Notre pays est à un tournant décisif ! Nous le reconnaissons tous en le clamant haut, ici ou là, ou en le taisant dans nos lits moelleux ou durs, dans nos salons feutrés ou d’un seul canapé pourri. C’est selon l’état monétaire de chacun ! En effet, il y a ceux qui ne tirent même plus le diable par la queue et que le diable a fini lui-même par tirer par la hanche et ceux, pleins aux as, que le diable n’approche jamais, si ce n’est pour les conduire à la vindicte populaire, pour ceux qui ont humilié la droiture et dévêtu l’éthique !
Celles et ceux qui ont voté pour le couple fulgurant et guerrier Sonko-Diomaye, voulaient la rupture ! Il leur avait semblé qu’un cycle devait s’achever ! Ce n’est pas autrement qu’Abdoulaye Wade était venu prendre la place d’Abdou Diouf. Le cycle Senghorien et du parti socialiste s’achevait après 40 ans à l’Avenue Roume. On pouvait déjà dire à cette époque que Senghor c’était Abdou Diouf. Qu’Abdou Diouf c’était Senghor, même si Diouf n’avait pas été tout Senghor ! Le roi est mort, vive le roi ! C’est la règle naturelle ! Elle s’impose toujours.
L’usure du pouvoir, en effet, serait à mettre sur le compte des départs de nos quatre précédents Présidents. L’actuel pouvoir a-t-il déjà pris note de cette alerte, encore qu’il faille y ajouter le risque que, désormais, le peuple sénégalais ne logerait pas plus longtemps un Président à l’Avenue Roume au-delà d’un mandat, au risque même de le réduire ? Le temps des longs mandats semble désormais hypothétique ! Il est devenu, ou presque, un outrage à la démocratie!
A moins que le pain, le riz, le poisson, la viande, le loyer, l’eau, l’électricité, l’hôpital, le bus, le train, l’emploi, soient servis à tous, presque à domicile et à moindre coût ! Utopie close !
Les temps ont changé. Nos sociétés ont cruellement et lucidement évolué. L’Afrique a mué ! Nous-mêmes, chacune, chacun, à son insu, a changé, évolué, plus regardant sur la qualité de nos gouvernants et désormais moins complices des fautes, des promesses non tenues et des dérives commises. Les prochaines législatives du 17 novembre 2024 en seront un avant test, avant l’enfer climatisé ou non d’un quinquennat sans majorité à l’Assemblée nationale. Le Paradis n’existe nulle part et sous n’importe quel régime politique existant par le globe!
Sauf outre-ciel, dans l’au-delà, sous la Gouvernance de Dieu et il faut y aller pour le découvrir ce « Paradis », si on avait la chance d’y avoir accès ! D’ailleurs, il est le seul où on n’est pas pressé d’aller !
À la vérité, ce n’est point la démocratie qui est désormais en cause dans nos pays. Ce qui est en cause, c’est le mal- vivre, les hôtels « 15 étoiles » des politiciens, l’injustice, la misère ! Plus insupportable : l’éloge de l’impunité, de la montée de la médiocrité et de l’inculture pour un pays à l’héritage éblouissant et si assombri, la soumission de nos élites politiques à la corruption, au vol et pillage, à la mascarade, à l’agenouillement devant les puissances financières et économiques ! En un mot, le pourrissement durable des élites politiques, leur bas niveau de culture, de savoir-être, leur indignité, ont sonné l’alerte ! Le seul miracle est que la souveraineté de nos États est apparue, soudainement et comme de manière brutale, désormais non négociable !
Les peuples africains et l’inflammable cortège de leur jeunesse, sont comme possédés par une urgente nécessité de justice, de liberté et de souveraineté qui ne souffrirait plus d’aucun consensus ! L’insubordination est devenue totale ! La défiance totale ! Mais attention à l’enfermement ! Nous ne nous développerons pas seul ! Il n’existe pas plus redoutable populisme ! Ce qui est acceptable, honnête et négociable, c’est le gagnant-gagnant en restant le- en-haut-de-en-haut et non le en-bas-de-en-bas !
