La pandémie du Coronavirus est en train de faire des ravages au sein de la population. La semaine dernière les trois membres d’une même famille ont été fauchés par le Covid 19 en l’espace de quelques heures après avoir pris part à une cérémonie familiale. Pourtant, un arrêté ministériel interdit toute célébration de cérémonie familiale qui requiert la présence d’un certain nombre de personnes.
Mieux, le ministre de l’Interieur, Antoine Diome exige le port obligatoire du masque même dans la rue. Je me suis amusé à faire une petite observation de mon balcon, sur des dizaines de personnes qui passent dans la rue, seul un tiers a mis le masque et ce sont des élèves. Tout le reste se moque des recommandations des autorités. Pendant ma marche quotidienne, la situation est plus grave car ces citoyens irrespectueux des arrêtés du ministre de l’Interieur passent sous le nez et la barbe de policiers qui les laissent passer sans au moins leur faire une remarque de leur infraction.
Tant que nous assisterons à ces comportements, nous allons vivre encore longtemps avec le Covid19.
Cette désobéissance civile qui est un défi à l ‘autorité doit être arrêtée nette.
L’Etat doit protéger les citoyens. Il a la force légitime pour faire respecter les lois et règlements et sévir sans faiblesse coupable. Il faut que nos compatriotes sachent que l’indiscipline ne mène nulle part dans toute chose surtout en matière de santé concernant une maladie aussi contagieuse. On apprend d’ailleurs que la variante britannique qui est plus contagieuse que le premier virus, signalée en Gambie, est dans nos murs. C’est dire que la vigilance doit être redoublée pour réduire la propagation de la maladie pour que les Sénégalais puissent retrouver une vie normale.
Cette désobéissance civile notoire se note dans la vie courante dans une capitale comme Dakar où les bœufs et les vaches disputent le macadam avec les automobilistes. On se croirait en Inde où ce ruminant est sacré et personne n’ose les faire quitter la chaussée au risque de subir un malheur certain. A moins que les Sénégalais se soient convertis à l’hindouisme sans le savoir.
Pour rester dans la circulation, les voitures hippomobiles, communément appelées, charrettes partagent la chaussée avec les voitures dans une indiscipline indescriptible. Vous risquez de perdre la lunette arrière de votre voiture si ce n’est pas la pare-brise si vous avez un choc avec elles. Les charrettes n’étant pas assurées, la seule consolation que vous aurez est le fameux Djegalou (l’excuse) devenu un disque rayé dans la circulation. Vous l’entendrez de la bouche des conducteurs de diables, les fameux pousse-pousses qui vous tracent des sillons sur vos portières en évitant un obstacle devant eux. Là aussi, pas de constat de la police et vous êtes obligé de passer voir votre tôlier qui se trouve lui aussi dans un garage aménagé sur un terrain vague, non homologué, qui sert d’atelier. Le jour où l’Etat ou le propriétaire aura besoin de cette place, la présence des forces de l’ordre sera obligatoire car les occupants en feront une propriété et réclament des… indemnités après plusieurs années d’occupation irrégulière d’une parcelle appartenant à autrui.
Nos trottoirs et surtout les passerelles qui enjambent les autoroutes sont devenus des bazars à ciel ouvert. On y vend du tout, vêtements, chaussures, ceintures et parfois des armes blanches que peuvent utiliser certains malfrats fréquentant ces passerelles, la nuit, pour détrousser de paisibles citoyens qui les empruntent.
Mais où est donc le ministre en charge du cadre de vie? Ne doit il pas chasser tous ces irréguliers de nos trottoirs et passerelles pour nous éviter de disputer la chaussée avec les véhicules?
Les autoponts doivent être la fierté de tout sénégalais. Ils ont diminué, très sensiblement, les embouteillages monstres auxquels on assistait aux heures de pointe sur la VDN(Voie de Dégagement Nord). Mieux, des espaces piétons bien aménagés font le bonheur des personnes du troisième âge et autres marcheurs qui s’ y promènent tôt le matin pour suivre les recommandations du corps médical pour une marche régulière de 30 minutes. Celui qui se sentira essoufflé pourra s’asseoir tranquillement, le temps de soulager un méchant rhumatisme, sur les bancs en bois et en béton. Hé oui, en bois et en béton! C’est pour éviter qu’ils soient arrachés par les ferrailleurs, comme ils le font avec les couvercles en fer de nos bouches d’égout. Ce décor utile, qui longe le parcours au milieu d’un tapis de verdure, est un véritable cadre de vie sain qui mérite d’être entretenu par les citoyens eux-mêmes. Qu’on ne vienne pas nous dire que c’est l’Etat car l’Etat c’est nous!
Un pays, émergent ou qui tend vers l’émergence, doit effacer ces différentes irrégularités et ce manque de civisme qui nous retardent dans toute recherche de progrès.
Nos hommes politiques qui ont leurs boussole réglés sur les mandats électifs rapportant gros(y a bon monsieur ou madame le député) , ne se soucient guère de ces tares de notre société moderne. Ils n’ont besoin des citoyens que pour leurs cartes…d’électeurs qui vont les mener vers le pouvoir. Le cadre vie et autres ingrédients qui rendent la vie agréable ce n’est pas leur tasse de kinkeliba. Vous ne les verrez jamais dénoncer ces comportements, se réfugiant derrière, c’est l’Etat qui doit sévir alors qu’il est question de comportement citoyen. Les chefs de partis politiques ne sont-ils pas mieux placés que quiconque pour donner de belles leçons de citoyenneté à leurs militants. Ils sont à la recherche de leurs suffrages pour espérer gouverner ce pays avec des ….citoyens modèles bien armés sur le plan civique pour les accompagner dans leurs missions futures si jamais ils arrivaient au pouvoir. Je leur lance ce cri de ralliement des Témoins de Jéhovah: Réveillez-vous !
Abdou GNINGUE
Journaliste Citoyen du monde rural