Le Directeur General de la SAED a été l’hôte des régions de Matam et Tambacounda ce mardi. Alassane Bâ a visité les périmètres irrigués villageois pour faire le suivi de la campagne de contre saison chaude et les aménagements et infrastructures hydroagricoles réalisés dans les zones. Il se dit satisfait et compter redynamiser les aménagements pour que les paysans aient de bons rendements.
Les producteurs de la vallée opérant dans les régions de Matam et de Tambacounda gardent encore en mémoire les récentes inondations ayant compromis leur campagne agricole de contre saison. Tous les champs avaient été envahis par les eaux en furie et c’est dans cette optique que le Directeur General de la Société d’Aménagement et d’exploitation du Delta du fleuve Sénégal (SAED), Alassane Bâ a effectué une tournée hier mardi 8 Avril dans ces régions pour échanger avec les producteurs. Ces zones étaient fortement secouées par les inondations qui ont impacte sur la campagne de contre saison froide chez les producteurs de riz et de maïs.
Une visite qui a débuté par le casier de Horkadiere dans le département de Kanel ou Alassane Ba se dit rassure du bon démarrage de la campagne agricole. Les épis de maïs et les repiquages de riz sont en bonne voie de développement.
La solarisation, l’installation de panneaux solaires dans les champs, dans le but de réduire le coût de l’électricité – n’est effective qu’à Orkadiéré et à Kobilo, selon Alassane Bâ.
‘’Notre objectif est d’arriver à la solarisation universelle. Cela permettra de diminuer de près de 40 % les factures d’électricité’’, a-t-il dit.
La solarisation a couvert l’ensemble des besoins énergétiques, entrainant ainsi une réduction de 54% des charges du coup hydraulique. Et concernant l’effet social, elle a permis une hausse de l’intensité culturale de 0,62 point, traduisant une augmentation de la productivité des terres grâce a la double culture et à la diversification ainsi qu’une amélioration des revenus des producteurs.
Toujours dans le même ordre d’idées, le Directeur de la SAED se dit satisfait de l’accueil qui a été réservé à lui et sa délégation. ‘’Des intrants ont été mis à la disposition des producteurs pour leur faciliter la tâche pour la campagne. Nous avons également note une augmentation de 700 hectares au niveau du secteur qui pourrait améliorer les rendements » a dit le Directeur General de la SAED.
Par ailleurs, Alassane Ba se dit sensible aux doléances formulées par les producteurs qui sont souvent confrontés à des problèmes liés à l’engrais. « Il ne sert à rien de produire pour avoir des rendements faibles. Les cultures doivent être protégées pour avoir des rendements importants et contribuer à la sécurité alimentaire. Nous allons travailler à augmenter les superficies attributaires » a ajoute Monsieur Ba.
Pour rappel, au niveau de Horkadiere, les terres ont été bien aménagées et chaque famille dispose d’une parcelle de 0,25 hectare. Une superficie jugée assez faible chez les producteurs car n’arrivant pas à régler tous leurs besoins. Pour le Président des producteurs de la zone il faut augmenter le nombre d’aménagements pour régler définitivement les problèmes des paysans.
«Nous avons suffisamment de terres et le fleuve est la ; dont il faut réhabiliter les aménagements et les canaux d’irrigation pour faciliter l’accès de l’eau. Nous dépendons de cette agriculture car c’est notre seule source de revenue qui nous permet de nourrir nos familles » dixit Mamoudou Mbegnouga.
Le directeur s’est également rendu à Hamady Hounare aux bords du Djoulol ou les paysans ont déjà récolte le maïs et sont déjà en pleine campagne rizicole. Les champs de riz s’étendent à perte de vue et les paysans s’attardent à enlever les mauvaises herbes et à tuer les chenilles qui sont néfastes aux cultures. Là aussi, les producteurs ont lancé un appel à l’état pour l’octroi de produits et lutter ainsi contre les oiseaux granivores et autres insectes. « Les cultures ont grandi mais nous ne sommes pas à l’abri des chenilles et autres prédateurs qui nous perturbent. Les attaques de ces insectes pourraient réduire drastiquement les rendements et se serait peine perdue » lance Abou Diaw.
A Matam, le problème majeur des producteurs est lié au démarrage de la campagne. Contrairement aux paysans de Kanel, certains casiers de Matam ne sont toujours pas repiqués. Ces lenteurs sont dues à des problèmes de moyens surtout les intrants. Pour Cheikh Gueye Président des producteurs de la commune, ‘’pour certains, il se pose un problème d’engrais c’est-à-dire l’urée car ils n’ont pas de crédit mais sinon nous avons bien démarré la campagne et tout se passe bien’’.
Une hausse des surfaces emblavées de riz et mais dans la région de Matam
A Kobillo dans le Bossea, le Directeur General de la SAED se dit très satisfait du démarrage de la campagne agricole. Déjà la campagne de contre saison froide a connu de bons rendements avec les récoltes du maïs. Celle de la contre saison froide a démarré sous de bonnes hospices et l’avenir reste radieux chez bon nombre de producteurs de cette partie nord du département de Matam.
A en croire Mamoudou Kane Président de l’Union Régionale des producteurs de Matam, ‘’tout se passe comme ils l’avaient souhaité’’. Il a tout de même salue les efforts consentis par le gouvernement pour satisfaire les producteurs qui comptent beaucoup sur les retombées de la campagne agricole.
Force est de constater que les superficies emblavées pour les prochaines cultures de riz et de maïs sont plus importantes que les précédentes, en raison du soutien fourni par l’État aux producteurs victimes des inondations causées par le débordement du fleuve Sénégal en 2024. C’est d’ailleurs en ce sens que de grandes avancées ont été notées pour la contre-saison froide de maïs, avec 1 100 hectares cultivés, contre 400 l’année dernière. Pour la contre-saison chaude de riz, les superficies sont passées de 1 600 à presque 3 000 hectares selon des sources de la SAED.
‘’Cette hausse des surfaces emblavées pour la culture du riz et du maïs est le résultat du soutien que l’État a fourni aux producteurs victimes des inondations de l’année dernière’’ a souligné Monsieur Ba.
Ces données montrent qu’il y a [un] regain d’intérêt pour l’agriculture, ici, dans la région de Matam. Si les producteurs continuent de protéger les cultures, Matam va contribuer de manière significative à l’atteinte de la souveraineté alimentaire du pays, surtout qu’une bonne partie de la récolte est vendue sur le terrain.
Avant de prendre conges des producteurs de Matam, le Directeur General de la SAED se dit satisfait du bon déroulement de la campagne agricole dans la vallée. « Les paysans ont été victimes des conséquences des crues qui ont impacte sur les cultures. Un programme de résilience a été mis en place par le gouvernement avec l’appui en intrants de qualité pour leur venir en aide. Pour le riz, le nombre d’hectares passe de 1600 la saison passée à 2800.
Cela montre qu’il ya un engouement réel pour les campagnes agricoles aussi bien pour la contre saison froide que pour la contre saison chaude » a souligne Alassane Ba.
Les producteurs espèrent de bonnes récoltes surtout que cette année, les semences, les engrais et d’autres intrants agricoles ont également été offerts gracieusement aux producteurs pour leur permettre de bien démarrer la campagne agricole.
Par Amadou Issa KANE