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mercredi, décembre 18, 2024
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Forum de Palmarin sur les émissions du méthane et des gaz à effet de Serre: Les communautés sensibilisées sur les impacts négatifs

M. SAGNE (avec En Relief)

Palmarin Diakhanoor: « Dans un contexte mondial où l’on parle de l’action climatique et des gaz à effet de serre, il est important de pouvoir faire le lien entre les émissions et l’exploitation des hydrocarbures », nous a fait savoir mercredi dernier 11 décembre 2024, Mme Aïda Diop, responsable du programme Sénégal de l’Institut pour la gouvernance des ressources naturelles (NRGI).

C’était à l’occasion d’un forum communautaire de sensibilisation sur les émissions de méthane, en particulier des gaz à effet de serre en général, organisé en partenariat avec l’organisation Action pour la justice environnementale (AJE).

Une rencontre à laquelle ont pris part plus d’une cinquantaine d’acteurs des localités périphériques de l’ile de Sangomar, zone d’exploitation du pétrole Sénégalais qui est dans sa phase une que devrait bientôt suivre la seconde phase.

Ainsi, pour la responsable du programme Sénégal de l’Institut pour la gouvernance des ressources naturelles (NRGI), « dans cette perspective, nous avons estimé que c’est un moment idéal pour pouvoir améliorer, renforcer les communautés pour être en phase avec les recommandations issues du rapport publié récemment par l’Institut pour la gouvernance des ressources naturelles (NRGI). Et qui résulte d’une analyse approfondie sur les émissions de méthane dans le secteur des hydrocarbures afin qu’elles soient tenues en compte dans la mise à jour du plan de gestion environnementale mais aussi que les aspects liés à la gestion des émissions puissent faire mention dans cette mise à jour, tout comme le rapport de l’initiative pour la transparence des industries extractives (ITIE) puissent y figurer tout comme les rapports que le gouvernement, à travers le ministère de tutelle, pour permettre d’avoir plus de données et d’informations sur les émissions dans le nouveau rapport pour surtout plus de visibilité ».

En clair, il est aujourd’hui important dans un contexte mondial où on parle de l’action climatique, où on parle des gaz à effet de serre, de pouvoir aussi faire le lien entre les émissions et l’exploitation des hydrocarbures. Mme Aida Diop souligne, « qu’aujourd’hui, les études, démontré qu’environ 23% des émissions de méthane sont de l’action humaine et ont des impacts négatifs sur la santé, sur l’environnement, mais également sur l’économie. Et aussi l’impact même du méthane en tant que gaz à effet de serre, est beaucoup plus puissant que le CO2 que nous avons l’habitude, par exemple, de discuter ou d’échanger car, étant 86 fois plus puissant en termes de réchauffement. Il s’y ajoute également que les exploitations des hydrocarbures, notamment de gaz, sont des sources d’émissions de méthane, notamment à travers le torchage, mais également les fuites et ensuite les transports. Et on ne peut pas parler d’exploitation de pétrole sans pour autant parler du gaz qui est associé. Et en général, ce gaz est soit torché, soit il y a des fuites à travers la technologie. Donc ce rapport de NRGI a montré qu’aujourd’hui, de manière générale, le profilage des émissions de méthane est quand même faible avec seulement 3%, mais au vu de l’impact de ce gaz à effet de serre, il est important d’avoir une approche proactive et transparente pour pouvoir anticiper sur les risques et aussi les conséquences négatives »

Pour Mme Aida Diop, « ayant constaté que le Sénégal est dans sa trajectoire de redéfinition de son arsenal, par exemple juridico institutionnel du secteur relativement des hydrocarbures, il est important de rappeler que le code de l’environnement, même s’il a interdit le torchage de routine, autorise le torchage en situation d’exception. Mais aujourd’hui, on n’a pas encore les décrets d’application de ce code et il n’est pas encore clarifié c’est pourquoi, par exemple, en situation exceptionnelle cela devrait nous permettre demain si on remarque qu’une entreprise est en train de faire du torchage, de pouvoir avoir plus d’informations par rapport à la typologie même de ce torchage, et pouvoir anticiper ».

Par, la responsable du programme Sénégal de l’Institut pour la gouvernance des ressources naturelles (NRGI), souhaite que des réflexions sur des mécanismes de taxation soient ouvertes ce qui permettraient selon elle, « d’avoir peut-être des taxes qui vont pouvoir renforcer les revenus et interdire aussi tout ce qui est fait avec ces mécanismes-là. Mais également, il est important de renforcer et d’améliorer l’aspect réglementation en tenant compte de tous ces aspects ». Aussi, selon Mme Aida Diop, « par rapport à Petrosen, il convient de l’inciter à pouvoir signer la charte de décarbonisation  comme l’ont fait beaucoup d’entreprises publiques à travers le monde. Mais également, l’aspect transparence qui est important relativement à la norme ITIE qui incite aussi à ce qu’on puisse divulguer des données sur les émissions ».