Cette vague d’aujourd’hui de poings levés et de brassards rouges, n’est pas la même que celle à l’époque de Nkrumah, de Sékou Touré, de Kadhafi, de Sankara. La vague de 2024 est connectée à un ras le bol généralisé et de haute marée ! Elle n’est pas née seule, isolée du pouvoir politique, isolée de la société, isolée des masses, isolée de la jeunesse, portée par la politique seule ! Ce qui différencie la vague des devanciers et celle d’aujourd’hui, est portée à la fois par la politique, le peuple, la jeunesse et tous les segments vitaux de nos sociétés appauvries et humiliées. C’est une prise de conscience qui rejette tout consensus, tout armistice. L’Afrique doit gagner !
Ce à quoi aujourd’hui nous assistons n’est pas une révolution. Cela dépasse une révolution. C’est plutôt une glaciale et inflexible prise de conscience qui n’épargne aucun corps vivant de notre société. Que la classe politique, particulièrement, sache qu’il ne lui sera plus permis de « s’embourber dans ses petites querelles internes, privilégiant ses petits intérêts sur ceux » du Sénégal, de l’Afrique ! Notre « démocratie n’est pas non plus un combat de partis » limité et orchestré seul par des partis. Notre démocratie est régulée par le peuple sénégalais ! Le visage politique du Sénégal doit changer ! Les Sénégalais ne sont pas des pions manipulables sur un échiquier que l’on s’est construit tout seul et que l’on gouverne tout seul !
Un terrifiant et beau monstre s’est levé en Afrique ! Mais le Sénégal restera toujours différend. L’esprit fin et verdoyant de son premier bâtisseur, la culture, l’élévation, l’art, la spiritualité, l’héritage vertueux et d’honneur de nos saints, l’éclat des combattants de l’indépendance, assignent au Sénégal des frontières à ne pas franchir !
Il est un temps orageux et coléreux de l’Afrique que Diakhar et Ousmane sont venus rencontrer et s’y sont connectés à leur manière, avec une audace désarmante, allant, dans leur lutte, jusqu’à déshabiller, dit-on, notre société sénégalaise de nombre de ses « vertus », des vertus derrière lesquelles, dit-on encore, se cacheraient de faux dévots pour tromper leur monde ! Enjamber et fouler ces vertus, n’était-ce pas là, pour eux, le prix à payer ? Ils l’ont payé trois fois. Ils l’ont payé, au départ, en ayant sur le dos un peuple surpris et presque outré. Ils l’ont payé et ils sont allés en prison. Ils l’ont payé et ils sont arrivés au pouvoir. Ils le payeront une 4ème fois soit en quittant le pouvoir au bout d’un unique mandat, soit en accédant à un second mandat si le peuple en décide. La part votant du peuple Sénégalais qui les a élus à la majorité, dès le 1er tour des présidentielles de mars 2024, a applaudi et cautionné leur audace ! Qu’y pourront ceux qui ne sont pas de leur bord, sinon accepter le verdict du plus grand nombre et leur souhaiter la réussite qui serait celle de tout un pays ?
Une vague déferlante et intenable les a confortablement conduits au sommet de la montagne. Mais qu’ils n’oublient pas que c’est « arrivé au sommet de la montagne, que l’on commence enfin à monter ! » Cela fait, reste « la mission à remplir ou à trahir », l’État à conduire, la République à protéger, la Nation à consolider ! Reste aussi l’attente d’un peuple à servir, après la baisse du rideau rouge et rougi, témoin de leur marche épineuse, brave et tragique au pouvoir ! Les spectateurs et acteurs se sont retirés. Ils ont quitté la salle. Ils ont quitté les rues. Ils ont quitté le ring. Ils ont quitté les larmes. Ceux qui possédaient une maison, un domicile, un abri, sont rentrés chez eux après le combat. Certains habitent désormais les cimetières. D’autres, plus nombreux encore, continuent d’habiter chaque jour les cimetières marins. Tous ont quitté les urnes après le devoir accompli des présidentielles. Les vivants y retourneront le 17 novembre 2024 pour les législatives. Avec ou sans le souvenir des morts. Un nouveau jour encore s’apprête à se lever au Sénégal après le 17 novembre et le soleil attend de voir qui et quoi éclairer !
