Le nouveau président a signé un décret pour forcer plus efficacement l’administration, qui dépense chaque année 600 milliards de dollars, à acheter des produits « made in USA ».
Pendant la campagne électorale, Donald Trump n’avait cessé de qualifier Joe Biden de « made in China ». Parce que le candidat démocrate avait approuvé l’entrée de Pékin dans l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2001 et promu un libre-échange ayant conduit, selon le républicain, à la désindustrialisation américaine.
Le candidat Biden l’avait bien compris lorsqu’il a cherché, dans un discours, à récupérer l’électorat ouvrier blanc des Etats dits de la Rust Belt (« ceinture de la rouille »), ceux qui ont manqué à Hillary Clinton en 2016. Et le voilà qui passe aux actes, défendant le travailleur américain et les syndicats, dans une politique qui s’inscrit largement dans la continuité de… Donald Trump.
Joe Biden a signé, lundi 25 janvier, un décret présidentiel pour forcer plus efficacement l’administration, qui dépense chaque année 600 milliards de dollars (494 milliards d’euros), à acheter américain. « Je n’accepte pas le point de vue défaitiste que l’automatisation et la mondialisation peuvent empêcher les emplois syndiqués de croître ici en Amérique », a déclaré le président démocrate, avant d’ajouter : « Nous allons utiliser l’argent des contribuables pour reconstruire l’Amérique. Nous allons acheter des produits américains et soutenir les emplois américains. »
Réindustrialiser l’Amérique
Le président a accusé Donald Trump d’avoir laissé filer l’affaire : « Sous l’administration précédente, les contrats du gouvernement fédéral attribués directement aux entreprises étrangères ont augmenté de 30 %. Cela va changer sous notre surveillance », a assuré M. Biden, qui a cité les 3 milliards de dollars octroyés par le ministère de la défense à des entreprises étrangères et ordonné à ses services de traquer les exemptions qui permettent à celles-ci de fournir le gouvernement américain.