Mame Khady Ndao (avec En Relief)
Depuis douze ans, l’échange culturel et écologique entre l’Université Jean Moulin Lyon III et le Lycée de Yenne au Sénégal ne cesse de démontrer l’impact positif de la danse, de la solidarité et du développement durable comme vecteurs puissants de rapprochement entre les cultures. Hébergés à l’École des Sables de Germaine Acogny, les étudiants français et sénégalais ont construit des liens solides, enrichissant mutuellement leurs horizons artistiques et environnementaux.
L’Arrivée à Toubab Dialaw: Première rencontre et immersion culturelle
Le jeudi 16 mai, treize étudiantes lyonnaises, animées par l’enthousiasme et l’impatience de voir leur projet se concrétiser, ont atterri à Toubab Dialaw. Depuis des mois, elles correspondaient avec leurs homologues du Lycée de Yenne, membres du club environnement “Les Colibris”. Cette première rencontre a été marquée par des découvertes et des émotions intenses.
Le samedi suivant leur arrivée, un cours de danse donné par Mamy, une professeure de danse sénégalaise, a permis aux étudiants de laisser parler leur corps, favorisant le lâcher-prise et la fusion des énergies au sein du groupe.
L’Immersion dans les familles et découverte de la culture locale
Le dimanche a été consacré à une immersion totale dans la culture locale, chaque étudiante étant accueillie dans la famille de son correspondant. Partageant un repas traditionnel, le Thiéboudiène, les étudiantes ont découvert les saveurs épicées de la cuisine sénégalaise, renforçant les liens et créant des souvenirs inoubliables.
Formation en informatique et sensibilisation écologique
Le mardi 21 mai a été dédié à la formation en informatique au Lycée de Yenne. Faute de formation adéquate, les ordinateurs de la salle informatique étaient sous-utilisés. Les étudiantes lyonnaises ont donc partagé leur savoir en traitement de texte et création de diaporamas, enseignant les bases de l’informatique à leurs correspondants sénégalais.
Pendant ce temps, à l’école primaire de Niangal 1, un cours sur la vie des végétaux a été dispensé. Les élèves ont appris les noms des plantes grâce à un jeu de memory confectionné sur mesure, puis ont planté des graines pour observer leur évolution.
Découverte de l’Agroécologie à la ferme des 4 chemins
Le mercredi, tous les étudiants se sont rendus à la Ferme des 4 Chemins pour s’initier aux particularités de l’agriculture sénégalaise. Les femmes travaillant à la ferme ont partagé leurs connaissances en agroécologie, enrichissant les étudiants de notions précieuses sur le travail de la terre.
La journée s’est achevée à l’École des Sables, où les étudiants ont créé une danse inspirée des animaux, de la nature et des éléments. Ce lieu magique, berceau de la technique Acogny, a permis une fusion artistique unique.
Replantation de la mangrove à Joal
Le week-end marquant le milieu du séjour a été dédié à un projet écologique de grande envergure : la replantation de la mangrove sur l’île aux coquillages de Joal. Les étudiants ont travaillé aux côtés de l’association locale de Fadiouth pour revitaliser cet écosystème vital, essentiel pour la désalinisation et la protection contre l’érosion.
Amélioration des infrastructures et sensibilisation écologique
Durant leur séjour, les étudiants ont également contribué à améliorer les infrastructures écologiques locales. À l’école primaire, un potager a été agrandi et protégé par une serre pour lutter contre les écureuils. De nouveaux arbres ont été plantés pour fournir de l’ombre aux lycéens, et des couvercles pour les poubelles ont été installés pour combattre le vent.
Un concert festif pour clôturer le séjour
Pour clôturer ce séjour riche en expériences et en échanges, un concert a été organisé au Bureau Africain des Arts et Techniques (BAAT) à Yenne. Le vendredi 24 mai, à 19h, les étudiants se sont retrouvés pour partager un moment festif avec la chanteuse sénégalaise AGSILA, célébrant ainsi la fin d’un programme marquant pour tous les participants.
Témoignages et perspectives d’avenir
Ces échanges, initiés par Carine Calzat et perpétués depuis douze ans, ont démontré l’importance de la danse et de la solidarité comme outils d’apprentissage et de rapprochement culturel. Une étudiante lyonnaise témoigne : « Ces semaines passées au Sénégal ont été une révélation. La richesse des échanges, tant sur le plan humain que culturel, est inestimable. Nous avons appris autant sur nous-mêmes que sur les autres. »
Les liens tissés au cours de ces années témoignent de l’impact positif de ces échanges, et de leur potentiel à construire un avenir meilleur pour tous. Grâce à ces programmes, les étudiants deviennent des ambassadeurs de la solidarité et du développement durable, prouvant que les initiatives locales peuvent avoir un impact global.
L’échange culturel et écologique entre l’Université Jean Moulin Lyon III et le Lycée de Yenne est un exemple inspirant de coopération internationale. En combinant la danse, la solidarité et le développement durable, ce programme continue de démontrer qu’il est possible de créer des ponts entre les cultures et de travailler ensemble pour un avenir meilleur. Les étudiants repartent avec des souvenirs inoubliables, des compétences nouvelles et une compréhension plus profonde des enjeux environnementaux et culturels, prêts à appliquer ces leçons dans leurs communautés respectives.