Réunion ministérielle interrégionale africaine du Bureau de la COP9 à Banjul: L’invite de Matar Bâ pour un sport propre
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Matar Bâ reconduit pour un nouveau mandat L’ancien ministre des sports du Sénégal, Matar Bâ, a été reconduit pour un second mandat de deux ans (2025-2027) à la tête de la COP9 ; c’était mardi dernier à Banjul à l’occasion de la réunion ministérielle interrégionale africaine du bureau de la COP9, pour la lutte contre le dopage. Une rencontre présidée par le Vice-Président de la République de Gambie et à laquelle ont pris part les ministres des sports du continent africain et d’ailleurs.
Le travail remarquable abattu durant son premier mandat a convaincu ses pairs qui n’ont pas hésité à lui renouveler leur confiance pour conduire les destinées de cette Convention. A Banjul, l’objectif principal de cette réunion était d’accroître le sport en Afrique, promouvoir la coopération entre les différentes régions et favoriser une convergence pour les valeurs, l’éthique et l’intégrité du sport.
L’Afrique qui dirige pour la première fois la COP9 (204 pays), entend ainsi relever le défi car cette responsabilité constitue tout un symbole pour tous les Africains. Et Matar Bâ a été élu président de la Conférence des Parties (COP) à la Convention internationale contre le dopage en octobre 2023, à Paris, au siège de l’UNESCO. Auparavant, il a été élu vice-président de la Cop 7 et représentant du continent de 2019 à 2021.En tant que Président du Bureau de la neuvième session de la Conférence des Parties à la Convention internationale contre le dopage dans le sport, Matar Bâ, a exprimé sa gratitude au gouvernement de la Gambie, en particulier à Son Excellence, le Président Adama Barrow, pour l’organisation de la réunion essentielle et à l’UNESCO pour son engagement indéfectible en faveur de la gouvernance mondiale du sport. Il s’agit pour les parties prenantes de favoriser la coopération interrégionale et la convergence pour les valeurs, l’éthique et l’intégrité du sport. L’ouverture de la Réunion ministérielle interrégionale s’est tenue en présence du Vice Président de la Gambie, Muhammad B.S. Jallo, du ministre de la Jeunesse et des Sports, M. Bakary Badjie, de la Commissaire de l’Union africaine, de la Sous-Directrice générale pour les Sciences sociales et humaines, Mme Gabriela, des ministres représentants différents pays africains. Une belle opportunité pour le président de la COP qui a réaffirmé que le sport possède un potentiel incomparable pour unifier, inspirer et responsabiliser. Il constitue un pilier du développement socio- économique, un catalyseur de paix et un phare de valeurs éthiques. «Aujourd’hui, alors que nous nous réunissons sur le thème de l’amélioration de la gouvernance du sport en Afrique, nous entreprenons une mission collective pour renforcer l’intégrité et les valeurs du sport sur notre continent et au-delà », a-t-il souligné. La contribution de l’Afrique à l’écosystème sportif mondial est immense, a-t-il poursuivi. «Notre jeunesse est une force et un moteur clé de cet écosystème. Cependant, pour réaliser pleinement le potentiel de nos jeunes, nous devons nous assurer que le sport est géré avec intégrité, équité et inclusivité. Je crois que cette réunion représente une étape essentielle vers des changements importants et nécessaires pour encadrer et guider le développement du sport en Afrique. Ainsi, nous pouvons agir selon la fameuse description de Julius Nyerere de la démocratie dans les villages africains, où les sages se réunissent sous un grand arbre jusqu’à parvenir à un accord », selon Matar Bâ.
