Depuis sa prise de fonction en février 2022, le maire de Mbam, a mis en priorité les secteurs de la santé, de l’eau et de l’électricité pour satisfaire ses concitoyens.
Ngor Dione puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est engagé à hisser sa commune au même niveau que les autres collectivités territoriales du département de Foundiougne. Érigée à la faveur de la communalisation intégrale en 2012, Mbam reste encore une nouvelle commune qui peine à se doter d’infrastructures sociales de base de dernière génération.
A quelques encablures de Foundiougne, sur le chemin qui nous y mène, Mbam s’aperçoit déjà à peine avons-nous roulé deux (2) kilomètres et dépassé les cimetières musulmans et catholiques qui font face à face à la sortie de la ville sur l’axe Foundiougne-Passy. Seuls 4 km séparent les deux localités unies dans le cadre de l’intercommunalité, avec la commune de Soum. A travers la communauté du Log dont « Laga Ndong » en est le génie tutélaire de la zone.
Dans un tel ensemble il faut le reconnaître, la commune de Mbam sort pourtant du lot avec son riche potentiel, agricole, environnemental, halieutique et même touristique. Mais, en dépit de tout cela, la localité peine à se doter d’infrastructures sociales de base malgré le frémissement noter dans les différents secteurs précités plus haut. Lesquels le maire Ngor Dione tente d’inverser la tendance pour permettre à sa commune qui compte une population de 13000 habitants de bénéficier d’une meilleure couverture sanitaire, de l’eau potable en quantité et en qualité et d’une extension du réseau électrique.
Ce qui selon lui, « devrait nous permettra de résoudre les difficultés que rencontrent nos populations au niveau de ces différents secteurs ».
Un seul poste de santé pour 13000 hbts
Imaginez un seul instant selon le maire Ngor Dione, « que nous n’avons pour le moment qu’un seul poste de santé en plus des cases sanitaires dans les sept (7) villages qui composent la commune. Mais, vu la taille de la commune, il est urgent que Mbam ait son centre de santé mais aussi d’autres postes de santé comme à Mbassis et à Thiare qui en réclament depuis longtemps ».
Toutefois, ajoute l’Edile de Mbam, « il faut noter que les ressources budgétaires pour ce secteur qui nous sont allouées présentement par l’Etat sont faibles. Elles ne s’élèvent seulement de trois (3) millions de FCfa destinés à l’achat de médicaments et de 1,5 millions de FCFA pour le carburant soit 4,5 millions de FCfa. Et tout cela est géré directement par l’Infirmier chef de poste de la commune ».
L’eau, un liquide précieux toujours rare
La problématique de l’eau demeure toujours une préoccupation des populations locales. Ce liquide precieux demeure toujours une denrée rare malgré les quelques efforts consentis par l’Etat. Selon le maire de la ville, Mr Ngor Dione, «la difficulté majeure réside sur le fait que la conduite du village de Ndiayenne Moussa Ndiaye jusqu’à Foundiougne bien que réglée, les responsables de l’Office des forages ruraux (Ofor) trainent encore les pieds. Puisque la société nationale des eaux (SONES) ayant déjà amené les conduites d’eau jusque dans nos habitations, nous constatons que l’Ofor soit amené à démarrer des études de topographie pour une durée de deux (2) ans avant de pouvoir connecter les ménages ce qui pour nous ne relève d’aucun sens. Même si, il faut reconnaitre que le projet est salutaire pour avoir mis à la disposition de la commune 37km d’extension d’eau au profit des ménages et 500 branchements sociaux. Mais nous estimons que ces deux projets pouvaient être associés avant. Car, nous ne pouvons pas aujourd’hui mesurer la durée des travaux, les délais impartis pour permettre aux bénéficiaires de pouvoir disposer de leurs branchements ».
Le maire de Mbam s’étonne de cette situation qui pose selon lui, « la question de savoir si les usagers auront la patience nécessaire alors qu’ils ont soif et qui plus est, il y a à Mbam, la difficulté principale de la rive droite de la route nationale qui n’est pas alimentée en eau potable. Alors que, nous avions fait des propositions dans ce sens mais qui n’ont pas été suivies. Et jusque-là, on continue de servir de l’eau venant de Passy Mbiteyenne ». Le maire Ngor Dione estime, « qu’il est impératif de connecter toute la ville dans la conduite venant de Ndiayenne Moussa Ndiaye ».
Extension du réseau électrique
Pour ce qui concerne l’extension du réseau électrique, le maire souligne que, « le seul hameau de Bamboung qui n’était pas encore électrifié le sera bientôt grâce à l’accompagnement de la Société nationale d’électricité (Senelec) qui a permet une extension de l’éclairage public. Dieu merci cette problématique sera bientôt un vieux souvenir puisque les habitants de ce hameau verront bientôt le bout du tunnel et permettre à la commune de Mbam qui n’avait jamais bénéficié d’un éclairage public pour plusieurs raisons, de sortir enfin de sortir totalement de l’ornière ».
