Avec la mise en oeuvre de la Zone de libre échange continentale africaine (Zlecaf), qui est effective depuis janvier 2021, les pays africains en particulier le Sénégal doivent se battre pour avoir des produits conformes à la norme. Le chef de Division de la métrologie,Ibrahima Sarr, a indiqué que d’ici quelques années, les produits africains vont commencer à circuler librement à l’intérieur du continent noir. «Cette compétition mondiale et surtout africaine ne peut se faire sans une infrastructure de qualité à niveau pour mieux assurer les produits avec des laboratoires bien équipés et normalisés», a-t-il relevé.
Aussi chef de projet à l’Unité nationale de mise en œuvre du cadre intégré renforcé (Unmocir), M. Sarr estime que le Sénégal doit se préparer à cette grande compétition. Selon lui, cette préparation doit commencer par la formation des laboratoires nationaux sur les exigences de la norme Iso 17025 version 2017 pour une meilleure qualité des produits, en leur faisant comprendre les éléments fondamentaux d’un système de management des dits laboratoires, de connaître les exigences de la norme et en leur faisant acquérir les concepts, approches, méthodes et techniques permettant de mettre en œuvre un système de management des laboratoires. Ce qui va faciliter du coup un meilleur accès des produits à l’international.
M. Sarr s’exprimait hier en marge d’un atelier de formation sur l’accréditation qualité et formation aux outils de mise en place d’une démarche qualité selon la norme Iso 17025-2017, dans le cadre du Projet d’appui à la conformité métrologique des produits et services pour la facilitation des échanges au Sénégal. Ce projet de l’Association sénégalaise de la normalisation(Asn), a été financé par le Cadre intégré renforcé (Cir) qui est un organisme de l’Organisation mondiale du commerce (Omc). «Il aide les Pma à mieux s’intégrer dans le commerce et ambitionne aussi le meilleur accès des produits sénégalais à l’international», dit M. Sarr.
A cet effet, pour doter le Sénégal d’une infrastructure nationale de la qualité opérationnelle et internationalement reconnu pour une meilleure compétitivité de l’économie nationale et de la protection de la santé et de sécurité des populations, une Politique nationale de la qualité est mise en œuvre. Elle permettra aux laborantins sénégalais d’exporter et d’être compétitifs au niveau régional.
Le chef de Division de la métrologie a souligné que le Sénégal dispose de laboratoires assez équipés pour une meilleure des produits, même si le domaine de l’accréditation demande énormément de moyens. Etant donné que les compétences sont disponibles, M. Sarr a fait savoir que le projet métrologie avait dans son objectif de mettre un dispositif qui va permettre à ces laboratoires d’atteindre la plénitude de leur fonctionnement en se lançant dans ces genres de formation qui ont commencé et vont se poursuivre durant les prochaines semaines. Concernant les laboratoires agroalimentaires qui sont souvent dans les entreprises elles-mêmes, et qui jouent un rôle important dans la conformité des produits, M. Sarr dira qu’ils font souvent de l’auto-contrôle.
A son avis, il faut noter qu’il y a des laboratoires comme le Laboratoire national d’analyse et de contrôle du ministère du Commerce (Lanac) accrédité à la norme Iso 17025 et ceux de l’Esp et de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar qui joue un rôle important dans l’évaluation de la qualité. M. Sarr a soutenu que Lanac est en train de se préparer pour un deuxième périmètre d’accréditation à la vitamine A et B. Pour ceux du Btp, poursuit-il, la conformité de nos ouvrages nécessite une bonne évaluation. Par ailleurs, il a déploré le fait qu’il n’y ait pas assez de laboratoires dans les régions; notre pays étant ainsi structuré, l’essentiel des activités se trouve à Dakar.
Culture de la qualité pour un système commercial dynamique
Le formateur principal de cette session, El Hadj Macoumba Ndour, a fait part d’un système qualité qui permet aux pays en voie de développement de renforcer leur système commercial. Il s’agit pour lui de faire en sorte que des produits de marque soient disponibles au niveau du marché international. M. Ndour exhorte par ailleurs les professionnels des laboratoires d’analyses et d’essai, qui ont participé à cette session de formation, à faire des recherches sur les éléments fondamentaux d’un système de management, d’exigences à la norme et des concepts, tout en les appliquant dans leurs entreprises.
Ainsi, Baba Niang représentant du ministère du Commerce a salué également cette démarche. Il a fait comprendre que ces formations permettent, non seulement de connaître le système de management des entreprises, mais de favoriser la culture de la qualité pour pouvoir exporter nos produits, en passant par la normalisation.
Par Mame Khady NDAO