Comment expliquer ce mode d’accès audacieux, frontal et si téméraire au pouvoir suprême face à une société jalouse de ses valeurs et vertus, telles que définies jusqu’ici ? Avant Diakhar Faye le « saint » et Ousmane le
« héros », un certain Abdoulaye Wade le « diable » l’a inauguré le premier au Sénégal, en empoisonnant, fusillant et acculant le régime d’Abdou Diouf ! Le même phénomène du ras le bol et toute une jeunesse mobilisée par le SOPI pour le porter au pouvoir !
Qu’est-ce qui différencierait le phénomène Sonko de celui de Wade ? Aux sociologues de prendre la parole ! Aux sages de dénouer l’énigme ! L’Ambassadeur de Tombouctou, lui, se prononce, sans attendre : « Sonko c’est l’apparition et l’explosion soudaine et presque atomique d’une société nouvelle et d’un tsunami d’une jeunesse spontanée, fanatique, délaissée et poussée dans l’impasse. Cette jeunesse qui se noyait et qui cherchait une bouée de sauvetage a trouvé un Chaka en un Ousmane étincelant et guerrier, tenant dans sa langue rusée et entre ses dents, moins entre ses mains, la sagaie magique ! On n’a pas vu venir la vague ! Lui l’a vue ! Le Sénégal a muté. Ceux qui dormaient se sont vite réveillés. Ils peuvent toujours aller se rendormir, en n’oubliant pas de se boucher les oreilles et de se bander les yeux. Ce qui arrive demain après les législatives du 17 novembre sera plus craquant encore ! Nous ne sommes plus LE Sénégal, mais LES Sénégal. La jeunesse à elle seule est devenue un peuple à part entière ! Très vite, Diomaye et Sonko devront sortir les vraies bouées de sauvetage ou mettre à marée basse les océans. »
Le plus grand révolutionnaire de la France n’est pas Napoléon Bonaparte ni Robespierre, mais bien un certain Charles de Gaulle. Écoutons-le : « Il ne faut pas que l’on puisse dire que la France a, un jour, abdiqué sa souveraineté, accepté de causer avec un occupant. Il faut considérer l’intérêt supérieur de la France. Notre rôle dans le monde en dépend. Seul m’importe la victoire de la France. Je suis venu pour sauver l’honneur de la France
! » PASTEF, pour le nommer et se faire applaudir ou se faire fouetter, pourrait bien faire sien ce discours du général de Gaulle en clamant à son tour : « Nous sommes venus pour sauver l’honneur du Sénégal ! » Et pourquoi, par ailleurs, la France de 2024 qui s’accroche encore et encore à ce discours de son légendaire Général, ne légitimerait- elle pas le combat et le soulèvement des pays de l’AES, pour les nommer, qui ne font qu’appliquer, pour leur pays, ce que le général de Gaulle voulait pour son pays colonisateur, possessif et conquérant ? Ne fut-t-il pas appelé le libérateur de la France ? Alors, que fait-on de ceux qui, également, comme lui, veulent libérer leur pays, à leur manière ? Passons !
Le Sénégal n’est pas devenu complexe et étrange. Il se construit. Il est en marche. A chacun sa brique. Senghor a été un libérateur et quel libérateur ! Il nous a donné l’indépendance. D’autres sont venus après lui pour, disent-ils, nous libérer encore davantage. Soit ! Sédar, quoique libérateur, a même été gracieusement proposé à un peloton d’exécution ! Toutefois, cela peut être pardonnable pour ceux qui peuvent et veulent pardonner ! La jeunesse arrive toujours l’injure à la bouche, disait Sédar him self ! Ainsi se déroulent le jeu, les paris, les ambitions, les invectives, les combats, les dérives et les enjeux politiques ! Toujours au plus accusateur, au plus criard, au plus tympanisant, au plus audacieux, au plus offrant ! Le champ politique est un cruel marché aux enchères mais où on trouve toujours des acheteurs : ceux qui paient cash, ceux qui trouvent des prêts pour payer, ceux à qui on accorde un crédit pour acheter !
