Site icon DEVINFOS

L’exemple de l’aire communautaire: « Kolou Ndig » de Djilor Djidiack, Fimela

Dans le village de Djilor Djidiack, commune de Fimela, se situe la réserve communautaire de «Kolou Ndig» et à quelques encablures au sud de la localité- (avec En Relief)

Ici, les populations locales donnent l’exemple de sauvegarde de cette forêt qui couvre une superficie de 20 ha. Un espace qui constitue pourrait-on dire, un des atouts touristiques de l’arrondissement de Fimela, voire même du département de Fatick. Du nom d’un handicapé physique qui l’aurait découvert au 16ème siècle, avant même la fondation du village de Djilor en 1635, la forêt a été érigée en réserve communautaire (ou bois de village) par un vieil homme dénommé : Latyr Senghor. Il fut le grand père de l’ancien président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor qui est natif du village de Djilor Djidiack.

Le terroir est caractérisé par l’avancée de la langue salée et la prédominance des tanns, des terres arides, salées et inadaptées aux activités agricoles. Mais, au sud-ouest du village, la végétation est marquée par la présence d’arbres sauvages dont le « Ditakh » (Deutérium), des palmiers, des combrétacées, d’acacias albidas et au nord-ouest, on distingue une importante ceinture d’anacardiers et de palmiers.  Mais, pourrait-on dire, selon Diène Diokh, son coordonnateur des activités, « l’Apac de Kolo Ndig est née depuis la création du village de Djilor vers les années 1836. C’est une forêt communautaire réservée par le village vu son importance ». Diène Diokh d’ajouter, « qu’il y a ici plus de 50 espèces de plantes médicinales que les communautés utilisent pour la pharmacopée. La forêt sert de fourrage pour les animaux de la commune de Fimela à partir du mois de mars jusqu’à l’approche de l’hivernage ».

Un comité de surveillance mis sur pied

Il note également les différents aspects culturels que renferme cette forêt où sont organisées des sciences de Ndoutes où circoncision homme et femme. Aussi, la forêt nous protège contre l’avancée de la mer mais également le village contre l’érosion côtière ». Au plan organisationnel, l’aire du patrimoine autochtone communautaire de Djilor est dirigée par un comité de surveillance dont le vieux Ngor Bakhoum en est le président et la dame Fatou Diouf représente en tant que personne- ressource, les femmes. La délimitation de l’Apac de Djilor fait 47 hectares et dispose aujourd’hui d’une délibération du conseil municipal de Fimela.

Un site qui est constitué selon Diéne Diokh, « d’un vaste espace aujourd’hui valorisé grâce au développement du tourisme de découverte. Une forêt bien entretenue par les populations à travers le groupement villageois : Sédar Diaga Senghor et cela en dépit de la sécheresse des années 1970  et l’avancée de la langue salée qui l’ont fortement affecté ». A Djilor Djidiack, le groupement villageois mène des actions de sauvegarde en parfaite synergie avec le comité de surveillance qui s’y s’active depuis plusieurs années tout en se consacrant non seulement au gardiennage mais également à travers des actions de reboisement et de régénération de certaines espèces comme le rônier, l’anacardier, entre autres comme nous l’a indiqué, Pierre Ngor Bakhoum, le président du comité villageois, composé d’hommes et de femmes. Pour dire que l’APAC de Koulou Ndig dont l’importance n’est plus à démontrer, compte tenu du succès qu’a connu certains projets et l’importance des superficies d’anciens sites de mangroves ainsi que des terres dégradées non encore réhabilitées, joue aujourd’hui une fonction agro-écologique dont il faut souligner, a été consolidée en plus de la conservation du patrimoine culturel.

Et, cela grâce au Fonds mondial, qui a permis essentiellement de réussir la sauvegarde des écosystèmes de la végétation et de l’environnement naturel. La forêt abrite aujourd’hui des espèces végétales comme : le kinkéliba (Combretum), le rônier (Borassus), l’anacardier (Anacardium), le cade, entre autres et des espèces animales comme le rat palmiste, le chacal, l’hyène, le lapin, nous renseigne Pierre Ngor Bakhoum, le président du comité de surveillance. Même si, l’on note certaines espèces en voie de disparition avec les effets de la pression anthropique sur les ressources naturelles du terroir de Djilor Djidiack.

Dégueule SAGNE

 

 

Quitter la version mobile