Dès l’avènement du nouveau régime, les faucons autour du palais ont commencé à tirer sur l’assemblée nationale en remettant en cause sa légitimité avec le seul argument que le peuple a voté pour la coalition Diomaye Président, en la plébiscitant de 54% des suffrages de vote.
Sur la forme, ils ont raison, mais dans le fond ils ont tort.
L’Assemblée nationale a été plébiscitée au même titre que le Président de la République et elle tire sa légitimité du même peuple. Toutefois, le Président a les prérogatives de la dissoudre deux ans après son installation.
Les députés ont été installés le 12 Septembre 2022, le Président BDDF ne peut donc les défénestrer qu’au lendemain du 12 Septembre 2024.
Nous sommes habitués à créer des conflits là où des solutions viables et utiles existent. Il faut que le Président de la République tire profit de la mise à mort de cette 14ème législature.
Les députés savent pertinemment que leurs jours sont comptés et ont déjà commencé à plier bagage. Une intelligence collective et une approche stratégique devraient permettre au Président BDDF de tirer profits de cette dissolution et maximiser sur l’argent des contribuables qui ont déjà payés deux ans de salaires aux parlementaires, sans compter la prise en charge sur nos impôts, des avantages matériels de ces derniers.
Mettons de côté les ambitieux égo des uns et des autres et oublions la DPG. Je ne pense pas que celle-ci n’aurait jamais lieu, même avec une nouvelle Assemblée nationale.
Le Président de la République devrait tout simplement inviter le Président de l’Assemblée nationale a une séance de travail et lui présenter les 80 projets de loi en instance et mettre le focus sur ceux qui sont prioritaires, qui ne peuvent attendre et qui une fois voter pourront déclencher dès le premier trimestre de 2025, le changement systémique tant attendu.
Je ne doute point que des parlementaires qui sont déjà à la merci d’une signature de dissolution de l’assemblée nationale, vont s’opposer aux nouvelles réformes pour le Jub Jubbal Jubanti.
Au contraire, dans un dernier souffle de fierté et de patriotisme, ils voteront les lois qui vont les réhabiliter aux yeux des Sénégalais.
Le Président de la République BDDF ne devrait pas être dans posture émotionnelle de dissolution mais dans approche raisonnée de solutions pour gagner du temps et donner vie au fameux projet tant promis aux Sénégalais.
Les urgences sont nombreuses, et comme l’a si bien dit le Premier Ministre Ousmane Sonko: « Le pays est en ruine ». Faisons des économies à grande échelle pour le dernier semestre de 2024 et le 31 Décembre, sans passion ni pression, le Président de la République pourra annoncer au peuple sénégalais, la dissolution en bonne et due forme de l’Assemblée nationale. Il aura ainsi joint l’utile à la performance.
Cheikhou Oumar Sy, Ancien Parlementaire