Dans sa parution du 3 octobre 2022, le quotidien 24 Heures a publié un pamphlet d’Amadou Tidiane Wane qui a fait une exploitation très malhonnête de l’annulation de la Cour Suprême, de l’autorisation de démolir le marché Sandaga.
Selon lui ; « la Cour Suprême du Sénégal aura tranché en faveur de la Ville de Dakar alors opposée à la démolition de l’édifice du marché Sandaga ». Ce qui lui inspire le titre de « Justice sur les décombres…A Soham Wardini ». Il est important de rétablir la vérité ; la Cour Suprême n’a pas été saisie pour se prononcer sur la démolition du bâtiment, elle se serait d’ailleurs déclarée incompétente. Elle s’est prononcée par rapport à l’autorisation de démolir qui est un acte administratif. Pour rappel, le bâtiment a commencé à être démoli dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 13 août 2021 par l’entreprise qui a épuisé toute la procédure d’appel d’offres avant de se voir notifier l’autorisation de démarrer ses travaux. La démolition s’est poursuivie jusqu’au lundi 16 août avant que le Conseil municipal de la Ville de Dakar ne délibère pour autoriser la Mairesse Soham Wardini à mener le combat pour que le marché Sandaga revienne à la Ville de Dakar qui prétendait détenir un titre foncier. Ce qui était donc attendu, c’est un verdict qui vient confirmer cette allégation grotesque soutenue par tous les prétendus experts qui ont eu à affirmer que « Sandaga aurait pu être sauvé » alors qu’ils travaillaient tous dans la perspective d’un projet culturel pour le compte de la Ville de Dakar. Pourquoi il ne cite pas un seul parmi ces fameux experts ? Comment un bâtiment construit en 1933 peut être la propriété d’une institution qui n’a vu le jour qu’en 2014 suite à un décret présidentiel après que toutes les collectivités du Sénégal aient été dissoutes ?
« Le droit est dit mais trop tard. Le mal est fait, irréparable. Irréversible » ! Pouvait-il en être autrement si au moment où elle introduisait ce recourt, le bâtiment était déjà pratiquement démoli ?
« Quelle suite sera donnée à cette victoire judiciaire…posthume » ? Attendons ensemble de voir au lieu de juger des faits qu’on ne maitrise même pas.
Quand on finit par se consoler d’une question de procédure alors que ne l’oublions pas, l’enjeu de son combat n’était pas autre chose que de reprendre un patrimoine foncier ; c’était d’ailleurs cela l’objet de la délibération. Je ne vois pas de quelle pugnacité parle Baaba ? Quand on parle de prédateurs fonciers, on ne peut indexer un maire qui a tout fait pour que le marché soit reconstruit sur fonds propres pour rester dans le patrimoine de l’Etat. Regardez alors du côté de ceux qui ont essayé toutes les combinaisons pour nous spolier de notre marché. Sandaga avait été construit pour être un marché des indigènes pas pour autre chose ; c’est cela sa fonction essentielle. Ce n’est qu’en 2006 qu’il a été classé. Ce sont des bureaux d’études habilités qui ont préconisé la formule de la démolition reconstruction ; ce sont des considérations techniques qui dépassent les prérogatives d’un Maire.
« Quelles sont les forces économiques et financières qui ont décidé de piétiner les arrêtés du Ministre de la Culture et ceux des ministères en charge de l’urbanisme et du cadre de vie » ? Il tire d’où Baaba Wane qu’il y’a des arrêtés qui auraient été violés ? Quels sont ces fameux arrêtés ? Baaba ; wata wate !
Il parle de «forces qui restent sourdes aux alertes des architectes et des urbanistes ainsi qu’aux complaintes de riverains impuissants» ? De quels architectes parlent-ils ? De ceux-là qui étaient engagés avec la Ville sur un autre projet que la reconstruction du marché Sandaga ? Vous êtes apparemment les seuls à ignorer toutes les péripéties de cette histoire de reconstruction des ruines qui étaient devenues un abri de malfrats. Qu’est-ce qui a été fait par la Ville de Dakar depuis que le marché a été vidé de tous ses occupants depuis 2013, à cause d’un état de vétusté alarmant ?
