Loul Sessène, une des communes phares de l’arrondissement de Fimela (département de Fatick), est en proie à beaucoup de difficultés liées surtout à l’enclavement. A l’origine, un manque criard de pistes d’accès vers ses différents villages.
A mi-chemin entre le village carrefour de Ndiosmone et les communes de Djilass et de Dioffior sur la route qui mène à Fimela jusqu’à Ndangane Sambou, Loul Sessène est pourtant très facile d’accès. Une quinzaine de kilomètres seulement de route nationale numéro 1 (Rn1).
« Mais, il faut dire que la commune est très vaste avec 328 km2 de superficie, englobant 19 villages et plus d’une vingtaine de hameaux occasionnant des difficultés majeures qui sont liées à l’enclavement des villages et certaines zones inaccessibles surtout en période hivernale », nous révèle le maire Sidya Diouf.
L’exemple du village de Sakhor
Le maire de Loul Sessène de nous donner l’exemple du mythique village de Fa Sakhor pour ne citer que cette localité parmi tant d’autres. Selon Sidya Diouf, « pour ce qui est de Fa Sakhor relié par un pont impraticable depuis plusieurs années, les populations qui augmentent de jour en jour, se nourrissent exclusivement de l’agriculture. Alors que les terres sont salées, réduisant du coup les surfaces cultivables. Du coup, on note une forte demande en nourriture puisque les producteurs, à cause des surfaces réduites, ne parviennent plus à produire à suffisance. La conséquence est qu’ils sont obligés chaque année d’aller se ravitailler au niveau des marchés hebdomadaires. Surtout celui de Diouroup en empruntant des charrettes avec toutes les difficultés que cela comporte avec le mauvais état du pont ».
Risque de famine
Un ouvrage dont une bonne parte s’est affaissée rendant du coup très difficile les déplacements des habitants de Fa Sakhor. Et pour le maire de Loul Sessene, « avec ces difficultés au quotidien d’aller et de revenir des populations pour se ravitailler au niveau des marchés, nous risquons d’assister à une famine au niveau de ce village. En tout cas, c’est difficile et très dur pour les habitants qui, il faut le rappeler ont toujours la psychose de l’accident de 2016, où sur le chemin du village avec une dépouille mortelle à bord d’une pirogue, celle-ci avait chaviré et avait causé cinq (5) autres décès en plus de la dépouille. C’est cette psychose est restée toujours dans la tête des habitants de Sahor. Une raison qui fait que le détour par Faoye par pirogue ne les enchantent pas et c’est cela la difficulté ».
Dans ce village même de Faoye, qui est doté d’un poste de santé et d’une ambulance, pendant l’hivernage, il est difficile d’évacuer un malade. « L’ambulance ne peut pas sortir, même en cas d’urgence. Les populations sont obligées peut-être de mettre des sacs ou bien des troncs-sacs pour essayer de chercher un chemin pour pouvoir faire passer le véhicule. Pour dire que les habitants de certains villages de Loul Sessène vivent le calvaire durant la période hivernale et c’est très pénible », souligne avec désolation le maire Sidya Diouf.
Pour l’exemple, Sidya Diouf fait savoir que pour se rendre Fatick à partir de Loul Sessene, l’usager de la route fait un détour de 30km jusqu’à Diouroup avant de de poursuivre la route. Alors qu’il aurait suffi de construire une piste de 8km entre Loul Sessène et Diouroup et continuer vers Fatick en gagnant en gain de temps.
« Pour dire, qu’il suffirait de relier par une piste les localités de Loul Sessene et de Diouroup (8km) pour raccourcir les trajets. Les voyageurs qui viendraient des localités lointaines comme, Palmarin, Fimela, Diofior, pourraient emprunter cette piste et gagner en temps », a expliqué le maire de Loul Sessene.
Sidya Diouf de citer d’autres exemples, d’autres villages enclavés comme Mbine Mody qui est toujours impacté en période hivernale avec les nombreux plans qui séparent ce village à Ndiagamba, mais aussi entre le village de Mbékhourane et Ndiagamba. Pour le maire de Loul Sessène, « il suffit simplement de construire des ouvrages de franchissement qui ne devraient d’ailleurs pas coûter trop chers pour régler cette équation liée à l’enclavement de nos villages. Ce sont des aspects que la commune ne peut pas prendre en charge puisque n’ayant pas beaucoup de moyens faute d’unités industrielles encore moins de marchés dignes de nom en maints de pouvoir nous procurer des recettes supplémentaires autre que celles de l’état civil, des subventions ou bien des allocations de l’État à travers ses fonds dédiés. Donc c’est un cri de cœur que nous lançons auprès de l’État du Sénégal, pour qu’il nous appuie d’abord à réaliser ces pistes de désenclavement et autres pistes de production pour rendre facile l’accès aux différents marchés hebdomadaires ».
-Pistes dégradées
Toutefois, il faut faire noter que plusieurs pistes ont été déjà construites vers les années 1982. Parmi celles-ci, la piste Loul Sessène- Faoye, ce village d’ailleurs qui est un des grands centres de pêche de la zone. Mais, il faut dire que la piste est en situation de dégradation très avancée. Des initiatives ont été prises au plan local par les populations en plus de la contribution de la commune pour renforcer avec de la latérite la piste qui était complètement coupée entre Loul Sessène et le village de Ndiécir.
Il y a également les pistes: Djilass-Boyar, Ndiol-Mangane-Ngueniène une piste d’importance capitale, construites aussi vers les années 2000 mais qui n’arrive toujours pas à être bitumée encore moins à être réhabilitée.
D’où pour le maire de Loul Sessene, « au niveau de notre commune, le plus grand mal se trouve être le désenclavement à travers des pistes ou des pistes de production qui auraient pu nous permettre de booster le développement de la commune. Nous pensons que cela devrait pas tarder à venir d’abord des populations, mais nous lançons un cri de cœur à l’État qu’il puisse nous appuyer davantage à réaliser ces pistes. Mais, notre appel s’adresse au président de la république et au gouvernement du premier ministre pour particulièrement la construction d’un nouveau pont pour Sakhor à défaut le réhabiliter en plus de la piste Loul Sessène- Faoye d’une importance capitale.
Reportage de Mohamadou SAGNE