A la veille de la rentrée, la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) accueillait une délégation du Sénégal conduite par le Ministre des Sports, Monsieur Matar Bâ.
Depuis 2021, la FWB et la République du Sénégal se sont engagées dans un accord de coopération prévoyant notamment une collaboration en matière de sport et concernant en particulier l’encadrement des jeunes et la formation de sportifs de haut niveau. Dans un pays où l’âge moyen de la population se situe autour de 18,5 ans, l’espoir placé en la jeunesse est grand et le sport un bon vecteur d’insertion et de progression. Suite à une première rencontre au Sénégal en mai 2022, le Ministre Président Pierre-Yves Jeholet et le Ministre Bâ avaient déjà envisagé des perspectives concrètes à la réalisation de ce partenariat. Deux axes principaux de coopération, à l’origine de la présente mission, se sont depuis dégagés : L’accueil d’experts de la Fédération Wallonie-Bruxelles au Sénégal pour la formation d’entraîneurs. Experts qui sensibiliseraient également les entraineurs et athlètes à la notion de «projet de vie», c’est-à-dire à l’élaboration d’un programme qui permette de concilier carrière sportive et cursus scolaire. L’accueil dans notre Communauté d’équipes sportives de haut niveau notamment en vue de leur préparation pour les Jeux Olympiques (JO) et Paralympiques de Paris en 2024.
Visite des infrastructures sportives de Wallonie-Bruxelles
C’est un programme intense qui attentait le Ministre Bâ et sa délégation en vue de définir le cadre et les bases de cette collaboration. Accompagné de son Directeur de Cabinet, M. Ibrahima Ndao, de Mme Marième Kane Diallo, Directrice de la formation et du Développement sportif, de M. Omar Diagne, Secrétaire général du Comité Olympique et Sportif Sénégalais et de M. Ibrahima Wade, Vice-Président du Comité Olympique et Président du Comité d’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) Dakar 2026, Monsieur Bâ a découvert pas moins de 6 centres sportifs en FWB.
De droite à gauche, M. le Ministre Bâ, Jonathan Borlée, M. Ibrahima Wade, M. Ibrahima Ndao (c) J. Van Belle – WBI
Après avoir rencontré le Ministre-Président P.Y. Jeholet, la délégation sénégalaise, accompagnée de la Ministre des Sports V. Glatigny, a ainsi visité dès le premier jour, les centres sportifs de SPA et de Liège. Les jours suivants, le groupe a pu encore découvrir les Centres Sportifs de Froidchapelle, Loverval, Louvain-La-Neuve et d’Auderghem. Dans une ambiance très amicale et joyeuse, le ministre et sa délégation ont prêté particulièrement attention aux infrastructures mais aussi aux équipes qui gèrent ces ensembles où amateurs et sportifs de haut niveau vivent côte à côte leur passion. Chaque centre a pu présenter ses spécificités, témoignages d’une grande adaptation aux besoins du public et à l’évolution de notre société.
A Loverval, une toute nouvelle salle d’escalade inaugurée fin juin 2022, offre 100 m2 au sol et 16m de haut aux sportifs de haut niveau.
A Louvain, l’ADEPS accueille jusqu’à 4000 personnes par jour au centre Blocry. Comme dans les autres infrastructures, le centre ADEPS de Louvain-la-Neuve réalise l’exploit d’accueillir des fédérations et des écoles de sport, des internats et externats, des amateurs et des sportifs de haut niveau, des tout-petits et des seniors. Au Sénégal, il y a peu de centres sportifs. Ces lieux fédérateurs manquent à la pratique et au développement des activités sportives; mais pas seulement. Premier constat lors de ces visites : dans une infrastructure consacrée au sport, on fait beaucoup plus que du sport. On trace un chemin d’éducation avec des valeurs de respect, d’amitié, d’exigence mais aussi d’inclusion et d’équité. Particulièrement attentive à cette dimension inclusive rencontrée dans chaque centre visité, la délégation Sénégalaise a également observé que l’ancienneté des centres ne les rend pas obsolètes pour autant. Construits pour certains, courant des années 70, comme le centre ADEPS de Louvain-la-Neuve ou celui d’Auderghem, ces infrastructures particulièrement bien entretenues, continuent à se développer et évoluer avec leur temps, donnant lieu à un second constat encourageant : l’investissement dans des infrastructures sportives peut courir sur du long terme.
Le sport, plus qu’un loisir
Le sport, c’est effectivement une culture, une économie, un espoir parfois, mais cela regroupe surtout une variété de métiers exigeants exercés par des passionnés. Pas d’athlètes de haut niveau sans infrastructure de qualité, entraineurs, diététiciens, psychologues, kinés, jardinier ou gardien. Tous les maillons sont nécessaires. Autour de la toute nouvelle piste indoor d’athlétisme de Louvain-La-Neuve, vous aurez peut-être, comme notre délégation, la chance de croiser Jonathan Borlée s’entrainant aux côtés de futurs professeurs de judo, ou Quentin Mahauden, champion du monde junior de Karaté. Mais la réussite de ces athlètes va de pair avec un accompagnement hors norme de professionnels. Cette expertise de la FWB dans le sport de haut niveau a séduit le Ministre des Sports sénégalais et les membres de sa délégation. Il a par ailleurs souligné combien les femmes étaient bien représentées dans les organes de décision. Ce premier échange sur le terrain a permis d’envisager sérieusement la venue de sportifs sénégalais dans une perspective d’acclimatation et de préparation avant les Jeux Olympiques de Paris et d’imaginer une collaboration à l’occasion des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Dakar en 2026. Les différentes séances de travail et rencontres ont également permis d’aborder les secteurs envisagés pour le renforcement des capacités des entraineurs sénégalais. Une première visite digne d’un parcours olympique, où professionnalisme et bonne humeur ont abouti à d’enthousiasmants projets.