Le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall, a présidé, ce lundi, dans la commune de Diamaguene Sicap Mbao, la cérémonie de lancement de l’initiative «ville verte/ un mois – une commune» qui coïncide avec la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse. Le 17 juin de chaque année, la célébration de cette journée permet de focaliser l’attention des décideurs et de l’opinion publique sur les questions cruciales de la dégradation des sols et de la sécheresse.
La 25ème édition, sous le thème «Construisons l’avenir ensemble», indique le ministre Abdou Karim Sall, est un appel solennel à l’action et constitue un prétexte privilégié de rappeler que l’engagement, la détermination des communautés, le don de soi et la coopération à tous les niveaux constituent des préalables à la restauration des écosystèmes dégradés et à l’amélioration du cadre de vie.
Le ministre de l’Environnement et du Développement durable a précisé que ce thème puise sa pertinence dans le message livré par la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification: «La désertification et la dégradation des terres sont maintenant des préoccupations majeures à l’échelle mondiale. Les tempêtes de sable, la faible productivité des terres et un cadre de vie malsain ne sont que quelques-unes des conséquences qui pourraient menacer l’avenir de l’humanité».
Compte tenu de l’importance des enjeux, souligne Abdou Karim Sall, la célébration de cette journée devrait amener la communauté internationale à s’accorder sur l’urgence de la mobilisation de toutes les franges de la société pour élaborer des stratégies, dérouler des plans d’actions pour inverser les tendances. «Nos pays ont connu ces dernières années une importante variabilité climatique qui a considérablement influencé le rendement agricole et impacté la sécurité alimentaire», a-t-il relevé. Selon lui, cette journée s’est déclinée en enjeu à la fois économique, social et politique que tous les pouvoirs publics cherchent à juguler.
Conscient de cette situation, le ministre a souligné que le Président de la République du Sénégal, Macky Sall, a insisté sur la protection de l’environnement, l’amélioration du cadre de vie et a fait de la lutte contre la désertification une priorité dans la politique de sécurité alimentaire et de lutte contre la pauvreté. C’est d’ailleurs sur cette trame qu’il l’a inscrit comme quatrième axe stratégique la phase 2 du Plan Sénégal Émergent à travers le PSE vert. A son avis, cette détermination et l’urgence de mettre en place des systèmes environnementaux durables ont été bien exprimées dans ce programme.
S’inscrivant dans la même dynamique, Abdou Karim Sall a procédé ce jour, 17 juin, au lancement d’un ambitieux programme que son département a initié et qui s’intitule « ville verte/ un mois – une commune». Ce programme qui sera exécuté à l’échelle nationale débutera, pour la phase test dans le département de Pikine, avec les communes de Diamaguène Sicap Mbao, Keur Massar et Djida Thiaroye Kao.
Il s’agira d’accompagner les collectivités territoriales dans l’élaboration et la mise en œuvre de programmes de reverdissement pour garantir un équilibre socio-écologique et une amélioration du cadre de vie des différentes agglomérations du Sénégal. La réussite de cette importante initiative requière une mobilisation de toutes nos énergies et de toutes les forces vives de la nation (élus nationaux et locaux, autorités administratives, services techniques, forces de défense et de sécurité, secteur privé, jeunes, femmes, mouvements associatifs, partenaires techniques et financiers, bref tous les acteurs du développement territorial).
C’est l’occasion de lancer un appel à toutes celles et à tous ceux que le ministre vient de citer pour une mobilisation générale afin que nos villes et campagnes soient reboisées. Au moins, plus de la moitié de la population de chaque collectivité territoriale devraient parrainer 2 arbres; «ce qui fera à terme plus de 16 millions de d’arbres plantés et suivis», souhait-il.
Pour la phase test, les services du Medd ont appuyé les trois communes avec le recrutement de 28 volontaires devant accompagner la mise en œuvre de cet important projet ; et cet accompagnement va se poursuivre avec le développement et l’extension de ce projet dans d’autres localités.
Le ministre a fait savoir que le seul accompagnement du ministère ne saurait suffire pour garantir un franc succès à cette initiative. Son département attend l’implication des maires, un investissement adéquat, en mode «Fast track» bien sûr, avec la mobilisation de toutes les franges de la société (mouvements de jeunesse, comités des sages, groupements féminins, associations sportives et culturelles, etc.) pour un suivi et surtout un entretien de ces plantes. Il a signalé qu’avec la création de l’Agence Sénégalaise de la Reforestation, plus de 50 000 jeunes et femmes seront recrutés d’ici 2024. Rien que pour 2019, plus de 10 000 emplois verts sont attendus.
Ainsi, le maire de Diamaguène Sicap- Mbao, a soutenu que c’est dans cette dynamique inclusive, avec la participation de tous, que les citoyens vont donner corps à la vision éclairée du Président de la République pour rendre nos villes durables et nos collectivités émergentes. Coumba Ndoffène Fall ajoute que les défis sont nombreux et les enjeux énormes. Ce qui l’oblige à inviter les populations à un investissement massif dans le reverdissement afin que les systèmes environnementaux durables deviennent la norme.
Seck NDONG