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6ème Congrès panafricain de chimie; un levier pour le développement durable des pays africains

Par Ch. Seck NDONG

L’édition 2024 du Congrès panafricain de chimie est ouverte, ce mardi, à Dakar. La cérémonie officielle a été présidée par Pr Aminata Niang Diène, Recteur de l’université Cheikh Anta Diop. À côté, il y avait Pr Ehud Keinan Président de l’Union International de Chimie pure et Appliquée, Pr Gloria Obuzor présidente de la fédération africaine des sociétés de chimie Pr Modou Fall président du comité sénégalais pour la chimie.

Le continent est confronté à des défis importants, indique Pr Matar Seck, notamment l’insécurité alimentaire, l’accès limité à l’eau potable, des soins de santé inadéquats, des déficits énergétiques et la dégradation de l’environnement. Pourtant, selon lui, ces défis offrent des opportunités de transformation. La chimie détient la clé pour résoudre ces problèmes urgents et favoriser le développement durable, améliorant ainsi la vie de millions de personnes.

Les spécialistes ont fait savoir que la chimie est au cœur de secteurs tels que l’agriculture, l’énergie, la santé, la fabrication et la gestion de l’environnement. En exploitant son potentiel de manière responsable, ils envisagent de promouvoir une croissance inclusive et des communautés résilientes sur tout le continent. Prenant l’exemple de la sécurité alimentaire: plus de 250 millions d’Africains souffrent de la faim. Les innovations en chimie agricole, telles que les engrais écologiques, les amendements pour sols et les biopesticides durables, peuvent améliorer les rendements des cultures et réduire la faim. Les progrès réalisés dans la conservation des aliments et la réduction des déchets profiteront davantage aux agriculteurs et aux communautés, ce qui nécessite une collaboration entre les gouvernements, les industries et les institutions de recherche.

En tant que président du comité d’organisation, Pr Matar Seck dit être fier de ce rassemblement d’esprits novateurs sous le thème «La chimie: un levier pour le développement durable des pays africains». Il a souligné que l’accès à l’eau potable reste un défi majeur pour plus de 300 millions d’Africains. La chimie offre des solutions telles que la purification de l’eau, le dessalement et la filtration avancée. Il importe, pour lui, de rendre l’eau potable accessible exigera des efforts coordonnés entre les politiques, l’ingénierie et le développement communautaire.

À son avis, les abondantes ressources naturelles de l’Afrique constituent un potentiel énorme qui pourrait permettre de juguler le sous-développement. «Des procédés chimiques avancés peuvent transformer les minéraux, les hydrocarbures et les produits agricoles en biens de grande valeur, stimulant ainsi la croissance économique et créant des emplois. En développant des industries de transformation locales, nous pouvons briser le cycle de l’exportation de matières premières pour importer des produits finis», a relevé Pr Seck.

L’accès à l’énergie est essentiel pour les organisateurs de ce congrès à Dakar, car plus de 600 millions d’Africains n’ont toujours pas d’électricité. La chimie est essentielle pour créer des batteries durables, le stockage de l’énergie et des technologies renouvelables comme l’énergie solaire et les biocarburants. Une transition énergétique réussie autonomisera les communautés, alimentera l’industrialisation et améliorera les soins de santé et l’éducation.

Les défis liés à la santé, notamment les maladies comme le paludisme, le VIH/SIDA et le Covid, nécessitent des solutions locales adaptées aux besoins africains. En faisant progresser la chimie pharmaceutique, en renforçant les partenariats et en adoptant la médecine traditionnelle, les spécialistes peuvent créer des systèmes de santé robustes adaptés aux besoins de l’Afrique. Pour faire de la chimie un moteur du développement durable, ils doivent se concentrer sur la collaboration, l’éducation et le plaidoyer politique.

Cela signifie qu’il faut croiser les disciplines, investir dans le renforcement des capacités des jeunes et travailler avec les décideurs politiques pour soutenir l’innovation. Alors qu’ils se lancent dans ce congrès, les chimistes ne doivent pas oublier que leur travail s’étend au-delà des laboratoires: «il s’étend aux champs que nous cultivons, à l’eau que nous purifions et aux communautés que nous élevons. Ensemble, nous pouvons utiliser la chimie pour construire un avenir durable pour l’Afrique».

Six thématiques ont découlé du thème pour accéder à ces objectifs: Chimie verte, Matériaux durables de la chimie, Chimie de l’eau et de l’environnement, Électrochimie et nanotechnologie, Chimie et santé, Sécurité et sûreté chimiques.

A la lecture des nombreux résumés qui leur ont été soumis, les organisateurs du 6ème Congrès panafricain de chimie sont persuadés d’avoir des journées exceptionnelles. En effet, un record de communications aussi bien qualitativement que quantitativement, s’est établi lors de ces journées où il y a eu 10 conférences plénières, 6 technical talk, 83 communications orales et 27 communications affichées. Notons aussi le passage de l’élargissement à l’internationalisation par la participation de 14 pays.

Ainsi, des remerciements ont été adressés à tous ceux qui se sont investis pour la bonne préparation de ces journées, en particulier les membres du Comité d’organisation local et international et du Comité Scientifique local et international pour leur dévouement. Une mention spéciale a été faite aux Pr Modou Fall, Pr Saer Diallo, entre autres. Ils ont aussi exprimé leur gratitude à l’endroit de tous les sponsors qui ont bien voulu accompagner le CSC et la FASC dans l’organisation des Annual days of chemistry of Senegal and 9th Fasc Congresses.

 

 

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