Au nom du Président de la République Macky Sall, le ministre de la Pêche et de l’Economie maritime Oumar Guèye a procédé à l’inauguration de l’usine de fabrication de pirogues en fibre de verre, hier, au quai de pêche de Ouakam. Les hautes autorités du Sénégal ont décidé, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent, d’introduire de manière progressive des pirogues en fibre de verre en vue de remplacer à terme toutes les pirogues en bois.
«Les pêcheurs au Sénégal constituent un segment important de la société. Mais traditionnellement les pêcheurs utilisent des pirogues en bois. Le monde évolue et nous devons nous adapter», a indiqué le ministre Oumar Guèye qui a cité quelques exemples. «En 1982, le Sénégal comptait à peu près 4 500 pirogues. En 2012 nous avons environ 20 000 pirogues. Nous avons une évolution exponentielle du parc de pirogues. Chaque fois que nous devons renouveler une pirogue, nous devons abattre un arbre. Comme vous le savez, nous vivons des moments extrêmement difficiles de changement climatique; la désertification avec ses conséquences», a relevé M. Guèye.
C’est la raison pour laquelle, a-t-il expliqué, le Président de la République a décidé, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent, d’introduire de manière progressive des pirogues en fibre de verre en vue de remplacer à terme toutes les pirogues en bois. La cérémonie solennelle s’est tenue en présence de la représentante du Japon au Sénégal, du Directeur général de CFA Ouest Afrique, de députés, de membres Haut conseil des collectivités territoriales, du Conseil économique social et environnemental, entre autres personnalités.
Cette initiative bien comprise par des investisseurs privés constitués par Yamaha, CFAO, souligne le ministre, est saluée par les plus hautes autorités de ce pays. Au nom du président de la République, Oumar Guèye a félicité ces partenaires parce que le Plan Sénégal émergent rime également avec la participation du privé dans les politiques publiques. Selon lui, ces pirogues en fibre de verre présentent beaucoup d’avantages.
D’abord en termes d’économie d’énergie il est démontré que les pirogues en fibre de verre consomment moins d’énergie par rapport aux pirogues en bois de même puissance. A propos de la durée de vie, au minimum 25 ans, et si c’est bien entretenu, çà peut aller jusqu’à 50 ans; alors qu’avec l’âge les pirogues en bois perdent de leurs capacités.
Ces pirogues offrent les conditions idoines de stockage des poissons, l’hygiène, la salubrité, etc. D’autres possibilités de ces pirogues en fibre de verre c’est également le fait qu’elles sont insubmersibles. Lorsqu’une pirogue en bois se trouve dans des conditions difficiles en mer souvent elle s’enfonce dans la mer ou est cassée. Les pirogues en fibre de verre constituent également une bouée de sauvetage.
Le ministre a évoqué l’intégration progressive de la géolocalisation. «Ces pirogues en fibre de verre disposeront davantage des types de géolocalisation. Nous en avons fait une exigence. Actuellement, il y en a un certain nombre en mer muni d’un système de géolocalisation. Ces pirogues qui vont couter un peu cher mais de manière comparative, nous constaterons qu’elles sont beaucoup plus économiques»; parce que quand vous avez une pirogue sur trente ans, vous aurez acheté plus de quatre pirogues en bois or le prix d’une pirogue en fibre de verre n’est pas le quadruple de celle en bois.
Suivant les instructions du Président de la République, a-t-il expliqué, ces prix sont accessibles pour aider les pêcheurs à payer ces pirogues de façon tempérée. Un dispositif sera mis en place en relation avec le ministre en charge des Finances. A l’occasion de cette inauguration, il y a eu une importante mobilisation des acteurs de la pêche, notamment les coordonnateurs de Clpa du Sénégal, des présidents des Gie interprofessionnels de pêche, les femmes transformatrices et des jeunes.