L’éducation, une autre paire de manche
A Mbam, l’éducation constitue une autre paire de manche pour l’équipe municipale dirigée par le maire, Ngor Dione.
Il nous laisse entendre, « qu’à côté des secteurs clés que sont: la santé, l’eau et électricité, l’éduction constitue également pour nous un problème majeur ».
Car, estime-t-il, « nous avons la prise en charge des fournitures, du materiel scolaire et didactique des écoles. Mais nous concourons également à l’accompagnement des activités éducatives, notamment dans la prise en charge des différents concours organisés par l’Etat du Sénégal, notamment le CEPE, le BFEM et le Baccalauréat ».
Et de ce point de vue, Ngor Dione, souligne que, « pour ce secteur ce sont en général des fonds qui sont transférés par l’Etat. Mais qui, cette année malheureusement, ont accusé du retard et du coup, les appuis antérieurs qu’on faisait n’ont pu être effectué. Et, il faut dire que c’est essentiellement ces deux secteurs: santé et éducation qui polarisent les concours financiers de l’Etat. Tout le reste c’est des fonds d’investissements mais également des fonds de fonctionnement de la municipalité au moment où nous avons neuf (9) domaines de compétences à prendre en charge ce qui est paradoxal ».
Dans un tel contexte, le maire de Mbam, est formel, « même au niveau de l’éducation, il est très difficile d’utiliser ces fonds pour des infrastructures et de les équiper. La conséquence, c’est que les conditions de travail des personnels surtout enseignants ne sont pas des meilleurs et du coup, ils nous reprochent ces manquements. Une école qui ne dispose pas d’une direction où quand même le directeur a besoin d’un bureau ou certaines commodités c’est parce que les ressources ne suivent pas. Donc, il faudrait qu’on aille vers une prise en charge correcte, une évaluation des besoins ».
De vieilles bâtisses abritent les écoles
A Mbam, de vieilles bâtisses abritent les salles de classes. « C’est pour nous une autre face cachée de nos difficultés. Certaines écoles ont vécu plus d’une cinquantaine d’années. Il conviendrait donc de les réhabiliter à défaut de pouvoir les reconstruire. Donc, autant d’investissements qu’il faut faire pour la commune de Mbam où la demande est très forte. Et les difficultés sont énormes pour pouvoir renouveler tout cela ».
Projet de construction de l’hôtel de ville et de l’état- civil lancé
La commune va bientôt disposer de ses propres locaux. Un projet de construction a été lancé dans ce sens et les travaux ont déjà démarré.
Selon le maire, « nous avons trois infrastructures en construction que sont l’hôtel de ville, l’Etat-civil et le bureau foncier. Pour ce qui est de l’hôtel de ville qui est encore sous location, les travaux du nouveau siège ont démarré il y a un plus d’un an déjà. Et jusque-là, on en est encore au stade des gros œuvres et le délai de réalisation est déjà dépassé, les travaux tardent à être achevés. Pour, ce qui est de l’etat-civil, les travaux sont bien avancés et même en phase de finition et si le timing est respecté avant de l’hivernage l’équipement sera livré. Déjà, il y a une semaine nous avons initié une rencontre sur la digitalisation de l’Etat-civil, donc il nous faut accélérer le chantier pour rendre fonctionnel le plus rapidement possible cet important service. Et, pour le bureau foncier, la fondation a été entamée récemment ».
Par ailleurs, au niveau des infrastructures marchandes, les travaux n’ont toujours pas démarré pour le marché communal. L’entreprise sélectionnée n’a toujours pas reçu un ordre de service depuis que l’Agetip a attribué le marché faisant perdre tout espoir aux usagers qui avaient d’ailleurs bien accueilli l’entrepreneur avec enthousiasme.
Gestion des inondations
Le maire de Mbam a aussi évoqué les inondations en période hivernale. Selon lui, « quand on déclenche le plan ORSEC, les moyens sont mis à la disposition des agents de l’Etat. Alors sur cette question des inondations c’est le maire qui loge les impactés et prend en charge d’autres dépenses liées aux interventions de ces mêmes services de l’Etat au moment où il n’y a aucune ligne budgétaire dédiée pour la gestion de ces catastrophes. Ce qui pose vraiment des problèmes. Nous pensons qu’aujourd’hui, une réflexion doit être enclenchée autour de ces questions pour voire quelles sont les opportunités d’accompagnement qui s’offrent à cette décentralisation, situer les responsabilités puisque nous avons l’obligation en tant que collectivités territoriales de rendre compte. Et que par ailleurs, il y ait une autre personne qui vient gérer ou nous dicter la périodicité de certaines dépenses. C’est cela que nous vivons aujourd’hui».
Par Mohamadou Sagne