Par Aly Saleh
Autour de la thématique principale: « Conséquences des avortements clandestins au Sénégal ; Prévention, prise en charge holistique et défis politico- juridiques », le réseau J-Gen a regroupé plusieurs acteurs des associations et mouvements de défense des droits des femmes du Sénégal et des partenaires stratégiques, le temps d’un forum national sur les droits des femmes et de la justice reproductive au Sénégal, les 25 et 26 Juin 2024.
« L’objectif de ce forum est de mobiliser plusieurs catégories de la population, les acteurs, les partenaires, les communautés autour d’une thématique qui, pour nous est actuelle et qui intéresse généralement les femmes et les communautés. Nous voulions écouter pour en savoir un peu plus sur les perceptions des communautés particulièrement des forces de la nation que nous identifions déjà comme étant des personnes qui sont un peu réfractaires par rapport à cette possibilité que les femmes doivent avoir de recourir à un avortement sûr, confidentiel et médicalisé lorsqu’elles sont victimes de viol ou d’inceste. Nous mettons aussi l’accent pour la première fois en termes de stratégies au niveau des organisations, nous mettons le focus sur la contribution des communautés, comment les communautés peuvent porter elles-mêmes cette préoccupation importante en matière de droit des femmes », a indiqué Maimouna Astou Yade, directrice exécutive de j-Gen Sénégal qui précise que ce plaidoyer a débuté en 2013 avec la création de la structure.
« C’est en 2013 que nous avons entamé ce plaidoyer. C’est le lieu effectivement de féliciter et de remercier la Task force qui fait depuis 2013 un travail exceptionnel en termes de plaidoyer pour l’autorisation de l’avortement. Mais aussi c’est parce que de plus en plus nous nous rendons compte que la question des avortements clandestins est une question réelle de santé publique. Et qu’on ne peut pas observer de différenciations dans tout ce qui concerne les violences basées sur le genre particulièrement les violences faites aux femmes, la question des avortements clandestins en prenant en compte effectivement toutes ses causes ainsi que ses conséquences, constituent une violence en quelque sorte, je dirais même entièrement. Ce qui veut dire que cela fait partie intégrante de nos luttes et de nos stratégies et nous savons également que le Sénégal a ratifié sans réserve le protocole de Maputo qui dans son article 14 autorise également à ce que l’avortement soit possible pour les femmes victimes d’inceste et de viol. Vous allez constater avec moi que depuis l’adoption de cette loi, de ce protocole-là, l’Etat du Sénégal est très retissant pour son application », a souligné la directrice exécutive de J-Gen Sénégal qui a appelé l’Etat du Sénégal à poser des actes concernant le plaidoyer de cette question de justice et d’équilibre social que constitue l’avortement médicalisé. Mme Yade n’a pas manqué d’inviter les nouveaux gouvernants à faire appliquer le protocole de Maputo.