La Journée mondiale des animaux est une journée internationale d’action pour les droits et le bien-être des animaux. Elle est commémorée chaque année le 4 octobre, jour de la fête de François d’Assise, le saint patron des animaux. Saint François d’Assise qui a manifesté tout au long de sa vie un grand amour pour les animaux affirmait que chaque créature, en tant que créature de Dieu, méritait le respect.
Au Sénégal et au Burkina Faso, Brooke Afrique de l’ouest essaie depuis bientôt trois (3) ans d’instituer cette journée, afin de célébrer les animaux en général et les équidés de trait en particulier.
En cette année, 2020, elle est célébrée dans le contexte de la pandémie de Covid 19 qui a touché le monde entier. La Covid 19, considérée comme une maladie zoonotique, maladie infectieuse transmissible de l’animal à l’homme, aurait donc pour cause le franchissement de barrières autrefois existantes entre l’animal et l’homme (marchés d’animaux, consommation de certains types d’animaux,…). C’est donc pour nous une occasion de repenser nos relations avec les animaux.
En Afrique de l’Ouest, les équidés de trait sont des « forces invisibles » et pourtant de véritables fers de lance des économies nationales ; leur rôle socioéconomique n’est plus à démontrer également. Ce sont aussi des animaux très souvent maltraités par leurs propriétaires et utilisateurs.
Le contexte de pandémie de Covid 19 avec le marché des animaux de Wuhan, nous permet de mettre en exergue le commerce silencieux fait autour des peaux d’ânes. Ce commerce, interdit dans les pays comme le Sénégal et le Burkina Faso, se poursuit malheureusement sous une forme illégale et silencieuse dans plusieurs pays en Afrique de l’Est et de l’Ouest et à travers le monde. Des milliers d’ânes sont massacrés pour subvenir à la demande en «Ejiao», une mixture obtenue à partir de la peau de ces équidés, utilisée en médecine traditionnelle chinoise. La demande mondiale en peaux d’ânes est estimée à plus de quatre millions de peaux d’ânes. Cette demande effarante est largement supérieure à nos disponibilités locales et pourrait décimer en moins d’un an les populations asines de nos pays. Imaginons le désastre sur les propriétaires et utilisateurs de ces animaux et sur les économies basées grandement sur l’agriculture, le transport, …
Au Sénégal, c’est aussi l’occasion de rappeler l’arrêté interministériel portant réglementation du transport par des véhicules à traction animale. Ce dernier, signé depuis 2016, peine à être mis en vigueur et constitue pourtant une panacée importante à la maltraitance des équidés de trait. Un atelier récemment organisé à Dakar, le 23 septembre, a fait prendre en compte l’importance de la protection des animaux pour l’amélioration des moyens d’existence des propriétaires d’équidés. Les autorités locales, notamment le Gouverneur de la Région de Dakar, se sont engagés à tout mettre en œuvre pour l’application de ce texte.
Toujours dans le contexte de la pandémie de Covid 19 et en lien avec cette JMA, il est aussi important de réfléchir aux stratégies de résilience à mettre en œuvre par/pour les propriétaires et utilisateurs d’équidés, pour faire face aux pandémies et autres calamités naturelles. Leur résilience a été rudement mise à l’épreuve cette année. Dans les zones d’intervention de Brooke Afrique de l’Ouest, les programmes de production de fourrages et de multiplication de semences fourragères ont permis à certaines populations de souffler et de faire face aux problèmes d’alimentation de leur bétail en général et les équidés en particulier.
Ce 04 octobre des activités de sensibilisations (caravanes, émissions radios, consultations d’animaux,…) seront mises en œuvre par Brooke Afrique de l’Ouest et l’ensemble de ses partenaires au Sénégal et au Burkina Faso et permettront une meilleure compréhension de l’importance de la protection de la vie animale.
Bonne fête de la Journée Mondiale des Animaux !!!
Emmanuel Bouré SARR,
Directeur Régional- Afrique de l’Ouest- de l’ONG Brooke
