A l’occasion d’un programme inscrit sur la première édition du ‘’Jazz vert’’ organisée dans un environnement auquel, par rapport à sa vie d’avant de l’actrice-compositrice, AgSila et son mari, Hervé, Hervé BREUIL réalisateur- manager culturel Bureau Afrique des Arts et techniques (BAAT), y retrouvent les valeurs sénégalaises. «Encore à Yène, on a un tout petit peu de nature, d’humanité. C’est ce qui nous a motivés, mon mari et moi, à s’installer ici», a-t-elle laissé entendre au cours d’un entretien, en marge d’un festival sur culture et environnement en présence de Dr Gora Niang, directeur du Centre d’éducation et de formation environnementale (Cefe).
AgSila, est née à Pikine. Après avoir effectué des études un peu poussées à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), elle, de son vrai nom Daba Diop, se conforte d’être citoyenne du Sénégal. À l’âge de neuf (9) ans, sa famille a quitté Guédiawaye pour s’installer à Malika. «Mon père aimait la nature, cet environnement très campagnard. Moi, j’ai fait toute mon enfance vraiment heureuse à Malika… Ce que j’ai gardé de mon enfance, c’est que je marchais le long de tous les maraîchers. Il y avait les champs accolés et à perte de vue…Et ça m’est resté dans le cœur. Je voyais les gouttelettes de la rosée perlée. Il y a avait la nature pure. Il y avait encore des animaux qu’on n’avait jamais vus parce qu’on était très jeune. On a bénéficié de ce Malika- là, vert, doux, avec de l’eau douce, voilà et la mer à côté», a décrit AgSila, de son nom d’artiste.
Elle dit être élevée dans la musique. Son père était un grand mélomane, professeur de Mathématiques, d’anglais, et linguiste de formation. «Mon père faisait la traduction aussi. Il avait appris l’hébreu, le grec antique et puis l’arabe. On a été élevé dans une famille qui était vraiment très ouverte pour la culture et on n’avait pas le droit d’écouter autre musique que reggae ou classique. On se moquait de nous en nous disant ; «chez vous on entend Ting!, on attend dix (10) minutes pour entendre Ting !, encore»; tellement la musique était douce, a relevé AgSila.
C’est ce qui l’a beaucoup inspiré, et elle a choisi l’Afro-jazz. Elle a arrêté ses études en 2010 et a commencé à faire des études de voix, un peu de guitare aussi; parce qu’elle avait commencé à travailler. D’ailleurs, elle a commencé à composer en 2009 avec un groupe formé par son père, Mamadou Diop (décédé le 10 août 2021), avec trois sœurs. L’artiste dira que son père a vraiment contribué à façonner sa vie d’aujourd’hui.
Comme son mari, M. Hervé, est dans la culture depuis une trentaine d’années, et AgSila a baigné que dans çà, ils se sont engagés à contribuer pour cadre de vie meilleur et une société conviviale; parce que n’étant pas du genre «à venir habiter dans un village et s’enfermer». Arrivés à Yène vers 2015, ils ont fait, en 2017, la Biennale qui s’appelait ‘’In détrutus’’; parce qu’on a trouvé que pour un village de pêcheurs c’est dommage d’avoir des ordures dans la mer.
Ainsi, AgSila et son mari ont décidé à travailler pour le village de Yène où ils veulent faire leur vie. En phase avec la population, ils se sont engagés à accompagner Matar. AgSila affirme avoir connu ‘’Jam jazz’’ depuis longtemps. «On a eu à collaborer plusieurs fois et, en voyant tout ce qu’on fait par rapport à Yène, ils nous ont proposé de créer un événement sur le ‘’Vert’’. Dans cette localité, il se passe beaucoup de choses. On a marché ‘’bio’’ avec des gens vraiment engagés sur une lutte farouche pour l’environnement. On s’est dit là c’est un milieu qu’on est capable de travailler». AgSila et Hervé sont disposés à accompagner les personnes engagées pour leur environnement et qui proposent des programmes pour le village.