Après cinquante ans de multipartisme et trois alternances démocratiques et paisibles, l’heure est arrivée, pour notre pays, de faire des pas de géant dans les domaines de la Démocratie, de l’Histoire et du développement de notre nation.
Pour toutes ces raisons, j’appelle le pouvoir à: Faire dissoudre les collectivités locales et organiser des élections anticipées.
Cette mesure forte aurait pour avantage majeur d’organiser, désormais, toutes les élections dans la même année, à défaut de le faire le même jour comme par le passé. Je rappelle que jusqu’en 1988, toutes les élections (présidentielle, législatives et locales) se tenaient le même jour. Mais avec le code consensuel de 1992, appelé « code Kéba Mbaye », le mandat du président est passé de 5 à 7 ans. À partir de ce moment, les élections ne pouvaient plus se tenir le même jour.
Procéder à un nouveau découpage territorial, l’actuel n’étant basé que sur des motivations politiciennes.
Comment concevoir une collectivité territoriale dont toutes les ressources annuelles ne permettent même pas de construire une école ? Inimaginable. Et pourtant, beaucoup d’entre elles sont dans cette situation. C’est une des raisons pour lesquelles un nouveau découpage du territoire est nécessaire pour avoir des entités économiquement fortes et culturellement solidaires.
Ainsi, à titre d’exemple, la région du Cap-Vert, qui va de Cap Manuel à Mbidjeum, devrait retrouver tout son espace géographique. Le Diander, peuplé essentiellement de Lébous, n’a rien à faire à Thiès. Il appartient au Cap-Vert.
Mbour, qui a un fort potentiel, devrait être érigé en région et englober une bonne partie de la région de Fatick.
Thiès, capitale du Cayor, irait jusqu’à Kébémer et garderait son appellation de Cayor.
Nous devrions également retrouver les grandes régions du Sine-Saloum, de la Casamance, du Sénégal oriental au Boundou, du Fouta, du Walo, du Djolof, etc.
En effet, un habitant d’Enampor ou de Brin serait heureux d’être appelé Casamançais et non Ziguinchorois.
Ceux de Linguère, de Daara ou de Yang-Yang sont fiers d’être du Djolof et non de la région de Louga.
L’appellation d’une région doit obéir à une histoire et une culture qui cultivent une fierté et un honneur d’appartenir à cette entité géographique.
Procéder à une révision de la Constitution qui supprimerait la limitation du nombre de mandats du président de la République.
Le peuple est souverain, a-t-on l’habitude de dire. Si tel est le cas, laissons-lui la prérogative d’élire qui il veut autant de fois qu’il le faudra. Il s’y ajoute que le mandat du président de la République en Occident n’a pas la même signification que celui du président en Afrique en général et au Sénégal en particulier.
En effet, le président élu en Occident n’a pas pour mission de construire des infrastructures, par exemple, alors que pour son homologue du Sénégal, cette entreprise de construction est essentielle. Tout est construit en Europe, mais tout est à faire en Afrique.
Aussi, le pouvoir du président de la République au Sénégal est exercé, en Europe, par le Premier ministre, dont le mandat n’est pas limité. Modifier le mode d’élection des députés est également nécessaire pour approfondir notre démocratie et obtenir une assemblée de rupture. Ces changements passent par la suppression de la liste nationale et l’élection de tous les députés au scrutin uninominal à deux tours.
Régler la question des nationalités.
Cela renforcerait notre appartenance aux mêmes ethnies, religions, géographie, histoire, etc. Il est inacceptable que des Africains (Guinéens, Maliens, Gambiens, Mauritaniens, etc.) dont les parents et quelquefois même grands-parents sont nés au Sénégal ne puissent pas obtenir la nationalité sénégalaise, alors que nos enfants nés en France revendiquent la nationalité française au nom du droit du sol.
Jeter les bases d’un gouvernement sous-régional avec un parlement sous-régional regroupant la Gambie, la Guinée-Bissau, la République de Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal.
Il est évident que les ressources provenant de ces États, à savoir l’eau, l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’or, le fer, les phosphates, le pétrole, le gaz, etc., feraient de cette sous-région de l’Afrique une zone qui n’aurait rien à envier à l’Occident.
Éradiquer le chômage en 5 ans
Cela passerait par l’affectation de la totalité des ressources provenant du pétrole à l’emploi des jeunes et des femmes. Dans ce cadre, le secteur primaire sera le pilier de cette politique d’emploi dont j’ai parlé à plusieurs reprises.
Voilà le sens de mon combat, qui n’est pas partisan mais panafricaniste.
Serigne Mbacké NDIAYE