Le leader du Pastef Ousmane Sonko, qui piaffait d’impatience, pour une audience sollicitée auprès du Khalife Général des Mourides Serigne Mountakha Bassirou Mbacké. Cet homme de Dieu, est connu et reconnu, pour ses paroles qui servent toujours à protéger l‘islam et les recommandations du Saint Prophète Mouhamadou PSL. Il imite en cela, son Venere Grand père, Cheikh Ahmadou Bamba, fondateur du Mouridisme qui avait dédié sa vie à la propagation de l‘Islam et aux recommandations du Prophète de l‘Islam.
Le marabout n‘avait pas accédé à cette demande immédiatement. Il attendait certainement que s’estompe la clameur qui accompagnait le leader de Pastef, à sa sortie de la garde à vue, pour le recevoir. Quand les esprits se sont calmés, le Saint homme a reçu Ousmane Sonko, en position de fidèle accroupi devant son guide religieux. Les yeux dans les yeux, Serigne Mountakha a d‘abord déploré les manifestations violentes qui ont abouti à la mort de plusieurs de nos compatriotes. Il en a profité pour donner des leçons de bonne conduite à tous ceux-là qui cherchent à conquérir le pouvoir par tous les moyens. Même si cela peut aboutir à mort d’homme.
Alors que le châtiment réservé à tous les commanditaires et exécutants de la mort d‘homme c‘est l‘enfer, comme l‘enseigne le Saint Coran. Serigne Mountakha a alors recommandé la patience et la démarche pacifique à tous ceux qui veulent accéder au pouvoir. Le leader de Pastef a dit qu‘il a pris bonne note des propos du Khalife avec un rire…jaune! Pourtant les recommandations, Astafiroulah, les Ndigël du Khalife, pour un talibe, devaient être appliquées sans en ôter une virgule. Mais bon, comme il existe souvent des talibes de circonstances, surtout en cette période préélectorale, on ne devrait pas être surpris de cette bonne….prise de note de M. Sonko. Et puis, depuis quand dans notre pays on compte les victimes d‘une manifestation à partir de leur appartenance à une confrérie. Si cette déclaration était avérée, ce serait irresponsable et démagogique.
L‘opportunisme politique ne devrait pas amener les acteurs politiques à tenir des propos qui sapent notre cohésion nationale.
Mais voilà que les propos du Khalif Général des Mourides vont tiédir l‘ardeur de tous ces va-t-en guerre qui nous promettaient une seconde vague de violence plus meurtrière que celle qui a fait 13 morts en Mars dernier et la plupart sont des jeunes.
Pendant la fête de Korite, plusieurs Imams ont, dans leurs sermons, amplifié les propos du Khalife des Mourides, en condamnant les auteurs et par ricochets les commanditaires des pillages et destructions de plusieurs édifices publics dont des tribunaux et des brigades de gendarmerie.
C‘est dire que, outre Ousmane Sonko, toute la classe politique est interpellée et doit méditer les paroles de nos guides religieux. A longueur d‘année, dans leurs prêches, ils ne cessent d‘appeler à préserver la paix sociale mais aussi la paix des cœurs dans notre pays.
Le découpage territorial que l‘Etat veut opérer dans la région de Dakar suscite des protestations de la classe politique, encore elle, qui voit là un coup fourré de l‘Exécutif pour des motifs électoralistes. Eh oui! Qui disait que le Politicien ne pense qu’à la prochaine élection et lui tout le reste n‘est que de la diversion. Tant pis pour le peuple dont il se réclame à chaque fois que ses propres intérêts sont menacés.
Pourtant certains techniciens de la décentralisation estiment que ce réaménagement territorial et administratif n‘est que justice rendue à des populations qui ont longtemps réclamé l‘opération. Elles veulent une administration de proximité pour une meilleure prise en compte de leurs besoins locaux. Elles seront ainsi en plein dans le sillage de la troisième phase de la décentralisation avec la communalisation tous azimuts. Tout cela entre dans le cadre de l‘équité territoriale. Quoi de plus normal? Il faut que les politiciens arrêtent de pinailler sur des détails au détriment des choses essentielles.
Au village, nous saluons la mesure tout en demandant que les avis des populations, directement concernées par la mesure, soient pris en compte.
Nous avons cependant constaté que les politiciens, toujours eux, alors que la date des élections locales a été fixée, dépensent leur énergie pour dénoncer une mesure qui me semble irréversible. Ils devraient plutôt, tout vent debout, se mobiliser autour de coalitions pour gagner ces nouvelles collectivités locales à naître. Ils devront s‘en prendre à eux-mêmes en cas de déroute après le scrutin.
Le conflit entre Israéliens et Palestiniens met le Sénégal dans une position un peu délicate. En effet, le Sénégal préside, depuis 1975 le Comité pour La Défense des droits inaliénables du peuple Palestinien de l‘Organisation des Nations Unies. Cette confiance de la Communauté internationale fait que notre pays ne peut pas avoir une position tranchée mais plutôt de conciliation sinon il n’aurait pas mérité cette position de médiateur désigné. Le Sénégal doit plutôt appeler au calme et laisser agir les diplomates pour créer les conditions favorables d’une coexistence pacifique entre les communautés juive et palestinienne.
Il faut éviter les positions extrémistes que la plupart des pays arabes ne veulent pas prendre. Ils observent plutôt un silence assourdissant dans un conflit qui se déroule dans leur espace géographique immédiat.
Le Sénégal a toujours eu la confiance des autres États africains sur le conflit israélo-arabe. En effet, en plein conflit entre les deux communautés en 1967, l‘Organisation de l‘Unité Africaine (OUA) ancêtre de l‘Union africaine (UA) actuelle, avait désigné une Commission de médiation conduite par notre Père Léo national, composée de plusieurs autres chefs d‘Etat africains. On se souvient à l‘époque, un reporter français qui décrivait l‘audience de la délégation africaine avec la Première Ministre israélienne, Mme Golda Meir surnommée la Dame de fer.
En professeur émérite disait le reporter, Léopold Sédar Senghor avec un sens pédagogique bien maîtrisé, est parvenu à convaincre Mme Golda Meir d‘entamer un dialogue avec ses voisins arabes avec qui Israel est condamné à cohabiter dans la paix surtout de par leur position géographique. On voit donc que notre pays a toujours joué un rôle majeur dans la situation au Proche Orient. C‘est pourquoi dans la prise de position, nous devons nous méfier des extrémistes qui sont, souvent, guidés par l‘émotion qui n‘ est pas toujours une bonne conseillère.
Abdou GNINGUE
Journaliste Citoyen du monde rural