ENTRETIEN AVEC… (Economie)
Doudou Gnagna Diop, membre du Bureau politique du Ps, responsable communication de l’union communale socialiste de Thiès et président de l’Onits
Que peut-on dire de la situation du tourisme dans la région de Thiès ?
Globalement on a eu de nettes avancées depuis un an et demi, juste après les effets de Ebola, du Visa que le Président Macky Sall a su résoudre assez rapidement; et puis l’impact du terrorisme sur le secteur. C’étaient des problèmes exogènes qui avaient freiné l’arrivée des touristes dans notre pays. Maintenant en termes d’investissement en infrastructures, je confirme qu’au niveau de Saly, l’érosion côtière est en train d’être résolue. A propos de la situation même du boulevard de Saly, des investissements importants y ont été faits. Il y a la nouvelle station balnéaire qui est en train d’être créée à Pointe Sarène, Mbodiene et Finio. Sur place, vous trouverez des hôtels de 5 ou 7 étoiles qui vont bientôt ouvrir. Et ça va donner un coup d’oxygène dans la région de Thiès économiquement, socialement.
Nous avons aussi, la Grande côte qui stagne, Mboro, Cayar, avec un potentiel très important pour le développement du tourisme de haut de gamme qui, jusqu’à présent, n’est pas visible de nos acteurs et gouvernants. Je crie fort pour que ‘’Allou Kagne’’, qui est vallonné, montagneux, puisse développer un tourisme maitrisable pour booster la ville de Thiès en créant plus d’emplois et caser des jeunes. A Marrakech, qui n’a pas de mer, ni de lac mais des montagnes, le tourisme s’est bien développé là-bas.
C’est un secteur d’activités auquel il faut prêter attention. Il crée une forte valeur ajoutée, ‘’Allou Kagne’’ est une potentialité. Notto Diobass, notre Casamance verte, on peut y développer le tourisme intégré. Ces potentialités doivent être exploitées, développées. N’oublions pas que Thiès fut la plus grande ville pour l’artisanat et la culture du Cayor avec un centre artisanal à Dixième qui agonise, pratiquement en léthargie depuis des années. Nous avons le centre culturel Léopold Sédar Senghor dont le président de la République envisage de mettre les moyens pour le rénover. Nous avons aussi le chemin de fer qui est une infrastructure où on peut créer un produit touristique en terme d’attractivité ; par exemple un wagon Thiès-Kayes en découverte. Il est temps de promouvoir et de prendre des décisions avec ce deuxième mandat du président de la République, d’aider les Thiessois, surtout les jeunes.
N’oublions pas que nous avons l’aéroport à côté qui est une très grande faveur pour développer le tourisme de Thiès. Thiès est la valeur élevée du tourisme sénégalais.
La Phase 2 du Plan Sénégal émergent (Pse 2) va être déroulée durant le dernier mandat du président de la République. Quelles sont les attentes du secteur touristique ?
Le Pse 1 a permis d’appuyer le secteur. Pour relancer le tourisme, le président de la République a donné des avantages dans la gestion économique de l’industrie touristique en détaxant les aéroports, la région de Casamance et rénovant certaines infrastructures qui étaient un tout petit peu obsolètes. Dans le Pse 1, le crédit hôtelier a été débloqué. Ce qui a donné de l’oxygène à certaines infrastructures qui étaient un peu suffoquées. Tout ceci représente des coûts énormes.
Avec le Pse 2, ce serait bien qu’on déploie la création de richesses et d’emplois au niveau de la Grande côte et globalement à travers le pays. J’aurais souhaité qu’on fasse globalement un état des lieux du secteur. Le tourisme, c’est quelque chose d’industriel, d’assez important pour un pays. Il est temps de tenir les assises du tourisme pour déceler ce qui ne va pas et mettre l’appui là où il faut.
Dans le Pse 2, il faut aller au-delà, notamment dans le milieu rural où il y des auberges, et débloquer un budget pour les rénover, leur donner un coup de pouce.
Aujourd’hui, le tourisme intérieur est en train de se développer. Les mentalités ont changé, les revenus sont un peu plus conséquents par rapport à avant. Maintenant les cadres sénégalais avec leurs familles partent en week-end, en vacances à l’intérieur du pays. Il faudrait leur tendre la main, les inciter à découvrir le pays avec des formules avantageuses.
Quelles nouvelles offres peut-on envisager dans le secteur touristique ?
J’ai investi dans le co-voiturage qui constitue le transport de l’avenir. De l’hôtel à l’aéroport et puis de ville en ville. Aujourd’hui, les jeunes qui quittent d’autres villes pour aller travailler à Dakar peuvent faire un aller-retour durant la journée mais difficilement. Je pense que ce système de transport va les avantager. C’est la tendance du développement des voyages à l’intérieur des pays. Il y a aussi un parc animalier et un lodge en même temps que j’ai créés du côté de Joal. C’est aussi une attraction.
Dans le Pse 2, quand on veut développer le tourisme, il faut que nous repensions aussi nos parcs d’attraction. Parce que l’attraction au Sénégal fait défaut. Un pays touristique, c’est un pays qui a ces trois facteurs : l’accessibilité l’attraction, et l’accommodation. Le pôle d’attraction que nous avons aujourd’hui, vraiment efficace, c’est Gorée. Tout le reste est à requalifier.