Par le biais de la Convention antidopage de l’UNESCO, le Président de la COP a fait savoir que presque toutes les nations du monde ont reconnu la nécessité de sauvegarder l’intégrité du sport. Et, pour l’Afrique, ce n’est pas seulement une question technique ou de conformité ; c’est un impératif développemental. Et l’ancien ministre des Sports du Sénégal a exprimé toute sa fierté de constater que notre région se positionne à l’avant- garde des discussions et des initiatives mondiales visant à promouvoir ces principes. Il a informé que le Bureau de la Conférence des Parties travaille actuellement sur plusieurs initiatives parallèles pour harmoniser l’écosystème mondial de l’intégrité du sport, offrant ainsi aux gouvernements, aux organisations sportives et aux parties prenantes les outils pour agir de manière décisive et cohérente. «Lors de notre récente réunion à Tallinn, en Estonie, en décembre dernier, nous avons pris des mesures pour optimiser et renforcer le mécanisme financier de la Convention. Son Fonds est une ressource essentielle qui a soutenu plus de 250 projets dans le monde, dont plus de 70 projets réalisés ou en cours en Afrique. Le Fonds a constamment prouvé son importance comme moteur d’amélioration de l’éducation antidopage, de renforcement des capacités, d’élaboration des politiques et de consolidation des cadres de gouvernance », a soutenu M. Bâ. Ainsi, il invite tous les Gouvernements à continuer à investir dans ce Fonds essentiel, en veillant à ce qu’aucun Etat ne soit laissé pour compte. Un écosystème fort a besoin que tous ses acteurs soient forts.Le Président de la COP a poursuivi pour dire que l’Afrique a illustré son leadership en utilisant le sport pour le développement. La conférence ministérielle tenue au siège de l’UNESCO à Paris à la veille des Jo 2024 et dont le thème était «Le Sport change la donne », a mis en évidence l’engagement de la région à utiliser le sport comme outil de diplomatie. Les propositions issues de ce dialogue – comme les centres régionaux d’excellence sportive et les modèles d’investissement adaptés aux contextes africains – mettent en évidence les besoins des gouvernements africains et les capacités de l’UNESCO d’accompagnement pour l’innovation et la collaboration. Pourtant, comme l’a souligné le système de suivi de la Convention antidopage, des défis subsistent.
Les rapports nationaux soumis à la Conférence des Parties présentent une situation complexe en Afrique : des lacunes dans les législations et politiques à l’échelle nationale, et des incohérences entre les cadres existants à l’échelle régionale. Des incohérences qui compromettent un développement efficace et harmonieux.«Pour y remédier, nous devons renforcer la coopération interrégionale, en tirant parti des expériences et des compétences partagées. Nous devons développer et adopter des approches communes en matière de gouvernance publique du sport, témoignant de notre détermination collective à cet égard. Nous devons analyser nos besoins pour réformer nos cadres de gouvernance du sport- au niveau domestique mais aussi au niveau mondial», a soutenu le Président de la COP9 .
Selon lui, le travail en cours pour renforcer l’impact de la Convention antidopage, en tant que droit international public, est primordial. «Et, la participation active de notre continent dans ce processus est impérative. Nous avons l’opportunité de façonner le futur de la Convention pour un écosystème mondial solide où chacun joue son rôle pleinement. Aussi, l’éducation et la sensibilisation doivent également être des pierres angulaires de notre stratégie en Afrique». Matar Bâ a indiqué que dès leur plus jeune âge, nos jeunes doivent être imprégnés des valeurs de fair-play, de respect et d’intégrité. Selon lui, l’éducation préventive est essentielle pour favoriser une culture de conformité et de comportement éthique.En perspective, la prochaine COP10 marquera le 20ème anniversaire de la Convention. «Cet événement constitue une opportunité pour réfléchir sur nos réalisations et définir une vision audacieuse pour l’avenir», a relevé le Président Bâ qui invite tous les États africains à s’engager activement dans la COP, afin que nos voix façonnent l’agenda mondial.
«Saisissons ce moment pour réaffirmer notre engagement en faveur des valeurs, de l’éthique et de l’intégrité du sport. Travaillons ensemble pour que la jeunesse africaine ait l’opportunité de prospérer dans un environnement qui célèbre l’équité, l’inclusivité et l’excellence. Continuons à renforcer nos partenariats, à la fois au sein du continent et à l’échelle mondiale, pour exploiter pleinement le potentiel du sport au profit de tous », a-t-il invité ses pairs. Une importante résolution a été prise à la fin des travaux autour de 7 recommandations qui doivent constituer des baromètres pour les ministres membres dans leur mission de tous les jours.