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Isaac Forster, premier magistrat africain à la Haye

PORTRAIT

Fils de William et Marianne Sow de Carabane, à Ziguinchor, au sud du Sénégal, Isaac Forster est né à Dakar en 1903. Il fut le premier magistrat d’Afrique subsaharienne à siéger à la Cour internationale de Justice, à La Haye, aux Pays-Bas.

Isaac Forster a fréquenté le Séminaire de Ngazobil en compagnie de Léopold Sédar Senghor, premier Président de la République du Sénégal et Joseph Faye, premier préfet apostolique de Ziguinchor.

Envoyé en France, au séminaire de Allez, il poursuivit son chemin au lycée Hoche de Versailles avant d’entrer à la Faculté de droit de la Sorbonne, à Paris. De retour en Afrique, il débuta sa carrière de Juge suppléant à Conakry, en Guinée avant d’être nommé substitut du Procureur. Après la Guinée, la carrière de magistrat se poursuit à Saint-Denis de la Réunion puis à Madagascar.

En 1937, c’est le retour en terre natale, à Dakar où il est nommé Substitut du procureur. Cinq après, c’est l’étape de Lomé. Après trois années de fonctions, il occupa le titre de Conseiller à la Cour d’Appel de Guadeloupe puis Conseiller à la Cour d’Appel de l’Afrique de l’Ouest. Vu ses grandes qualités de juriste, le Président français Vincent Auriol l’appelle à son cabinet. Il y resta aux côtés  de son successeur René Coty en 1956.

Revenu au Sénégal, il dirigea la Cour d’Appel de Dakar et un an après en 1958, il devint Secrétaire du Gouvernement sénégalais pré-indépendance. En 1959, il est promu Procureur général à Dakar. Le Sénégal indépendant créa sa première Cour suprême, il fut choisi par le Président Senghor pour diriger la plus haute juridiction aux côtés des coopérants français dont le professeur de droit à l’université de Dakar Jean Chabas, les Sénégalais Alain Crespin, Procureur général, Abdou Khassim Guèye, Greffier en Chef, les Consillers Kéba Mbaye, Amadou Louis Guèye, Mandoumbé Sarr et Ibrahima Boye.

C’est en 1964 que sa carrière sera couronnée avec sa nomination à la Cour internationale de Justice pendant dix-sept années. Un autre Sénégalais Kéba Mbaye le succéda au poste. Il fut rappelé à Dieu en 1984. Ce grand juge fut un homme humble, juste, équidistant. « Il avait le courage de chercher la vérité et de la dire. Il avait la rigueur dans le travail, pas de service camarade, pas d’intervention. Tout devait se faire dans la légalité », a rappelé sa nièce, fille de son jeune frère Alphonse, lors de l’hommage des anciens élèves du Collège du Plateau qui portait son nom à leur principale Mme Léonie Herminie Diop qui a consacré sa vie à l’enseignement et à l’éducation.

Par Elhadji THIAM

 

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