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Confrontations et affrontements sociopolitiques: Le CSE pour une Démocratie apaisée et de consensus fort !

Assemblée Générale du Club Sénégal Emergent (CSE) du 18 mars 2021

3, 4 et 5 mars 2021 : trois jours d’émeutes d’une violence inouïe, destructrices, sanglantes et meurtrières ! Cette séquence furieuse sera à jamais gravée en lettres de sang dans l’histoire de notre Démocratie !

Trois jours durant, dans la quasi-totalité des grandes villes de notre pays, se sont propagées, telle une trainée de poudre, des scènes d’une brutalité déraisonnée et irraisonnée, qui ont été suscitées, déclenchées, alimentées et attisées par l’interpellation du leader du PASTEF, Ousmane Sonko, suite à une affaire de mœurs, précisément de viol présumé. Bilan macabre : 14 morts !

C’est le plus lourd passif, en termes de pertes de vies humaines, la plupart de jeunes sevrés de jeunesse, depuis l’indépendance du Sénégal, après l’épisode meurtrière des Allées Centenaires en 1963.

Notre peuple, le peuple sénégalais, épris de paix, de liberté, de justice, et connu et reconnu pour son attachement à la tolérance et à l’hospitalité, s’est réveillé brutalement d’un terrible et terrifiant cauchemar.

Ces images ont entaché notre modèle démocratique si magnifié, si envié en Afrique et dans le monde, et symbolisé par deux alternances paisibles, exemplaires, son Etat de droit et de libertés, sa stabilité institutionnelle jamais prise à défaut quelques fussent parfois des surgissements de convulsions sociales et politiques. Donc, le Sénégal, pays d’ouverture, de tolérance, de dialogue fécond et à la Téranga légendaire où l’étranger est roi, a été, trois jours durant, secoué dangereusement jusque dans ses fondations les plus solides.

Alors que de questionnements légitimes pour notre peuple et pour tous les démocrates du monde ! Qu’arrive-t-il à notre démocratie ? Qu’en est-il de notre Etat de droit ? Sommes-nous en train de subir un recul démocratique ? Est-ce une crise de croissance de notre démocratie ?

Le Club Sénégal Emergent (CSE), qui a fait résolument un pari optimiste sur le futur du Sénégal et de l’Afrique, estime que c’est une crise de croissance, car l’histoire, notre histoire, l’a souvent confirmé : notre pays a toujours eu et détient encore des ressorts nécessaires pour sortir des pires situations, pour éviter les impasses des divisions insurmontables.

Toutefois, aujourd’hui, notre modèle démocratique nous questionne, tous, sans distinction aucune. Nos libertés nous parlent. Notre Etat de droit nous interpelle. Notre commun vouloir de vie commune nous alerte. Ce sont là des interrogations et des interpellations qui nous somment d’apporter des réponses clairvoyantes pour construire un Sénégal émergent, une démocratie qui réconcilie et un avenir radieux à offrir aux générations futures.

Pour ce faire, il y a l’exigence d’un diagnostic profond qui identifie les causes majeures des événements des 3,4 et 5 mars 2021.

LES CAUSES DE LA CRISE

 Pour sa part, le CSE a identifié les principales causes suivantes :

Le Club Sénégal Emergent (CSE), après une analyse approfondie, produit d’échanges féconds et sans complaisance de toutes ces causes directement et indirectement liées aux manifestations des 3, 4 et 5 mars 2021, a d’abord tenu, au cours de l’Assemblée Générale, à saluer l’engagement patriotique, efficace et décisif des régulateurs sociaux que sont les guides religieux, musulmans et chrétiens, et certains acteurs de la Société civile. Leur engagement aura contribué à faire baisser la tension et à la prise de mesures d’apaisement.

L’Assemblée Générale du CSE s’est félicitée de la posture de sérénité, d’homme d’Etat mature du Président de la République qui fait preuve d’un sens élevé de la responsabilité et d’écoute aussi bien dans la perception que dans la gestion de cette crise majeure. Son discours d’apaisement et de rassembleur, les mesures concrètes annoncées dans la prise en charge des blessés et d’indemnisation des décédés, la célébration d’une journée de deuil national par lui décrétée, l’allègement du couvre-feu suivi de la levée de l’état d’urgence sanitaire, sans oublier les décisions fortes dédiées à l’emploi et l’insertion des jeunes et des femmes à hauteur de 350 milliards supplémentaires, tout cela contribue à ramener la sérénité, l’ordre et la tranquillité si nécessaires sur le chemin de l’émergence.

Au-delà des réponses immédiates ayant permis d’arrêter l’escalade dont le Sénégal peut se priver, le CSE estime qu’il faut aller encore plus loin et plus vite dans la prise en charge de mesures plus décisives et pérennes pour régler la crise de croissance de notre démocratie.

LES PERSPECTIVES

En termes de perspectives, les membres du CSE formulent les propositions suivantes :

Le CSE souhaite le retour d’une Primature rationalisée couplée d’un remaniement ministériel en profondeur par la mise en place d’un gouvernement réduit, efficace et de combat. Une telle mesure pourrait servir d’électrochoc pour attaquer, sous la direction du Chef de l’Etat, les défis urgents qui assaillent le pays.

Pour finir, l’Assemblée Générale du CSE, après analyse, diagnostic, propositions,  considère que l’enseignement majeur de la crise récente se décline ainsi : si le pouvoir et l’opposition continuent d’entretenir et d’alimenter la démocratie de confrontations et d’affrontements dans ce contexte inflammable et inflammatoire post COVID-19, la rue violente, folle, furieuse et aventurière risque de (re)dicter sa loi destructive et meurtrière. Alors dans ce cas, il n’y aura aucun vainqueur, et rien que des vaincus du pouvoir, de l’opposition, de la société civile, des citoyens, de même que la Démocratie et l’Etat de droit au Sénégal !

A noter que l’AG, avant de démarrer ses travaux, s’est inclinée devant la mémoire des disparus lors des émeutes des 3, 4 et 5 mars 2021. Elle présente ses condoléances leurs familles. L’AG prie pour un retour rapide des blessés au sein de leurs familles.

Dakar, le 22 mars 2021

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