Tous les régimes, de Senghor à Diakhar Faye, sont infiltrés. Il importe alors et toujours de veiller. Nous en appelons, de tout bord, à l’urgence de donner force à la loi, à cette nécessité de justice sociale mais également de quête fraternelle entre tous les fils du Sénégal. Il nous faut vite fuir la « jalousie haineuse », l’insolence gratuite, la vanité à bon marché, la traitrise, le marchandage ! Au cœur de la campagne des législatures du 17 novembre 2024, les concours d’imposture, de mensonge ou de vérité de part et d’autre des camps, sont ouverts ! Ces concours sont plus dangereux et plus vicieux encore lorsqu’ils sont « arbitrés par des organes de presse et de propagande à intérêts politiques et financiers divergents. » Il faut déposer les mitraillettes et laisser les chargeurs au peuple Sénégalais ! Le seul intérêt qui vaille est celui du peuple Sénégalais ! Notre « démocratie n’est pas un combat de partis » isolés du peuple. C’est bien le peuple Sénégalais la matrice de notre démocratie ! C’est lui qui l’arbitre et la régule ! Les politiciens représentent souvent, sinon toujours, en premier lieu et en première instance, leurs propres intérêts et celui de leur parti avant celui du peuple.
Dommage, par ailleurs, que ceux qui votent et élisent ceux qui nous représentent et nous dirigent, soient moins nombreux que ceux qui restent boire le thé à la maison ! En effet, il y a les votants et il y a les électeurs. Tous les électeurs ne sont pas des votants, ce qui est dommageable ! C’est bien une minorité qui vote au Sénégal et non une majorité et depuis 1960 ! Et si le vote devenait obligatoire comme l’école, comme le service militaire, comme le paiement de l’impôt ?
Pour conclure, disons qu’il faut prendre le temps de savoir, comprendre, patienter, tolérer, accepter que ce qui se passe aujourd’hui avec l’arrivée au pouvoir d’une nouvelle équipe, comme descendue d’une fascinante planète, peut-être une chance pour notre pays et ouvrir des voies nouvelles qui installeront de nouveaux rêves. Puissent seulement ses rêves émerger d’un sommeil réparateur et paisible et non relever de mirages en plein jour avec autour de nous la peur, la faim, la révolte, la misère, l’inculture, le néant.
Il y a eu les morts d’hier, des morts « partagés », comme si, d’ailleurs, on pouvait les dissocier. Avec ces morts tragiques et inacceptables, il ne faudra pas oublier et omettre un héritage irréfutable, un lourd trésor d’infrastructures de développement qui ont propulsé bien loin notre émergence. De l’autre, toujours Avec ces morts tragiques et inacceptables, un nouveau pouvoir s’est installé avec tous les rêves permis pour un Sénégal refondé et conquérant. Il ne faudra plus qu’il y ait des morts programmés pour demain, avec un pays qui avait juré de se réconcilier avec la justice, l’équité, la droiture, l’éthique, la morale et qui, finalement échoue, laissant mourir les rêves du renouveau : la justice, l’équité, la liberté, le travail, la prospérité, le goût des savoirs et des livres, la fraternité, la générosité, le pardon, le chant des minarets et la flûte des clochers !
Rien ne peut et ne pourra effacer ni venger la mémoire des morts, ces fils du pays tombés sous le duel de deux chefs de partis ! Il y a ceux qui sont morts dans la beauté et la grandeur de leur combat ; ceux qui sont morts trompés et envoyés à l’échafaud ; ceux qui sont morts parce qu’ils voulaient flinguer la République et que la loi et la force ont vaincu. Il y a ceux qui avaient choisi leur mort et ceux qui ne l’avaient pas choisie mais sont allés droits vers elle ! Bref, bâtissons une nation qui n’enterre plus ses enfants, qui ne tremble plus, qui ne se fait plus peur, qui ne s’égare plus, mais se réconcilie avec elle-même. Érigeons un État qui ne se disqualifie plus mais qui ne marchande pas non plus son autorité, un État qui s’honore, élève et s’élève !
Fédérons- nous avec une conscience nationale commune et puissamment partagée, « épaule contre épaule », hanche contre hanche ! Aux hommes politiques, disons ceci : vous représentez le peuple ! mieux : devenez le Sénégal ! Ne faisons pas de la prochaine Assemblée nationale la « mare aux grenouilles ! » Qu’au lendemain des législatives du dimanche 17 novembre 2024, que vainqueurs et vaincus s’arment de vertus, de grandeur, de tolérance, de respect pour le peuple Sénégalais qui a décidé de ce qui était bon pour lui. Comme ce fut le cas le 24 mars 2024.
