ENTRETIEN avec …( Partie politique)
Le Parti socialiste a invité ses militants exclus à regagner la maison mère. Cet appel n’est pas accueilli favorablement par les proches de Khalifa Sall. Est-ce que vous êtes déçu de cette réaction ?
La bonne appréciation qui a été faite de cela, c’est le retour du maire de la Patte d’Oie (Ndlr : Banda Diop) et de l’adjoint au maire de la Médina. Et le secrétaire général (Ndlr : Ousmane Tanor Dieng) a dit que tout militant qui était parti et qui serait prêt à revenir, sera accueilli favorablement. Si quelqu’un d’autre trouve qu’il n’est pas d’accord et l’a manifesté, c’est regrettable. Pour le parti, vaut mieux des additions que des soustractions, nous sommes de la même famille politique avec les mêmes motivations.
Mais est-ce que vous ne trouvez pas incohérent de la part du Ps de rappeler ses militants exclus ?
Non du tout, parce que parmi les camarades qui étaient déjà partis d’eux-mêmes par démission ou exclusion, certains étaient déjà présents à la réunion du Bureau politique de samedi dernier. Il n’y a aucune incohérence. Peut-être que certains de ces camarades partis veulent retourner au Ps. C’est un parti politique, je peux quitter mais aussi je peux adhérer à nouveau, où est e problème ? Il n’y en a pas… Ça se passe comme ça dans tous les partis politiques du monde. On souhaite que ceux qui étaient partis reviennent au sein de la famille. Maintenant, si parmi ceux qui étaient partis, il y a quelques-uns qui ne sont pas d’accord avec leurs camarades, qu’ils s’expliquent.
A l’issue de la Présidentielle, le Président Macky Sall a été élu avec plus de 58% des suffrages valablement exprimés. Par rapport à cette réélection, quelle est la posture qu’on peut attendre du Ps durant le second mandat du Président Macky Sall ?
Notre candidat vient de remporter haut la main l’élection présidentielle. Le Président Macky Sall était le candidat de la coalition Bby dans laquelle nous avons une place très privilégiée et très importante en termes de qualité de travail et donc les résultats de cette élection nous impliquent à 100%, pour le moment. Cet ensemble de coalitions marche très bien. Et, la posture du Parti socialiste, ce sera de voir les modalités de gestion de cette coalition et du pouvoir pendant le second mandat qui est à l’entame.
Maintenant, il est un peu prématuré de prendre des positions. Bby a un président qui est le Président Macky Sall et il a des responsables politiques dans cette coalition. Tout ce qu’on est en train de dire ou de concocter, ce sont des supputations tant que les responsables de cette coalition ne se sont pas vus et n’ont pas décidé ensemble comment gérer les intérêts du pays dans l’avenir.
Le candidat de Bby a été battu à Thiès, votre département d’origine où vous évoluez sur le plan politique. Qu’est-ce qui justifie cette déconvenue ?
Moi, j’entends dire que la coalition a été battue. De toutes les façons, nous sommes dans une élection présidentielle, il faut résumer en termes de globalité au niveau national. Parce que l’intérêt aurait été qu’il y ait un vainqueur et des vaincus, c’est le cas. Maintenant, dans la région de Thiès, il y a une spécificité. Thiès département et commune est assez complexe. Nous avions en face de nous, il ne faut pas le négliger, une coalition assez forte, qui était la coalition «Idy 2019» composée de plusieurs démembrements d’autres partis. Nous avons réussi à avoir 100 032 voix dans le département de Thiès. Et nous faisons partie des huit départements qui ont élu le Président Macky Sall. Donc, nous avons gagné. Parce que si c’était seulement un vote contre la coalition Bby et le parti Rewmi, je crois qu’on ne parlerait pas de déconfiture.
Il faut éviter la dispersion de la coalition ; parce que ce sont des erreurs qu’on paie très cher, chaque parti de la coalition voulant aller de son côté et faire le travail de manière inachevée. Parce qu’il faut que les responsables se mettent ensemble pour gagner ensemble.
Au niveau de Thiès, nous avons très bien travaillé. Tout le monde a vu l’accueil que le Président a eu là-bas. Tout le monde s’est impliqué, c’est peut-être au niveau de la coordination que ça n’a pas marché à un moment donné.
Durant les dernières Législatives, Idrissa Seck avait été battu dans le département. Qu’est-ce qui explique cette remontée en surface d’Idy jusqu’à parvenir à se défaire de vous ?
Ici on est dans une élection présidentielle. Ce n’est pas la même teneur. Dans le département, Idy avait été battu parce qu’il était partant seul. Il n’y avait pas une forte coalition, la coalition Idy 2019 était composée de plusieurs autres partis politiques qui sont fort représentés dans notre région ; il ne faut pas l’oublier. Et, ces partis sont venus appuyer la coalition de Idy. Je pense que cette raison est là, une autre raison est que le département doit aussi travailler davantage. Parce que dans certains coins du département, le parti (Ndlr : le Parti socialiste) devrait faire l’objet d’une redynamisation et d’une animation. Qu’on y mobilise davantage et fasse le travail qu’il faut faire. Parce que quand on est responsable, on a des comptes à rendre ; on a aussi un travail à faire avec tout le monde pour pouvoir produire de bons résultats. Pour moi, il faut des hommes et des femmes qu’il faut aux places qu’ils méritent. Le saupoudrage n’est jamais rentable en période d’élection.
Avec les élections locales, qu’allez-vous adopter comme position en tant que Socialistes : continuer à cheminer avec Bby ou présenter une liste parallèle à celle de Benno ?
Du temps où il y avait Bby que tout le monde se positionnait et se posait la question sur sa crédibilité, notre secrétaire général (Ndlr : Ousmane Tanor Dieng) disait : ‘’Vous pouvez cheminer avec le parti avec lequel vous vous entendrez. Sinon, chacun pouvait partir de son côté pour gagner pas pour perdre’’. Ça s’est produit dans le passé et il y en a qui ont gagné et d’autres qui ont perdus. J’espère que ça nous servira de leçon. Au niveau de la commune de Thiès s’il y a lieu d’aller ensemble parce que notre parti l’a décidé, nous irons ensemble. Mais pour le moment, c’est assez précoce ; c’est très tôt de dire quoi qu’il en soit…