Par Bolo Diaw
Les détaillants de la Région de Saint-Louis (Acdr) ont célébré leur troisième anniversaire ce jeudi 30 mai 2024, en présence de l’adjoint au préfet du département, des services d’hygiène, de contrôle, entre autres parties prenantes. Cette occasion a permis à ces commerçants de tenir l’assemblée générale de l’organisation, avec pour objectif de soutenir l’Association des Boutiquiers détaillants du Sénégal (Abds).
Avec une volonté ferme de jouer les premiers rôles, le président de l’association des boutiquiers détaillants souligne que leur activité ne consiste plus seulement à aller au marché et revenir à la boutique. «Nous sommes prêts à nous sacrifier pour la population, nous sommes prêts à changer la vision des boutiquiers sur l’hygiène, le service et tout ce qu’on voit dans les grandes surfaces. Et tout cela pour le bien-être des populations», a affirmé Alioune Ba.
Revenant sur leurs préoccupations, les boutiquiers détaillants demandent une reconnaissance juridique. «Nous voulons que l’État soit à l’écoute des boutiquiers détaillants. Depuis 1960, nous n’avons jamais vu un ministre du commerce capable de dynamiser les commerçants. Depuis l’antiquité, nous sommes restés là où nous étions. Nous essayons d’avancer, mais si on ne nous accompagne pas, nous n’irons pas loin», regrette-t-il avant d’afficher sa volonté pour une bonne approche de la part de l’État.
«Nous voulons être reconnus comme des acteurs de développement et des créateurs d’emplois. Chacun de nos membres a employé un ou deux jeunes dans son commerce. Ces activités contribuent grandement à la lutte contre la migration clandestine», rappelle le représentant de l’association. Selon lui, lorsque l’État intervient auprès des boutiquiers, c’est pour les verbaliser, ce qui n’est pas une bonne approche.
La révision du code de l’hygiène est également l’une des préoccupations de ces acteurs. «Le code de l’hygiène n’est pas adapté à la réalité africaine et sénégalaise en particulier. C’est comme si on l’avait pris à l’Occident pour nous l’imposer», a-t-il dénoncé. Alioune Ba sollicite également que les services de contrôle agissent de manière plus professionnelle. «La saisine se fait sous l’objectif de l’infraction ou l’instrument d’un produit. Je ne peux pas comprendre que tu commettes une infraction sur le sucre, et ils viennent prendre tes bonbonnes de gaz pour t’humilier», a-t-il déploré.
En s’exprimant sur la hausse des prix des denrées de première nécessité, le président Alioune Ba soutient que le Sénégal a connu cette hausse il y a de cela six mois. Pour lui, le problème réside dans le fait que le gouvernement sortant n’a pas communiqué à ce sujet. «Cette hausse ne date pas d’aujourd’hui, cela remonte à six mois. Malheureusement, l’État n’informe pas quand il y a une hausse des prix, mais au contraire, quand les prix baissent, le gouvernement le crie sur tous les toits», déplore M. Ba. Il a ainsi demandé au gouvernement de fixer les prix, ce qui permettrait d’éviter toute forme de spéculation dommageable aux consommateurs.