Le coup d’Etat manqué du lieutenant Kelly Ondo Obiang, le 7 janvier dernier l’a tisonné. Mais c’est finalement la cérémonie d’allégeance des membres de son nouveau gouvernement qui a accéléré le retour d’Ali Bongo au Palais du bord de mer. Vers 1h du matin dans la nuit de ce lundi 14 au mardi 15 janvier 2019, le président gabonais à atterri à Libreville. Un retour momentané puisque le chef de l’Etat devrait regagner Rabat, la capitale marocaine pour continuer sa convalescence.
Ses derniers jours, c’est le roi Mohamed VI du Maroc qui lui a balisé le chemin. En vacances à la Pointe Denis, une presqu’île en face de Libreville, la capitale du Gabon, le souverain marocain a reçu plusieurs politiques pour tenter de pacifier les querelles intestines dans l’entourage d’Ali Bongo, resté lui au Maroc pour sa convalescence. Il semble que les bons offices royaux aient porté leurs fruits.
Ali Bongo, le retour au bercail
Dans la nuit de ce lundi 14 janvier 2019, une information de nos confrères de RFI plus tard confirmée par des sources de l’entourage présidentiel qui indiquent qu’Ali Bongo a quitté Rabat dans un avion affrété par le Maroc pour rejoindre Libreville, la capitale où il devait atterrir vers 1 heure du matin. Dans la capitale, une équipe de la radio-télévision gabonaise avait été mobilisée pour couvrir le retour du président au Gabon qu’il avait quitté en octobre en direction de Riyad pour le «Davos du désert» consacré à l’investissement.
Depuis le coup d’Etat manqué du 7 janvier 2019, une controverse sur un retour présidentiel avait pris de l’ampleur sur la place publique gabonaise, Ali Bongo s’étant muré dans un silence de cathédrale. Aujourd’hui, il faut croire que la nomination il y a deux jours de Julien Nkoghe Bekale au poste de premier ministre a sans doute accéléré les choses. En effet, par une règle de la nouvelle constitution, les membres du gouvernement formé par ce dernier sont tenus de prêter un serment d’allégeance devant le président de la République.
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Si déplacer le Premier ministre peut-être chose aisée, la logistique et le message politique seraient lourds pour l’Etat gabonais de déplacer la trentaine de ministres du gouvernement à Rabat pour cette cérémonie solennelle.
Le patient président a donc embarqué dans la nuit de ce lundi 14 janvier dans un avion marocain en direction de la capitale gabonaise. Outre la cérémonie d’allégeance, Ali Bongo Ondimba devrait y présider le premier conseil des ministres d’après l’AVC qui l’a foudroyé le 24 octobre 2018 à Riyad.
Retour temporaire
Au delà, le déplacement présidentiel envoie un message à ceux qui doutent encore de la capacité physique- et éventuellement mentale- d’Ali Bongo à diriger encore le pays. Le locataire absent revient au Palais du bord de mer pour fournir, s’il en fallait encore, des preuves qu’il est bien en vie. Aux démentis de son entourage, le président avait ajouté un discours de Nouvel An d’à peine 4 minutes qui avait peu convaincu les Gabonais. Cette fois-ci, c’est de sa personne qu’il offre en preuves.
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L’opposition en tout cas se voit ainsi offrir une occasion de remettre sur la table, la question de la vacance du pouvoir que l’impassible régente Marie Madeleine Mborantsuo se refuserait à décréter. Pour l’heure, ce déplacement d’Ali Bongo n’est que temporaire puisque quelques jours après, il devrait rejoindre à nouveau Rabat, la capitale marocaine pour y poursuivre sa convalescence. Le centre du pouvoir gabonais se sera encore déplacé avec le présidentiel patient