Le Grand Magal de Touba, 18 Safar est un jour d’Action de Grâce; mais il est une vérité telle qu’une reconnaissance n’est jamais exprimée à quelqu’un dont on n’est pas l’obligé… La date du 18 SAFAR est celle à l’occasion de laquelle, nous dit le CHEIKH : « DIEU a décrété en Mission en l’an 1313.h (1895) ce qui, dans mon cœur, fut déjà mon ambition en 1301.h (1883). »
Le départ en exil au Gabon en 1895, du fondateur du mouridisme Cheikh Ahmadou Bamba (il y a séjourné pendant 7 ans et 7 mois) est célébré avec faste. Il a revêtu une dimension de plus en plus grandiose, à tous points de vue. L’événement coïncide à la date du 18 safar. Considéré par les colonisateurs et les ennemis de l’Islam comme un supplice pour le saint homme de Touba, il est au contraire fêté comme une date de délivrance, de victoire, sur l’ennemi qui a échoué dans sa tentative de domination et d’assujettissement de l’islam, de l’homme noir et du peuple africain. Le 18 safar est ainsi un jour de grâce, de prières, de lecture du Saint Coran et de khassidas (écrits de Serigne Touba), mais aussi de réjouissances où les fidèles et talibés offrent des « berndé » (mets succulents) à satiété, dans la cité sainte de Touba et partout à travers le monde. En l’honneur au « Khoutb zamane » (pôle de son temps) qui baigne dans le voisinage de Dieu et qui a reçu d’Allah une récompense inégalée (« ilayakhadalahou malame yakouni wala yakounou abadane limoumkouni » a-t-il dit dans « Jawartou »). Il dit que le port de ce Khassida de Serigne Touba par le défunt talibé mouride lui ouvre dans sa tombe les portes du paradis. Des privilèges et des dons exceptionnels que Khadimou Rassoul (le Serviteur du Prophète-Psl). veut aussi partager et célébrer avec les mourides, la umah islamique et les êtres pieux, en provenance des quatre coins de la planète.
Durant le magistère du premier khalife Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké, chaque mouride depuis 1928 (premier Magal) pouvait célébrer l’évènement partout où il se trouvait. C’est avec le second khalife Serigne Fallilou Mbacké que les mourides convergent depuis 1948 dans la cité sainte pour célébrer l’évènement. Aujourd’hui le Magal est considéré comme l’un des évènements religieux qui concentrent le plus de personnes dans le monde (plus de 5 millions de pèlerins).
Le Magal de Touba est aussi traduit comme le point de repère de l’indépendance du pays. Il est décrété chômé et payé par l’Etat du Sénégal. Ceci, avec l’onction du Président-talibé mouride Abdoulaye Wade. Outre sont caracteres purement et essentiellement religieux, le grang magal de Touba a aussi toujours revêtu un aspect aussi économique. Cela a été révélé par des experts et des chercheurs universitaires dont les études ont établi que ces dernières années et en l’espace de trois jours, les chiffres d’affaire générés par les transactions et opérations financières durant le grand magal ont été évalués à près de 300 milliards de francs cfa. La participation à la vie économique du Sénégal de cet évènement grandiose est ainsi indéniable.
LES LIEUX BÉNIS DE LA CITE SAINTE
La grande mosquée de Touba, le Mausolée de Cheikh Ahmadou Bamba, les cimetières de la cité sainte, Aîn Rahmati ou la Source de la miséricorde, la Grande bibliothèque (Daaray Kaamil), constituent les lieux bénis et les pôles d’attraction de la cité sainte de Khadimou Rassoul. Ces lieux bénis sont assiégés par un nombre infini de fidèles et de pèlerins à l’occasion de ce jour de délivrance, de grâces et d’indépendance qu’est le Magal où le mouride, le musulman, le sénégalais et l’africain retrouve sa personnalité et sa dignité.