Par Demba Sidibé
Le village de Kouthia Khaché célèbre ce 25 septembre 2024 prochain, la langue Soninké, dans le cadre de la journée internationale qui lui est dédiée. Une belle occasion d’ailleurs pour les organisateurs, de fêter en même temps le premier anniversaire de cette journée internationale dans ce plus vieux village de l’arrondissement de Bala, département de Goudiry.
A travers sa position de langue transfrontalière, l’occasion sera saisie par les organisateurs, membres de l’association pour le développement de la culture soninké du Boundou (Adcsb), pour rendre hommage à une, icone de la culture Soninké originaire du Boundu. Il s’agit de feu Lassana Halima Diallo (il est décédé l’année dernière), qui était une figure de proue dans le rayonnement de la langue Soninké. Un homme de culture qui fut également un membre actif de l’association qui a choisi son village natal pour la manifestation et dont l’occasion sera saisie pour lui rendre un vibrant hommage à titre posthume.
Le thème retenu cette année 2024 est : « Le Soninké à l’ère du numérique ». Ceci, à travers un programme alléchant de deux jours dont: l’illustration du mariage Soninké, la gastronomie et les accoutrements seront exhibés à côté du théâtre, danses et rythmes plusieurs fois millénaire.
Au nom de l’association pour le développement de la culture soninké du Boundou (ADCSB), la présidente, Mme Fanta Ndiaye fait savoir, « que nous entendons mettre les petits plats dans les grands lors de ces deux journées. Et, pour ce faire, le conseil exécutif a adopté à l’unanimité des pays membres, la résolution 42C/61 et la conférence générale de l’UNESCO proclamé alors le 25 septembre de chaque année journée internationale de la langue soninké ».
D’où, le village de Kouthia Khaché sera à l’honneur cette année pour célébrer en grande pompe cette langue transfrontalière qui est parlée au Mali, en Mauritanie et au Sénégal, mais également en Gambie, en Guinée-Bissau et Guinée Conakry.
Pour dire que les Soninkés occupent une large bande continue sur plusieurs centaines de kilomètres, du Gajaaga Gadiaga à l’ouest jusqu’au Wagadu à l’est. Tout en constituant le groupe ethnique le plus important de cette zone sahélienne, qu’ils partagent avec d’autres nomades ou sédentaires comme les Bambaras, les Maures, les Peuls et les Toucouleurs ».
Plusieurs autorités dont: les élus, les vénérés chefs traditionnels et reines-mères, sont attendues à cette commémoration pour la mise en valeur d’une langue commune ayant dont le sentiment est d’appartenir à un même ensemble socioculturel avec sa grande diversité culturelle.
La présidente de l’association ajoute également la nécessité de sensibiliser le public et de prendre des mesures stratégiques pour sauvegarder la langue soninké en tant que langue transfrontalière, servant non seulement de moyen d’expression naturel, mais aussi d’instrument vital pour la conduite des voisins, la coopération intergouvernementale et la promotion du dialogue et de la compréhension entre les communautés.