Mamadou Fall, Enseignant-chercheur en droit des transports, Président du Collectif des cadres de la diaspora…
Par Cheikh Seck NDONG
Afrik Breaking News – Parlez-nous du Collectif que vous dirigez
Mamadou Fall-Le Collectif des cadres de la diaspora est créé depuis février 2011. C’est une association à but non lucratif qui a été déclarée sous le récépissé numéro 85 / Sous- Préfecture de Dakar-Plateau. Elle est une association de droit sénégalais. Les membres prônent le retour au bercail de la matière grise sénégalaise, l’insertion socio-professionnelle des jeunes diplômés, ces étudiants qui ont poursuivi leurs études à l’étranger et qui veulent participer à l’émergence du Sénégal.
Afrik Breaking News – Vous êtes en train de préparer un évènement qui va se tenir à Dakar dans quatre jours, quel est le contenu du programme ?
M. Fall-Le Collectif, qui aura 9 ans d’existence le 11 février prochain (2020, Ndlr), a initié en 2019 les Diasporas Awards. C’est dans ce cadre qu’un événement est prévu le 27 décembre au King Fahd Palace durant lequel, le Collectif va primer l’excellence, les Success stories sénégalaises de la Diaspora. 12 sénégalais vont être primés pour leur exemplarité, leur engagement pour l’émergence du Sénégal. Ce sont des citoyens modèles qu’on va récompenser pour la première fois. Cette édition est donc la première d’une série qui va se poursuivre les années à venir.
Afrik Breaking News – Est-ce votre première intervention au Sénégal ?
M. Fall- Pour les Diaspora Awards, oui. Car nous avons délibérément choisi de prendre le temps nécessaire, avoir le recul qu’il faut, pour identifier et suivre dans la durée, les actions de Sénégalais installés un peu partout dans le monde. Mais pour le Collectif, non, ce n’est pas la première intervention, loin de là. Nous avons une association très dynamique. En effet, depuis 2011, nous avons organisé plusieurs foras, notamment le Forum pour l’emploi des cadres de la Diaspora, le Forum des investisseurs en 2013. Et régulièrement, nous menons des actions de sensibilisation en direction surtout des jeunes qui sont candidats à l’émigration clandestine. C’est dans le cadre de toutes ces activités d’ailleurs que l’association collabore plusieurs institutions régionales comme internationales, telles que l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), l’Union européenne (UE), l’Organisation Internationale des Migrations (OIM), pour ne citer que celles-là. Nous considérons en effet, ce phénomène comme un fléau mondial. C’est pourquoi, le Collectif est là pour réfléchir sur comment lutter contre… Il faut sensibiliser, communiquer, convaincre ces jeunes-là afin qu’ils sachent que ‘’Toog Tekki’’ (rester au pays et réussir, Ndlr), c’est vraiment possible. Au même titre que faire ses études à l’étranger, rentrer pour servir son pays d’origine… C’est une marque de reconnaissance à sa Nation.
Afrik Breaking News – Le Sénégal dispose d’un potentiel pour se développer. En tant que collectif de cadres, envisagez-vous vous impliquer pour que, par exemple, le pétrole et le gaz découverts récemment au Sénégal puisse servir à son développement ?
M. Fall- Absolument ! Nous constituons une association de cadres et de jeunes diplômés. Vous savez, la cartographie de représentation de l’association révèle que le Collectif a des représentants partout dans le monde. Et certains parmi eux ont fait des études dans tout ce qui concerne l’industrie pétrolière, minière, etc. C’est pourquoi notre crédo c’est le retour au bercail de la matière grise sénégalaise parce que nous avons le pétrole, le zircon, le gaz, l’or. Le Sénégal a besoin de cette expertise-là qui aujourd’hui est utilisée par les plus grandes entreprises occidentales. Ainsi, le collectif est-il en train d’œuvrer pour créer les conditions d’un retour au bercail, parce que l’heure de l’Afrique, du Sénégal, a sonné. Il faut revenir pour exploiter ces ressources-là et permettre au Sénégal de devenir la porte de l’Afrique, la porte du monde.
Afrik Breaking News – On vient d’annoncer qu’au niveau des pays de la CEDEAO, membres de la zone Franc, l’Eco va remplacer le Franc CFA à partir du mois de juillet prochain. Quel est le point de vue du Collectif a ce propos?
M. Fall – En attendant de confirmer l’information et alors de mieux étudier la question avec nos experts, disons pour le moment que si l’Eco a des avantages meilleurs par rapport au CFA, pourquoi pas ? Mais si on doit retourner en arrière, je pense que ce serait dommage. Même si, avec le franc CFA il y avait des couacs, des manquements, et même des malentendus entre les Occidentaux et les pays de l’UEMOA, de la CEDEAO. Maintenant, si l’Eco est une monnaie bénéfique pour l’Afrique, pourquoi ne pas s’y mettre ? Mais si c’est une monnaie qui va briser l’élan de l’Afrique, mieux vaut revoir cela sinon y surseoir… En tout cas nous, au niveau du Collectif, nous avons entamé la réflexion, et en temps voulu, lorsque les décisions seront prises dans un sens ou dans un autre, nous exprimerons notre position de manière constructive et pourquoi pas, apporterons notre contribution technique.
Afrik Breaking News – Donc le collectif des cadres que vous êtes, engagera la réflexion avant l’échéance de juillet ?
M. Fall- Absolument, nous avons déjà mobilise certains de nos membres, experts en finance et en dans banque dans les plus grandes banques en Europe même au Sénégal. J’en profite pour vous informer que le Collectif des cadres de la diaspora a un grand projet : la création d’une Banque internationale des Sénégalais de l’extérieur. L’opportunité est là, au grand bonheur du peuple sénégalais dans son ensemble. Le montant des transferts monétaires effectués chaque année par les Sénégalais de la diaspora est estimé à plus de 1000 milliards de francs CFA. Capter et organiser cette masse financière-là à travers une banque, permettrait certainement qu’on puisse contribuer, ensemble, au développement du Sénégal.
Afrik Breaking News – Quel est votre dernier mot ?
M. Fall – Nous invitons tous les Sénégalais de la diaspora américaine, européenne, africaine, à participer à l’événement. Nous allons joindre l’utile à l’agréable. Vendredi prochain, dans la journée, il est prévu des panels sur l’expertise de la diaspora, sur l’investissement, sur le transfert de fonds des Sénégalais de l’extérieur et leur impact positif dans l’économie du Sénégal. Le clou, ce sera la soirée durant laquelle nous allons faire la remise de distinctions, qui va enregistrer des invités de marque comme l’honorable Jean François Mbaye, un ressortissant sénégalais Député à l’Assemblée nationale française, l’illustre Pape Diouf, ex-Président de l’Olympique de Marseille, de célèbres artistes comme Asalfo de Magic Sytem, et des Sénégalais hors pairs qui vont tous être là pour fêter l’excellence…
La presse nationale et internationale est invitée à couvrir l’événement, c’est-à-dire autant les panels que la soirée.
Je profite de votre tribune, pour annoncer que nous envisageons élargir ces Awards à la diaspora de toute l’Afrique de l’Ouest, à travers des West African Awards. Car au niveau de notre collectif, nous estimons que seuls, nous y arriverons difficilement, mais ensemble, tout est possible avec plus de certitudes. Nous ciblons déjà un pays comme le Nigeria, pour ce qu’il abrite l’institution communautaire (la CEDEAO, Ndlr). Nous comptons cette fois impliquer des le départ, la presse régionale, pour le formidable travail qu’elle abat pour accompagner les actions de développement ».