En marge de sa visite de travail au Sénégal M. Raoul Urru, président de l’association « J’M’attaque aux stocks de déchets plastiques » et ses partenaires du groupe AACICI- IAPC ont organisé une opération de collecte de déchets plastiques à la plage de Yoff (Dakar, Sénégal). L’opportunité a été saisie pour sensibiliser les populations riveraines sur les méfaits de ce type d’ordures, en particulier les enfants qui ont massivement participé à a collecte.
Dans ce contexte marqué par la recrudescence de l’émigration clandestine vers l’Europe, le Sénégal peut compter sur des incitatives telle que celle de l’Agence Africaine d’Information et de Coopération pour le Commerce International (AACICI), Créé en novembre 2013, l’AACICI est une initiative du Dr Falou Samb, ancien délégué du Sénégal à l’Organisation mondiale de commerce (OMC). Son objectif est d’outiller les étudiants, les auditeurs et les décideurs en politique commerciale et en commerce international, instruments de développement.
Cette agence qui disposait déjà d’un établissement d’enseignement supérieur privé dénommé Institut Africain des Politiques Commerciales (IAPC) spécialisé dans toutes les formations d’enseignement supérieur pertinentes à l’économie, au commerce et au développement, a décidé de s’investir dans la qualification des jeunes en déperdition scolaire à des métiers traditionnels et nouveaux. Pour mener ses activités, Le groupe AACICI-IAPC développe une politique de partenariat et d’échanges à travers le monde, avec plusieurs investisseurs, des ONG, Associations, …C’est le cas avec EMDEP-France,
C’est dans ce cadre que l’Agence a reçu à Dakar, dans la semaine du 26 octobre au 1er novembre 2020, M. Raoul Urru, Responsable d’EMDEP-France et Président de l’Association “J’M’attaque aux stocks de déchets plastiques”, avec qui elle travaille dans un projet d’implantation d’une école des métiers et de développement de projets EMDEP Sénégal-France.C’est en marge de cette visite de travail que les deux partenaires ont organisé, le jeudi 29 octobre 2020, une opération de collecte de déchets plastiques et de sensibilisation au niveau de la plage de Yoff et de la Commune de Hann-Bel Air, dans une démarche inclusive car impliquant les populations et les élus locaux.
« J’M’attaque aux stocks de déchets plastiques, c’est récent, mais ça fait dix ans que le ramasse les déchets plastiques au bord des océans, dans les dunes», a tenu précisé Raoul Urru. Tout est parti du constat de la presence de masses énormes de déchets plastiques dans le monde évaluées « entre 9 et 10 milliards de tonnes. Sachant que le plastique est très léger, cela représente un volume important, inimaginable. On assimile cette masse à un 7ème continent”. De manière imagée, devant des enfants intéressés mais scandalisés, il poursuit “Cette masse fait à peu près 9 fois la taille du Sénégal. Si on ne fait rien du tout, d’ici quelques années, il y aura 30 à 40 milliards de tonnes de déchets plastiques. C’est inoui! Le plastique, sous l’effet du soleil, du sel de la mer, du sable, va se décomposer en tout petits morceaux, en micro-plastique de sorte qu’on fera plus la différence entre le sable et le fin-plastique», a-t-il renseigné. Aujourd’hui, a fait comprendre M. Urru, 80% du sel de table qu’on utilise pour le poisson, la viande, le riz, etc. contient des micro-plastique. Actuellement, les spécialistes ont découvert des micro-plastiques sur les tissus du foie, du poumon, du cœur. Cela va donc au-delà d’une simple opération de nettoyage. La gravité et l’ampleur du phénomène exige selon lui, des mesures urgentes. Il recommande des actions citoyennes à une échelle planétaire.
Le groupe AACICI-IAPC a très tôt épousé cette vision, en droite ligne avec sa politique. Tour à tour, ses responsables, en l’occurrence, le Dr Falou Samb et M. Bassirou Samba, respectiviement, Président du Conseil de surveillance et Responsible des relations extérieures, ont pris l’engagement, devant les popuations et M. Urru, d’oeuvrer à maintenir la dynamique: promouvoir le ramassage des déchets mais également et surtout, un changement de comportement tendant à non seulement réduire l’usage du plastique (“un matériau super mais qu’on ne peut pas supprimer définitivement”, selon M. Urru) mais à imaginer les moyens de les recycler.
EMDEP Sénégal – Fance est justement mis sur les fonts baptismaux pour outiller les jeunes à la maîtrise de ce type de competence-métier. En effet, cette école des métiers propose au jeunes sénégalais notamment, des formations techniques débouchant sur un projet voire sur un emploi. Une manière de considérer le problème comme une opportunité. Sous ce rapport, cette masse énorme de déchets plastiques, c’est du pétrole, car recyclable. EMDEP Sénégal-France va travailler là dessus», a déclaré M. Urru pour qui tout est lié. Il a été confirmé par le Dr Falou Samb.
«La recrudescence du phénomène de l’émigration clandestine, ‘’Barça ou Barzakh’’ (la vie ou la mort), avec son lot de morts et de disparus nous interpelle tous. Avec nos partenaires, nous sommes en train de proposer des solutions à la hauteur de nos moyens et domaines de competence, pour redonner l’espoir aux jeunes et oeuvrer pour un développement durable. Entres autres pistes, la récupération et le recyclage des déchets plastiques peut constituer une alternative.
“Je me réjouis de votre visite. Nous avons les mêmes ambitions donc nous sommes appelés à travailler ensemble. Il y a 5 ans, e Sénégal a voté une loi sur les déchets plastiques. Le décret d’application n’a été signé que ce le 29 avril dernier (2020, Ndlr), mais jusqu’à present le phénomène ne s’est pas estompé. Donc il y a du travail à faire et une synergie entre nos entités est la bienvenue”, a conclu Makhtar Diao, 1er Adjoint chargé du Dévéloppement durable et Maire de Hann Bel et Directeur de la Culture et du Tourisme à Mairie de la Ville de Dakar. Il a accueilli la délégation de l’AACICI -IAPC et son partenaire dans les locaux de la mairie. Il était accompagné de M. Papa Dia, Responsable de la division Environnement de la mairie et de M. Mahmoud Sy, Président d’une association de protection de l’Environnement, falicitateur de la rencontre.
Par Cheikh Seck NDONG et Doudou Sidy Malick NDIAYE
Images: Mohamed FICOU