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L’artiste Agsila a présenté son nouvel album «Bët set na» sur scène le samedi 18 Juin au BAAT de Yène

Interview:

«Bët set na» est votre troisième album, dans la continuité de vos engagements féministes et de votre quête spirituelle. Pourquoi avoir choisis la musique jazz comme style ?

Mon premier album «Soupirs» parle d’un féminisme inconciliable; la culture universelle africaine demande un féminisme spécifique qui n’est pas Américain ni Européen, mais qui se situe plus dans notre société à culture matriarcale même si la femme n’est pas valorisée par rapport à l’homme.

Et mon Jazz afro est destiné à unir les africains à travers les langues et les rythmes à la recherche d’une unité. Le jazz est une expression de l’âme avec une base d’improvisation enracinée dans le réel, dans la vie quotidienne.

Après l’album «Soupirs» sorti en 2017, vous enregistrez votre deuxième album «Tegtal» avec 14 nouvelles chansons afro-jazz, plus spirituelles. Quelle est votre inspiration ?

Mon deuxième album s’appelle Tegtal; ce sont des visions.

Dans Tegtal il y a de la colère et une réponse plus spirituelle, une réponse à tous nos malheurs, une réponse à tous les préjugés, et Tegtal sont des recommandations qui amènent la solution à travers l’amour, les sentiments qui permettent de supporter le pire avec compassion.

Les textes sont politiques, ils parlent du juste, celui qui aime le peuple, et de la maltraitance du faible, des vulnérables, mais je m’inspire aussi de l’environnement.

La nature nous montre que les vulnérables ne sont pas que les humains, mais aussi les animaux, comme cet oiseau qui prie dans la chanson Nãan (prière), car il n’y a plus de branches, il n’a plus d’eau et il s’adresse à Dieu dans sa prière.

Ce nouvel album, composé pendant le confinement, porte l’espoir et appel à la compassion. Avec «Bët set na», est-ce que le jour se lève pour tout le monde ?

Avec «Bët set na» c’est le jour se lève.  Nous étions dans les « soupirs », nous sommes passé aux visions «Tegtal», irréelles, et là le voile est tombé, le jour se lève, nous sommes dans la réalité et la mise en garde.

Nous marchons dans une vie consacrée à la lumière : la lumière pour les gens, la lumière sur nous et la lumière pour les plus opprimés.

Et la solution c’est Gospel, c’est la bonne nouvelle. La bonne nouvelle est arrivée, c’est le salut pour toutes et tous, la solution pour tout le monde.

L’humain n’est pas dieu. Dieu c’est le divin, une manifestation universelle. L’homme est restreint mais Dieu n’est pas comme ça ; il veut la paix pour tout le monde et il ne restreint pas les autres. Bët set na c’est ça : le livre est ouvert, les bras sont grand ouverts.

Quelles sont les nouveautés dans votre spectacle GOSPEL ?

Le 18 Juin je présente 10 nouvelles compositions de mon nouvel album Bët set na avec de nombreux invités : la chorale de Thiès, Anto de Saint Louis, Echo de Dakar et le chanteur Justin Badara. C’est pour moi l’aboutissement de deux ans de travail de composition que je vais mettre en scène avec de nouveaux musiciens où là je sors du jazz pour aller vers le Mbalax, le reggae, le slam, la soul mais avec le désir de renouveler le genre Gospel tout en gardant les racines de notre musique Sénégalaise.

Le défi est de rester à la fois populaire en wolof et de créer de nouvelles formes musicales savantes. C’est pourquoi j’écris et je chante ici à Yene dans un village traditionnel à la culture séculaire sénégalaise qui m’inspire beaucoup dans cette période de bouleversements où il ne faut pas perdre la foi.

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