Devant le palais des expositions de Madrid, Ifema, où se déroulait du 18 au 20 janvier la convention nationale du Parti populaire (PP, droite), une fourgonnette de l’association ultraconservatrice et ultracatholique Hazteoïr, sur laquelle ont été installés deux écrans géants, fait défiler ses revendications. « PP : brisez la loi contre les violences de genre », peut-on y lire. Un autre message exige la suppression de la loi d’égalité homme-femme, ou celle des droits LGBT. Des demandes qui se retrouvent dans le programme du parti d’extrême droite, réactionnaire, nationaliste et antiféministe Vox.Article réservé à nos abonnés Lire aussi En Espagne, la droite courtise l’extrême droite, qui a fait une entrée en force au Parlement andalou
Bien qu’ils aient évité de prononcer son nom, la pression provoquée par la montée de Vox était évidente dans les discours des dirigeants conservateurs ce week-end.
Dégringolade électorale
Revendiquant un mouvement « sans complexes », le jeune président du parti, Pablo Casado, 37 ans, a évoqué, dimanche 20 janvier, ceux qui « enfilent le déguisement du PP ». « Ceux qui sont allés chercher le PP ailleurs ne l’ont pas trouvé et ne le trouveront pas. Nous sommes le seul PP, le vrai », a-t-il martelé.
Le PP a longtemps rassemblé tous les courants de la droite, des jacobins aux féodaux et des ultraconservateurs aux ultralibéraux. Mais alors qu’il avait remporté 44 % des voix aux élections législatives de 2011 et encore 33 % à celles de 2015 puis de 2016, il plafonne à présent dans les sondages autour de 20 % des voix, derrière le Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) et au coude-à-coude avec Ciudadanos. Les uns l’ont quitté pour rejoindre cette formation libérale ; les autres partent vers Vox.