Macky Sall, battu, est sorti grandi du Palais. Ni Diomaye ni Sonko qui étaient là, sur les escaliers, pour l’accompagner dans sa sortie, ne l’ont point humilié. Ils ont été grands et fort nobles. C’est ce à quoi tous les Sénégalais, tous les étrangers vivants parmi nous, l’Afrique, le monde, ont assisté ! La passation des pouvoirs s’est effectuée dans la paix et l’élégance sénégalaise. Faisons de cette élégance, notre drapeau ! Installons un État debout, chevaleresque mais sans faiblesse et ne conduisons pas une voiture qui consomme plus d’huile que d’essence !
Il nous faut aller désormais plus vite encore, toujours plus vite ! Le peuple attend et il attend toujours mieux des nouveaux rois, quelles que soient la majesté et la densité de la charge du rétroviseur, de l’héritage s’entend, non qu’ils seront meilleurs bâtisseurs que leurs prédécesseurs, mais qu’ils seront des continuateurs différents, plus ambitieux encore, les témoins d’un passé qu’ils ont affronté et les nouveaux acteurs d’un espoir infini, d’une attente montagneuse, d’une intuition qui les dépasse. Retenons que l’accession au pouvoir est comme une « vie qui jaillit de la mort » d’une autre vie. Le combat politique serait-il finalement satanique ? Dans tous les cas, il ne sera jamais, par sa nature frontale, glaciale, égotique et souvent belliqueuse, violente, le symbole du Bien et du Beau ! Rare !
N’oublions pas que seuls la culture et l’art préservent de la mort et de l’oubli ! Tout le reste est comme un corps sculpté d’athlète, de mannequin, une semaine dans la tombe. L’alchimie fait son effet ! Tout s’effrite, s’amollit, se désagrège, pourrit et la terre prend le dessus. Invincible ! Seuls la Culture et l’art vivent dans des zones de confort durable. Ils ne subissent pas l’alchimie du temps. Ils ne pourrissent jamais ! Plus ils datent, plus ils affrontent le temps, plus ils prennent de la valeur. Invincibles !
La politique, après ses privilèges toujours éphémères, a la même finitude, subit la même chimie que celle qu’impose la mort, le même triste sort. On part toujours. Le pouvoir politique vous quitte toujours. Il a vocation de tourner le dos, un jour, à ceux qui avaient cru le conquérir pour toujours. On ne le dompte pas. C’est lui qui vous dompte ! C’est lui qui vous dévalue ! Ceux qui ne s’y préparent pas sont comme le berger qui sait laquelle de ses vaches boite et qui fait semblant de ne pas la voir, jusqu’à ce qui doit arriver, arrive !
La politique, nulle part, n’a jamais eu les mains propres ! Ce que l’on nomme la raison d’État couvre des secrets terrifiants ! On se rappelle les mots du général de Gaulle face aux services secrets français qui venaient faire valider des « missions » : « Faites comme si je n’avais jamais été au courant. » A un moindre niveau, non moins vital, les patrons de la Senelec, de Sen’eau, des banques, des boulangers, des cliniques, des cabinets d’avocats, des supermarchés, des pharmacies, des commerçants grossistes, pourraient emprunter le même expéditif langage ! Ce qui compte et prévaut c’est le gain, l’intérêt, le bénéfice sur le dos des clients et contribuables ! C’est ainsi et point final !
La politique est, dans sa finalité, un champ de vaincus, un rare lieu de patrimoine de reconnaissance, un cruel tombeau de l’oubli ! Juste faire le décompte de tous ses hommes politiques qui, depuis l’indépendance, régime après régime, à longueur d’années, faisaient la une des journaux. Le plus grand nombre a été oublié, effacé par le temps et les hommes, ou presque, jusqu’à leur nom ! Sauf ceux qui ont laissé des livres mais quel livre ! Il est des livres que l’on ne lit pas comme s’ils n’ont jamais été écrits !
Méditons-le et que le Sénégal gagne et que toujours il gagne ! Aux urnes peuple de la vérité et de la paix !
Octobre 2024.
Amadou Lamine Sall poète
Titulaire des Palmes Académiques du Sénégal
Officier de l’Ordre des Arts et Lettres de la République Française