Les élections locales pointent à l’horizon et suscitent beaucoup de convoitises dans la région de Diourbel. L’ancien consul du Sénégal à Djeddah, président du mouvement Alliance pour le développement de Diourbel (Add) et membre de la coalition Idy 2019 s’engage pour le fauteuil de la mairie. Au cours d’un entretien, il s’est prononcé sur la situation politique qui prévaut au niveau national, notamment sur le dialogue entre le pouvoir et l’opposition. En figure de proue très reconnu dans la ville de Diourbel, Cheikh Guèye est habitué à y mener des actions de haute portée sociale visant à soulager les populations.
A propos du dialogue initié par la mouvance présidentielle, quelle lecture faites-vous de la position de l’opposition ?
Le dialogue est venu à son heure car n’oublions pas que l’élection présidentielle a été contestée par l’opposition. Pour décrisper l’atmosphère politique et permettre à l’opposition de revenir à de meilleurs sentiments, je trouve nécessaire l’organisation de ce dialogue. Heureusement l’opposition est favorable à la tenue de la concertation nationale du fait que la commission est dirigée par une personnalité neutre et que des questions de l’heure seront débattues au cours de ce dialogue. Les discussions doivent aboutir à un consensus entre les acteurs de la scène politique pour des élections libres, transparentes et apaisées. Le résultat sera accepté par toute la classe politique et la société civile. La question du fichier doit fondamentalement être posée sur la table. Il faut discuter du mode de scrutin des élections locales, à savoir l’élection du maire par suffrage direct avec à la tête un candidat qui dirige la liste majoritaire, enfin supprimer le parrainage et la caution.
Sur le limogeage d’Aminata Tall, qu’en dites-vous ?
L’Etat fonctionne comme ça. Il faut changer les hommes et amener les autres à gérer les états d’âme par rapport à ce limogeage. Je fustige la gabegie à la mairie, le manque de réalisations et de partenariat. Macky Sall n’a plus besoins d’une clientèle politique. Il doit supprimer ces institutions budgétivores, notamment le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct), qui ne font qu’alourdir les charges de l’Etat. Le Président de la République doit se pencher à régler le quotidien des sénégalais, le cout de la vie, du ciment, du sable. Il importe de résoudre les problèmes liés à l’emploi, à la santé, entre autres.
Etes- vous prêt à conquérir la mairie de Diourbel ?
Oui, ce sont les populations qui réclament ma candidature à la tête de la commune de Diourbel. N’oubliez pas que nous avons laminé Benno Bokk Yakaar lors de la précédente présidentielle dans notre commune. En tant que membre de la coalition Idy 2019, je vous rappelle que nous avons mis sur pied un mouvement dénommé Alliance pour le développement de Diourbel (Add) qui a toujours œuvré dans le social. D’ailleurs en ce mois béni de Ramadan, nous avons offert un important lot composé de dattes, sucre, riz, etc, aux membres actifs et sympathisants pour les soulager. Un geste hautement apprécié par la base. Nous sommes disposés à apporter notre contribution pour sortir Diourbel du gouffre, de la situation dans laquelle la commune se trouve. Je dénonce avec véhémence la gestion opaque et nébuleuse du maire dont le bilan n’a pas été apprécié par les populations compte tenu du manque de partenariat, du défaut de réalisation.
Toutefois élu maire de la commune, quelles seraient vos priorités ?
Des concitoyens réclament ma candidature pour diriger la mairie de Diourbel sachant que j’ai une expérience et des relations à l’extérieur. Mes priorités consistent à éradiquer la lancinante question de l’éclairage public, résoudre le manque criard d’eau à Médinatoul, mon fief, qui constitue un véritable grenier électoral, ma base affective. Il s’agira éventuellement de régler les problèmes d’ordures qui sont en train d’atteindre des proportions inquiétantes au sein de la commune et qui hantent le sommeil des populations. J’invite le Président Macky Sall à s’orienter vers les préoccupations des populations durant ce quinquennat au lieu de s’en tenir à une clientèle politique.
Propos recueillis par Ibrahima FALL