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Transparence et redevabilité: Petrosen souhaite être leader dans l’exploitation du pétrole

Par Mariyama Tourè

Le Forum Civil a organisé ce mardi 23 juillet à l’hôtel Azalaï, un dialogue entre des députés et la société Petrosen Holding sur la transparence et la redevabilité des projets pétro-gaziers au Sénégal dans le secteur extractif au Sénégal.

Durant le dialogue du forum civil des questions tournant autour du pétrole, du gaz, des contrats d’exploitation et du raffinement ont été abordés mais celle qui a le plus retenue l’attention de la salle était la fameuse dette qu’à contracté Petrosen. En effet, la société nationale Petrosen Holding a une dette qui s’estime à près de 800 milliards de francs Cfa, selon quelques indiscrétions et Alioune Gueye, directeur général de Pétrosen n’a pas démenti cette révélation mais y a apporté des éclaircissements.

«Nous avons aujourd’hui une dette de près de 800 milliards de francs Cfa que la Petrosen doit aux opérateurs. Cela est due au fait que dans les contrats qui étaient négociés avant, pour la partie prospection, la Petrosen ne devait absolument rien payer, ce qui est toujours le cas mais pour la partie développement et exploitation es parts de Petrosen doivent être payées par Petrosen», explique-t-il dans le cadre du programme pour la transparence et la redevabilité de l’Usaid/Traces.

Il poursuit: «aujourd’hui pour le développement de Sangomar qui nous a coûté à peu près cinq milliards de dollars, le développement de Gta qui nous coûte plus de 8 milliards de dollars, les parts de Petrosen; 18% pour Sangomar doivent être payées par Petrosen pour les parts du développement mais puisque le Petrosen et l’Etat du Sénégal n’avaient pas cet argent-là. Ces compagnies vont nous faire des crédits. On nous a prêté de l’argent à des taux d’intérêt très élevés ; 6,5 %. Et, ça va nous coûter 800 milliards de francs Cfa en plus les intérêts à payer. Ces 800 milliards aussi, on va les mettre sur la table pour renégocier en faveur du Sénégal», continue-t-il.

Le directeur général de Petrosen Holding dit s’attendre à ce genre de rencontres se multiplient dans le futur. Il a comme vision que la Petrosen commence à être l’exploiteuse majeure et la chargée de prospection pour les intérêts des sénégalais. «Comme la constitution l’a dit, les ressources naturelles appartiennent aux peuples sénégalais et dans ce sens une communication accrue doit être de mise entre Petrosen, le ministère de l’Energie et les parlementaires».

«La renégociation des contrats est une normalité dans la pratique contractuelle. Chaque contrat inclut des causes de renégociation, beaucoup de gens se sont évertués pour faire peur aux Sénégalais pour leur dire que la renégociation n’est pas possible, qu’en renégociant le Sénégal pourrait perdre beaucoup d’argent. Ce qui n’est pas du tout correct. Aujourd’hui même dans les contrats avec BP et le Cosmos, qui sont des partenaires, dans GTA, on est en train de renégocier sur des contrats signés. BP aussi est en arbitrage avec un fournisseur avec lequel il avait signé des contrats. C’est dans la normalité des choses et toutes les compagnies, tous les pays le font tous les jours. C’est pourquoi on a un tribunal arbitral», éclaircit-il.

« Le Sénégal a la main forte, dans ces renégociations-là. Nous avons la certitude que notre pays va avoir gain de cause tant dans la manière dont les contrats ont été octroyés dans le passé mais aussi par ce qui se passe aujourd’hui dans ces contrats. Une des phases par exemple de renégociation c’est déjà les coûts pétroliers. Pour ces coûts, nous sommes dans la phase des audits qui ont démontré que certains coûts ont été inclus dans ceux pétroliers qui ne devaient pas y être. Ça va faire partie des renégociations. L’autre part où on va encore renégocier pour le Sénégal, ça concerne les parts en rapport avec ces contrats pétroliers. Je donne un exemple, en novembre 2023, récemment avant les élections, BP qui avait 60% des parts du bloc de Cayar s’est retiré, le Sénégal qui devait exercer son droit de préindustrielle. Donc, c’est 60% que le Sénégal pourrait avoir gratuitement mais ne l’a pas fait», poursuit-il.

«Ces 60% là sont au profit de Cosmos, qui a aujourd’hui 90% alors que nous avons 10%. Nous allons mettre tout ça sur la table de renégociation pour faire en sorte que le Sénégal puisse avoir sa part qui lui revient véritablement; parce que aussi c’est une question essentielle, on ne peut pas en tant nation, 18 millions de sénégalais, avoir nos ressources et qu’en fin de compte ces ressources-là on en tire que 10%, ou 20%. C’est totalement inacceptable et nous ne l’accepterons pas. Nous allons renégocier au profit des sénégalais», conclut-t-il.

Pour rappel, le Sénégal ne possède aucun droit de véto sur les décisions concernant le pétrole. Tout le contraire de la Mauritanie qui possède un droit de veto de 7%. Aujourd’hui si le Sénégal veut agir et que la Mauritanie est contre il est obligé d’abandonner. Petrosen sollicite l’aide des parlementaires afin de devenir régulateur pour pouvoir sanctionner en cas d’irrégularités; alors que c’est au ministère qu’il  incombe de le faire.

 

 

 

 

 

 

 

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