pour la semaine prochaine (débrayage à 9 h du lundi 07 au mercredi 09 et jeudi 10 grève totale) parce que la rencontre Etat-Syndicat du jeudi 03 février n’a rien donné. La «confrontation» de ces deux parties prenantes de l’éducation impacte négativement sur le quantum horaire et par conséquent sur les enseignements-apprentissages. Ainsi les parents comprennent bien le cri de détresse des enfants qui sont les principales victimes, et sacrifier les enfants c’est sacrifier le Sénégal.

«Nous parents devons élever la voix et pousser l’Etat et les syndicats d’enseignants à s’entendre pour le bien de tous. Mais comment le faire ? Occuper les médias, faire des déclarations de presse, des marches ou des rassemblements nationaux ou sectoriels, voir des médiateurs sociaux (hommes religieux, personnes influentes) …? En tout cas, nous ne devons pas laisser les enfants occuper la rue mais, en personnes responsables, nous devons nous battre à leur place: l’enfant dans la classe se gère facilement mais dans la rue il devient un danger public, un déstabilisateur social», ont lancé les parents.

 

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