Après un match au bout du suspense face à l’Egypte, les Lions de la Teranga remportent leur premier trophée continental, au terme d’une compétition endeuillée par la mort de huit personnes et rythmée par nombre d’incidents sportifs.
Il n’y avait pas d’étoile dans le ciel noir de Yaoundé, mais quand le stade d’Olembé s’est éteint au début du concert de la cérémonie de clôture, les tribunes se sont transformées en une constellation où les lumières des téléphones étaient autant d’astres brillants. Il n’y avait pas d’étoile dans le ciel noir de Yaoundé, mais une bande de Lions est venue au Cameroun pour décrocher la première et la broder à jamais près du cœur sur le maillot national. C’est ce que le Sénégal a réussi à réaliser, dimanche 6 février, en remportant la finale de la Coupe d’Afrique des nations (CAN), au stade Olembé, face à l’Egypte, après un match au bout du suspense (0-0, 4-2 aux tirs au but).
Paul Biya, le président camerounais depuis près de quarante ans, a remis le trophée doré aux Lions de la Teranga. Le chef de l’Etat de 88 ans aurait probablement souhaité que la Coupe revienne à la maison, tant il a fallu pour son pays batailler – et dépenser – pour organiser cette compétition : deux reports, menaces terroristes, rumeur d’annulation à la dernière minute à cause du Covid-19… Mais les Camerounais ont fini par se satisfaire de voir leur équipe battre, samedi, le Burkina Faso (3-3, 5 tirs au but à 3) et prendre la troisième place du tournoi. « La joie est revenue dans nos cœurs », « l’honneur est sauf », commentaient certains supporteurs camerounais.
Cette « petite finale » aura été le plus beau match d’une édition de la CAN qui, avec 100 buts inscrits en cinquante-deux matchs, aura été peu flamboyante sur le plan sportif : il y a certes eu de beaux duels après les huitièmes de finale, mais les premiers matchs du tournoi n’ont guère offert de spectacle. La faute à la préparation des équipes, perturbée par la libération tardive des internationaux par leurs clubs – le 3 janvier au lieu du 27 décembre 2021, alors que la compétition débutait le 9. Les cas de Covid-19 dans plusieurs sélections sont également venus déséquilibrer la phase de poules.