Dans le cadre des consultations sur les entreprises et les droits de l’homme au Sénégal, une délégation du ministère de la Justice a séjourné à Saint-Louis, ce lundi 10 juin 2024. L’objectif de cette rencontre tenue sous la présidence du préfet du département était de veiller à l’application des droits humains dans l’activité des entreprises-
Par Bolo Diaw (En Relief)
«Le contexte est né avec l’initiative des Nations Unies qui ont adopté en 2011 les principes directeurs des droits humains», rappelle Julien Ngane Ndour, Directeur des droits humains au ministère de la Justice. Il précise que l’objectif est d’aider les États à garantir que les multinationales respectent les droits des communautés. Selon lui, le Sénégal est un pays engagé en matière de droits de l’homme aux niveaux continental et international.
C’est pourquoi il a adopté ces principes, ce qui justifie son engagement dans l’élaboration d’un plan d’action sur les entreprises et les droits de l’homme. «Nous avons initié ce processus depuis 2023. Nous nous sommes réunis à Dakar avec des entreprises et certains acteurs, notamment la société civile, le mouvement des entreprises, ainsi qu’une bonne partie du secteur privé et d’autres parties prenantes concernées par cette problématique», a expliqué M. Ndour.
Le directeur des droits humains au ministère de la Justice assure que tous les acteurs ont été sensibilisés à l’issue de cet atelier et ont adhéré à l’initiative. Ainsi, un comité restreint de pilotage du processus d’élaboration du plan d’action a été mis en place. «Aujourd’hui, nous en sommes à la deuxième étape de ces consultations, qui ont commencé à Thiès. Nous avons constaté une participation massive des acteurs au niveau de la région de Saint-Louis», a-t-il souligné.
L’occasion a été saisie par Julien Ngane Ndour pour préciser que toute l’activité d’une entreprise qui viole un droit humain est prise en compte dans le programme. « Toutes les questions de licenciement au sein des entreprises, le droit social et environnemental, le droit pénal, et toutes les activités de l’entreprise susceptibles de violer un droit humain font partie de notre travail », a-t-il déclaré.
Revenant sur les solutions, le directeur des droits humains révèle qu’avec l’idée d’organiser une consultation nationale, ils s’efforcent de recueillir auprès des populations et des autorités locales toutes les idées permettant de trouver des mécanismes ou des lois pour apporter des solutions.
Conscient des réalisations faites par le gouvernement du Sénégal, notamment l’adoption du code minier et de celui de l’environnement, le directeur des droits humains souligne qu’ils souhaitent renforcer l’initiative de l’État en impliquant tous les acteurs concernés. «Les droits de l’homme ne sont pas seulement pour l’État, mais surtout pour les communautés. Il faut donner la voix aux communautés pour qu’elles puissent s’exprimer sur ce qu’elles ressentent et sur ce qu’elles proposent comme solutions », a-t-il ajouté.
Présidant la rencontre, le préfet du département de Saint-Louis, Diadia Dia, estime que la mise en place du plan d’action national va dans le sens de la promotion des droits humains. Pour lui, bien que le Sénégal ait fait beaucoup d’efforts en ce sens, il a été constaté une récurrence des conflits entre entreprises et travailleurs. C’est, selon lui, la raison pour laquelle il est jugé nécessaire de mener ces consultations afin de trouver des solutions à ces difficultés.