Les conférenciers ont essayé d’utiliser un langage concret à partir de la flore, de la faune, de ce que l’être humain voit, au Monument de la renaissance ce samedi 4 juin.
Le professeur Bouba Diop a abordé du thème portant sur « Une Renaissance de l’Afrique est-ce possible? Pourquoi et comment ? ». Il a montré que dans nos traditions, dans nos religions, la renaissance est acceptée et même chantée. «Nous avons commencé par cette chanson de ‘’Tadjabogne’’. Et je fais un plaidoyer pour qu’on laisse les enfants jouir du ‘’Tadjabogne’’, comme ailleurs en Amérique, en Europe, les européens jouissent de Aloïne, pour permettre aux jeunes de comprendre qu’il est possible de renaitre», a relevé Pr Diop.
A son avis, il faut des programmes, des actions concrètes. Et c’est cela qui a fait l’objet de la discussion sur beaucoup de plans. Sur le plan médical, il y a des greffes qui se font pour permettre de continuer à vivre. Même nos ancêtres avaient développé des techniques qui faisaient croire que l’être humaine peut revenir, renaitre. Tout cela doit permettre aux esprits de se préparer pour cette idée de renaissance africaine; soit une idée que l’on comprenne, que l’on accepte et pour laquelle on va œuvrer.
Le professeur Bouba Diop a souligné que c’est le point de penseurs tels que Cheikh Anta Diop, Léopold Sédar Senghor, Théophile Obenga,… Bref, il y a à boire et à manger sur la renaissance africaine. Maintenant, dira-t-il, l’essentiel c’est de passer à la phase à la phase pratique.
Pr Diop a évoqué les contrats de performance à l’université de Dakar. La Banque mondiale, les bailleurs de fonds ont mis beaucoup d’argent. «J’ai dit à mes collègues et aux autorités que la meilleure façon pour aider les étudiants c’est de leur montrer des histoires de vie. Vous prenez des personnes qui ont du vécu, qui raconte leur itinéraire; comment ces personnes ont fait pour réussir à l’Université, trouver du boulot, gagner leur vie », a-t- il soutenu. Il a réalisé trois films dont l’un porte l’ancien ministre Ousmane Camara qui explique comment on a créé l’université de Dakar et comment on a pu en faire ce qu’elle est aujourd’hui.
Selon lui, la renaissance ne signifie pas reproduire ce que les anciens faisaient. Il faut innover car la renaissance suppose de nouvelles pensées, de nouvelles actions. Il faut partir d’un socle solide. «Notre combat c’est de vivre mieux et d’aider les autres à comprendre qu’ils doivent être solidaire. Pour manger, boire, s’épanouir, on a besoin de tuer les autres qui sont autour de nous. Et, l’Afrique doit revenir à ce que l’on appelle des équilibres», a-t- il relevé. Il s’agit de faire en sorte que les extrêmes en matière d’appétit de gain, de violence; parce que la violence il faut la maitriser.
Ainsi, l’initiateur de cette conférence, M. Dibombari Mbock à développer un thème sur: « Cheickh Anta Diop, les hiéroglyphes égyptiens, 30 ans après ». Il a soutenu que dans le cadre de la renaissance africaine, le fait d’y voir une forme matérialisation, l’Afrique a besoin de concepts qui permettent d’implémenter ce que nous appelons la Renaissance Africaine. Les discussions ont permis de voir dans quelle mesure nous arriverons à réaliser cette Renaissance que nous aspirons tant. «Elle ressemble à une civilisation qui nous ressemble. Aujourd’hui, nous sommes traversés par différents courants, intellectuels, religieux, etc. Mais nous oublions souvent que nous venons de peuples plus anciens de cette terre. Et nous avons un certain nombre de chose à apprendre et à partager avec le reste de l’humanité », a-t- il ajouté.
De même, professeur Mouhamadou Nissiré Sarr, est intervenu sur « La problématique de l’unité culturelle égypto-africaine dans l’œuvre de Cheikh Anta Diop », Mme Marie Ndèye Fall sur « Contribution de la femme africaine au renouveau du panafricanisme ».
L’idée c’est de ré axer les préoccupations des intellectuels africains vers ce que l’on appelle une richesse non encore exploitée, la culture et même la religiosité, la diversité du monde noir…