Les sérères en font une fierté, ils aiment exalter son nom. Chanté, magnifié, adoré, il incarne au-delà même de son caractère mythique l’histoire de Foundiougne. L’existence de ce génie tutélaire semble être liée à l’histoire de la contrée avec ses premiers peuplements dont certains seraient des sérères venus du Gaabou, même si l’histoire révèle aussi que d’autres habitants étaient venus du Fouta.
Les sérères disposent d’un large répertoire de Pangool (esprits désincarnés) puissants, à proximité de chaque village, subsistent encore des bois sacrés. Le «Taboor» lui reste au-dessus de tous. On lui voue un culte afin d’obtenir bénédiction et bienfait, pluie, bonnes récoltes, longue vie et aussi protection contre le mal. Transmis de génération en génération, le culte de Laga défie le temps malgré une société qui se modernise très vite et les religions Abrahamiques (Islam , Christianisme).
Les habitants de ce village sont les dépositaires du sanctuaire (« tour ») et du temps des ancêtres, ce sont eux seuls qui exploitaient la forêt ». Laga Ndong qui, viendrait du Gaabou avec sa famille, ont fait d’abord une halte a l’Est . Il y a eu, ensuite, l’attaque des empires qui a fait plusieurs victimes. Ces dernières ont attiré les charognards qui, à l’époque, venaient se régaler et boire dans les marigots, infectant, du coup, l’eau polluée que les populations utilisaient également pour leur consommation. Il s’en est suivi une épidémie de peste qui a décimé une partie des populations ». Alors, « Laga Ndong prît la décision de quitter ces lieux pour une destination inconnue.
Cet exil l’a conduit vers d’autres cieux, avec ses cinq enfants sur certaines parties des corps desquels sont estampillés des signes d’identification par des dénominations : Taaboor, Pouma, Thiofane, Thioka et Sasagne, données à chacun d’entre eux pour qu’en cas de séparation, ils puissent se reconnaître ». Par la suite, le Taaboor a continué vers Ngothie pour s’y installer, le Pouma également a fait son choix aux environs de ce même village de Ngothie, le Thiofane s’est dirigé vers Mbam Laguène derrière Passy et le Thioka à Fatick jusqu’à Simal où réside le Sasagne.
Et à chaque étape, il y avait un symbole qui la caractérisait. Quant à Laga Ndong, il a traversé le fleuve à partir de Niamdiarokh pour venir s’installer à Ndorong. Le mythe sur la forêt de Laga est lié « au souhait même du totem qui avait recommandé qu’un sanctuaire soit édifié là où, le jour où on le reverra plus, les gens trouveront ses chaussures ». Ce qui laisse croire que Laga a disparu mystérieusement en ce lieu . Les serviteurs du culte sont des Raaɓoor qui rendent hommage à Laga Ndong, roi des esprits, à travers l’immolation d’animaux, de libations diverses (lait caillé, gâteau de mil) sur la tombe de Sira Badial, la première reine des Guelwar. Ceci, pour rentrer dans les bonnes grâces de Laga Ndong, qui est assimilé au génie tutélaire même de Foundiougne.