Par Bolo DIAW, Saint Louis
Dans le cadre du Projet de Relèvement d’Urgence et de Résilience à Saint-Louis (SERRP), une mission de supervision de l’Agence de Développement Municipal (ADM) a effectué une visite des travaux de construction de logements situés à Djougop. Le SERRP est destiné aux populations de la langue de Barbarie qui ont été impactées il y a quelques années par l’avancée de la mer. La visite a eu lieu le Jeudi 26 octobre 2023.
Environ 500 logements sont en cours de construction sur le site de Djougop, s’étendant sur une superficie de plus de 14 hectares, répartis en 3 phases. Les travaux des phases 1 et 2 sont actuellement en cours, comprenant un total de 267 logements. Ces personnes touchées bénéficieront bientôt de logements équipés de toutes les commodités nécessaires.
Une partie de la population sera relogée d’ici le mois de décembre.
Mme Marie Ndaw, Coordonnatrice du Projet de Relèvement d’Urgence et de Résilience à Saint-Louis (SERRP), a fait le point sur la situation. Le projet avait pour objectif initial de reloger temporairement les populations dont les habitations avaient été détruites par les vagues en août 2017 et août 2018, et qui étaient provisoirement hébergées sur le site de Khar Yalla. C’est cette situation qui a conduit le gouvernement sénégalais, en collaboration avec la Banque mondiale, à mettre en place le projet SERRP.
«Le travail s’est effectué en plusieurs phases, et d’ici décembre 2023, une partie de la population sera relogée, permettant ainsi la finalisation de l’aménagement global du site. Le gouvernement sénégalais, en collaboration avec la Banque mondiale, a financé ce projet nommé SERPP, d’un coût global de 46 milliards de francs CFA. Ces logements R+2 évolutifs sont attribués gratuitement aux populations par l’État du Sénégal, en prenant en compte les besoins spécifiques des familles.
Pour la première fois, le mode de compensation utilisé est basé sur le nombre de pièces perdues, plutôt que sur la surface perdue, comme c’est le cas dans d’autres projets », a-t-elle expliqué. Elle a également précisé que la réalisation de 500 logements est prévue sur le site, et que les travaux des deux premières phases sont actuellement en cours, totalisant 267 logements.
Les moyens de subsistance qui seront proposés aux populations relogées.
Pierre Coly, Directeur de l’appui institutionnel à l’Agence de Développement Municipal (ADM), a abordé les moyens de subsistance qui seront offerts aux populations relogées pour leur permettre de développer des activités génératrices de revenus. « Le SERRP a mis en place un plan de restauration des moyens de subsistance visant à rétablir les moyens de vie des populations déplacées de la langue de Barbarie vers le site de Djougop.
À cet effet, un budget d’environ 3 milliards de francs CFA a été accordé pour financer ces projets socio-économiques d’aménagement du cadre de vie (PROSE) pour les populations déplacées de la langue de Barbarie.
Certains de ces projets socio-économiques sont déjà en cours sur le site de relogement temporaire. Vingt-six filles et femmes ont été formées en couture et coiffure au Centre de Formation Professionnelle (CFP) de Saint-Louis. « Étant donné que la principale activité de ces populations était la pêche, il était nécessaire de les aider à maintenir leurs activités d’origine ou de les accompagner dans leur reconversion vers d’autres métiers », a-t-il indiqué.
M. Coly a précisé que des ateliers de coutures et de coiffures entièrement équipés en matériel professionnel ont été mis en place pour les femmes. Ce matériel leur permettra de travailler de manière autonome pendant 6 mois, ce qui leur garantira une source de revenus pour subvenir à leurs besoins. Pierre Coly a également informé que cinquante-neuf jeunes sont formés aux métiers du bâtiment et des travaux publics au Centre Régional de Formation Professionnelle de Saint-Louis (CRFP) et interviennent sur le chantier.
Une centrale d’achat entièrement équipée et approvisionnée en produits alimentaires sera ouverte sur le site de relogement temporaire. Une activité de micro-jardinage sera mise en place, comprenant la distribution de semences, d’engrais et de matériel de maraîchage. Les populations relogées présentent des camions frigorifiques utilitaires pour la vente de poissons, en plus du matériel nécessaire pour la pêche, destiné à deux groupements d’intérêt économique (GIE) composés de femmes mareyeuses et transformatrices de poissons. Le directeur de l’appui institutionnel à l’ADM a précisé que les avis des personnes concernées ont été recueillis au préalable, grâce à une enquête menée à cet effet.
D’autres projets socio-économiques (PROSE) suivront sur le site de relogement permanent pour les populations qui seront déplacées, en plus de l’aménagement d’un site de services comprenant une poissonnerie, des supérettes, des pharmacies, un salon de couture et une boulangerie. L’exploitation de tous ces projets socio-économiques permettra non seulement d’offrir aux habitants du site tous les services de proximité nécessaires, mais aussi des opportunités d’emploi en priorité. Les projets contribueront à l’épanouissement social des populations déplacées, ainsi qu’à la promotion d’une culture de gestion durable des réalisations du Projet.