Les délégations des deux clubs, « Sénégal Emergent » et « Convergences plurielles », conduites respectivement par leurs présidents, Mr Youssou Diallo, Économiste, Inspecteur Principal de Classe Exceptionnelle de la Coopération et Mr Abdoulaye Diallo, Ingénieur en télécommunications, se sont rencontrées le mardi 20 août 2024, au siège du Club Sénégal Emergent à l’immeuble Nehme sur l’avenue William Ponty.
Cette rencontre s’est tenue en présence de responsables des deux associations, notamment le président CSE Youssou Diallo et le président du CCP Abdoulaye Diallo. Il y avait les anciens ministres Boubacar Mbodji et Abdou Fall.
La rencontre a été l’occasion de rappeler la vocation des Clubs qui sont des Associations d’idées, libres et sans affiliation partisane.
Ils regroupent des intellectuels, des cadres et des personnes ressources de bonne volonté autour de l’intérêt national, leur offrant des espaces de réflexions et d’échanges sur les grands sujets qui interpellent le Sénégal, l’Afrique et le monde.
Ces fonctions sont d’autant plus essentielles que nos pays traversent une conjoncture sous régionale et internationale difficile et complexe faites de tensions et de profondes mutations.
Il convient de toujours rappeler que les changements politiques pacifiques intervenus au Sénégal à l’issue de l’élection présidentielle de mars 2024 ont été précédés de violences meurtrières et de destructions massives de biens, ce qui a fait peser des menaces très sérieuses sur les fondements mêmes de notre Démocratie et de notre vivre ensemble.
Ce sont là des raisons pour lesquelles les Clubs « Sénégal Emergent » et « Convergences plurielles » considèrent que le moment politique que traverse actuellement le Sénégal, dans le cadre d’une transition inachevée, doit appeler de la part de tous nos compatriotes une grande vigilance sur les lourdes menaces dormantes mais non encore éteintes, de tous ordres qui assaillent toujours la nation sénégalaise dans son ensemble.
Les deux délégations ont fortement souligné l’attachement indéfectible de leurs organisations aux principes et règles de l’Etat de droit et de la Démocratie qui consacrent les libertés fondamentales de croyance et de conscience, d’opinions et de presse, de réunion et d’association, d’aller et de venir, d’initiatives et d’entreprise.
Elles ont également tenu à rappeler le même attachement au fait majoritaire, à partir d’élections libres et transparentes, comme la seule base de légitimité pour l’exercice du pouvoir d’Etat dans notre pays.
Les deux délégations ont toutefois marqué leur grande préoccupation face à un regain de tensions socio- politiques, avec une tendance forte constatée du côté des nouvelles autorités du pays, à entretenir des relations conflictuelles et heurtées avec certaines composantes essentielles de l’espace politique, religieux, social, des médias et de la presse en particulier.
Il est noté en effet des différends récurrents entre le gouvernement et des forces sociales et religieuses qui ont historiquement rempli et continuent de remplir une mission essentielle d’éducation et d’encadrement des citoyens et en même temps de régulation morale dans notre société qui, si on y prend garde, peuvent constituer de graves sources de tensions dont notre pays n’a pas besoin.
Dans un secteur aussi stratégique que les médias, des différends d’un tout autre ordre sont en train d’évoluer en confrontations qui pourraient être de nature à dérégler profondément l’écosystème que notre Démocratie a mis des décennies à mettre en place.
Faut-il le rappeler, la presse et les médias, en tant que piliers essentiels d’une société de libertés ont joué un rôle capital dans l’évolution de la démocratie au Sénégal.
La presse doit être soutenue, protégée et renforcée et non combattue dans un état démocratique. « Le droit à l’information, une information complète et objective des citoyens , est un droit fondamental, consubstantiel à la liberté d’opinion, fondement de toute démocratie ».
C’est au regard de tous ces errements notés et de tant d’autres qui se multiplient au fil du temps , que les responsables des deux clubs ont estimé qu’il est urgent que tous les Sénégalais de bonne volonté, de quelques bords qu’ils se situent, s’accordent pour inviter les nouvelles autorités du Sénégal à renouer avec nos bonnes et vieilles traditions d’ouverture, de concertation de dialogue avec tous les acteurs de la vie nationale, pour une prise en charge apaisée des différends inévitables dans une société ouverte et de démocratie comme la nôtre.
Sur ce terrain, les clubs Sénégal Emergent et Convergences Plurielles entendent pleinement jouer leur rôle.
Ils invitent par la même occasion les cadres de réflexions et d’échanges de même vocation à envisager le retour ensemble à nos traditions de grands débats publics et organisés sur les sujets à enjeux de notre époque.
Le Sénégal est une terre de libertés, de tolérance, de dialogue, de concertation et de paix. Il doit le demeurer !
Synthèse: Ch. S. Ndong