En sommes, les échanges ont beaucoup intéressés les communautés juste pour attirer leur attention sur les influences liées au CO2, au méthane par rapport au changement climatique. Et, comme l’a indiqué Dr Abdou Gaye, environnementaliste spécialisé en gouvernance des industries extractives, « nous avons fait un peu comprendre aux participants que ces gaz à effet de serre contribuent au changement climatique, mais également à la destruction aussi de la couche d’ozone et conséquemment sur la gestion des émissions de ces gaz à effet de serre dans le secteur pétrolier et gazier et le méthane aussi pour attirer l’attention de ces communautés sur les influences qui y sont liées par rapport au changement climatique ».

Sur les conséquences directes qui peuvent impacter les insulaires qui sont directement concernées par l’exploitation du pétrole au niveau des îles du Saloum, Dr Daouda Gueye, est revenu sur le fait que, le Sénégal n’était pas un pays producteur de pétrole. En estimant, « qu’il y avait une étude qui avait révélé, en 2014, que le pays produisait jusqu’à 136 millions de tonnes. Et quand on le comparait avec les projets en cours, à savoir Sangomar ou GTA, c’était environ moins de 5% par rapport à ces taux d’émissions déjà produits par le Sénégal. Alors, avec l’exploitation du gaz, on sait aussi que les opérateurs développent de nouvelles technologies. Pour le cas de Sangomar, on est plus dans des injections de puits. Et quand on voit un peu le profil de ces émissions, à savoir le méthane ou le CO2, quand même, il y avait des efforts à ce niveau où on sait qu’il nous faut aussi d’autres politiques préventives, des technologies nouvelles pour limiter davantage ces émissions afin de contribuer sur la lutte contre les changements climatiques ».

Car, selon Dr Gueye, « tous, nous savons qu’une telle situation a des conséquences, surtout par rapport à l’économie, dans le domaine de l’agriculture, dans le domaine de la santé. Du coup, il y a toujours lieu de voir quelles sont les mesures prises par les opérateurs, mais également par l’État, pour limiter davantage ces émissions, afin de mieux sécuriser, comme on le dit, l’environnement, conséquences par rapport à  l’économie, dans le domaine de l’agriculture, la santé. Et du coup il y a lieu toujours de voir quelles sont les mesures prises par les opérateurs mais également par l’Etat pour limiter davantage ces émissions afin de mieux sécuriser l’environnement mais également les intérêts qui recoupent les ressources naturelles ».

Toujours, Dr Abdou Gaye, environnementaliste spécialisé en gouvernance des industries extractives, d’expliquer: « vous savez, quand on parlait d’émissions de gaz à effet de serre, on mettait plutôt l’accent sur le CO2. Mais entre temps, il y a les scientifiques qui demandent que le méthane aussi est une composante très importante dans le CO2, autant pour moi dans les émissions de gaz à effet de serre. Et à partir de là, il y a même la recherche qui démontre que sur une période de 20 ans, le méthane est 86 fois plus nocif que le CO2. Et si nous partons sur une évaluation de 5 ans, ça pourrait être plus de 20 fois plus efficace que le CO2 ».

C’est dire donc, ajoute Dr Gueye, « qu’à partir de là, il y a lieu de quoi s’attendre parce qu’avec le méthane, on le trouve pas uniquement sur l’exploitation du pétrole et du gaz, on le voit dans l’agriculture, on le voit dans les déchets. Mais comme l’industrie contribue grandement en ce qui concerne ces émissions, on a voulu développer des techniques, des technologies, mais également des méthodes praticables, mais également durables pour pouvoir limiter davantage ces dégâts. Je pense que c’est ce que les multinationales nous ont un peu présenté, mais comme on l’a dit, c’était les prévisions.

Plusieurs interventions ont été notées à cette rencontre venant des nombreux participants la plupart des femmes transformatrices et des pêcheurs sur les projets petroliers où il faut dire que le risque n’est pas négligeable car, on n’y parle pas du risque zéro. « Mais à l’heure actuelle, surtout pour le projet Sangomar, c’est un projet qui peut avoir plus de 50 puits. Nous en sommes à 24 puits et on n’a pas encore assisté à des dégâts importants du point de vue écologique et environnemental », a relevé le Dr Daouda Gueye.

Mais, pense-t-Il, « qu’avec cette pratique, si on arrive à développer les bonnes pratiques autour de cette opération, on peut peut-être rencontrer moins d’impact. Et, compte tenu du fait que c’est un projet qui se situe un peu sur le Tali continental, 90 km des côtes, 100 km à Dakar, ce n’est pas un projet qui se situe uniquement dans la zone côtière. Donc à ce niveau, si on développe quand même les bonnes pratiques et qu’on soit exigeant sur toutes les zones opérationnelles, je pense qu’on peut quand même subir moins d’impact puisqu’il y’a pas encore de conséquences, mais la prévention est importante surtout que les conséquences se situent plus sur l’activité de pêche pour laquelle le pêcheur a l’habitude de faire le tour dans cet espace et à un moment donné, cela peut aussi entraîner des conséquences sur les activités et le fait de partager l’espace ».

Il faut noter qu’à cette rencontre, à assisté Mr Abdou Diouf Ndiaye, directeur de la communication et des relations publiques du Ministère du Pétrole et des Energies, au.nom de son ministère, il y avait également la 3e adjointe au maire de Palmarin, entre autres.

 

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