Baaba, le Plateau est une commune de plein exercice qui a choisi son Maire qui sait ce qu’il fait ; ce qui lui vaut la confiance de ses administrés depuis 2009 et il en est à l’an zéro d’un mandat qui court jusqu’en 2027. Nous sommes une commune de plein exercice qui n’a besoin de personne pour nous dicter ce que nous faisons d’un patrimoine qui nous a été affecté. Savez-vous combien de rencontre ont été organisées avec les populations du Plateau ? Vous étiez où pendant tout ce temps que ces urbanistes et architectes essayaient de fournir à la Ville de Dakar des arguments fallacieux pour freiner, sinon retarder à l’infini la reconstruction d’un marché déguerpi depuis 2013 ? Est-ce la faute de celui qui a été le seul à proposer une solution concrète aux déplacés et aux riverains condamnés depuis cette époque à sortir de leur commune pour faire leur marché ? On ne peut pas dire que les vôtres ont les mêmes soucis que les populations du Plateau.
Le boulot a été entamé depuis le début de la démolition ; le maire ne saurait être tenu pour responsable de l’incompétence d’une entreprise qui a gagné le marché.
Et comme si cela ne suffisait pas, voilà que le poète Amadou Lamine Sall, à la page 10 de Walf Quotidien du vendredi 7 octobre 2022 s-y met avec une méchanceté gratuite qu’on ne lui connaissait pas.
Quand on en est à se poser la question de savoir si « la Cour suprême a statué également sur la faute commise par celui qui est allé détruire de nuit ce patrimoine culturel classé ?» ; on devrait à la limite respecter la personne qui n’a été jusque-là indexée et encore moins condamnée. Au nom de quoi vous vous érigez en juge ? Vous vous êtes permis d’accabler une personne par rapport à une affaire dont vous ignorez manifestement l’essentiel ; et celui qui vous a fait réagir n’a pas été honnête. En réalité, ce pays souffre de la malhonnêteté de ses intellectuels qui prennent leurs fantasmes pour des règles auxquelles tout le monde devrait se plier. Le seul diagnostic qui est sorti des travaux de deux bureaux d’études différentes était qu’il fallait démolir le bâtiment et le reconstruire. Est-ce à un poète ou à des architectes de décider du contraire ? Monsieur Sall, vous êtes apprécié à travers vos poésies qu’on peut aimer ou pas ; mais s’attaquer aux gens avec autant de légèreté, ne fait que vous déprécier au niveau de l’opinion ; d’autant plus que tout ce que vous dites repose sur des inepties.
« Tous les peuples méritent que leur histoire soit racontée » comme vous dites ; mais l’histoire sera racontée par tous les témoins qui ont réellement vécu les péripéties de le reconstruction de Sandaga ; pas par des gens qui se disent homme de culture alors qu’ils ne trahissent qu’un orgueil mal placé et un manque de respect notoire à ceux qui ne pensent pas comme eux.
La seule question qui doit tout le temps revenir est où est-ce que vous étiez tous pendant toutes ces années que le site était devenu un endroit mal famé, squatté par des agresseurs qui y avaient imposé leur règle. Si c’est de cette manière que vous concevez la protection et l’entretien de ce que vous appelez un monument historique et culturel, nous n’avons pas la même conception des choses.
Cela dit ; j’espère que vous avez laissé intact l’héritage de vos grands parents ! Nous nous reconstruisons notre marché, pour lui redonner sa fonction essentielle. Les ruines abandonnées depuis 2013 sans aucune forme d’entretien cèderont la place à un bâtiment flambant neuf avec des commodités qui ne se retrouvent pas encore dans aucun marché de ce pays ; et cela au grand bonheur des populations du Plateau qui pourront enfin aller s’approvisionner à proximité comme tout le monde, mais aussi pour tous les marchands obligés depuis 2013 de se cantonner dans un endroit où ils disent ne pas trouver leur compte. Si c’est cela le crime que vous reprochez au maire, nous en redemandons.
Nous attendons encore le verdict de la bataille qui était annoncée : celle qui devra confirmer que la Ville de Dakar détient un titre foncier.
Sélé Dieye
Administré à Dakar Plateau
Seledieye@gmail.com