Site icon DEVINFOS

Une démarche novatrice de l’Alliance Des Verts: Vers les chantiers de l’écologie politique au Sénégal

 L’Alliance Des Verts (ADV) est un parti à obédience écologique qui s’inspire des textes fondamentaux de la charte des verts mondiaux qui a été votée en 2001 à Cambera. Au cours d’un entretien, le président de l’ADV, Dr Mamadou Abibou Diagne a fait savoir que la particularité des ‘’verts’’ est qu’ils ont un parti politique qui voudrait développer les chantiers de l’écologie politique au Sénégal. Suivant leur doctrine, les valeurs qui les guident ce sont les paroles soignées, les bons comportements. On ne les entend pas souvent sur les échanges politiques à caractères diffamatoires.

Entretien…

Avec votre parti quels changements comptez-vous apporter sur la scène politique au Sénégal?

Nous voulons que ce parti écolo soit un parti de masse; parce qu’on a l’habitude de croire ou bien de dire au Sénégal que les courants écologiques ce sont des courants élitistes qui prennent souvent naissance au niveau des cercles universitaires ou intellectuels. Nous avons pris le contre-pied. C’est un parti à obédience écologique qui a pris naissance à partir d’une mouvance de masse. Ce sont des personnalités politiques qui défendaient l’idée de l’orientation écologique au sein des autres partis. Ils se sont constitués avec une base naturelle qui croit à l’écologie politique mais expliquée par rapport à un courant de pensée, de proximité.

Nous avons essayé de construire notre idéologie au tour d’un programme de développement national fondé sur l’enseignement écologique, le bien-être, l’éducation écologique communautaire. Nous nous intéressons beaucoup plus aux activités de masse au niveau des communes. Ce qui nous pousse à avoir un programme constructif à partir de la base vers le sommet. C’est pourquoi vous retrouvez chez nous toutes les couches de la société sénégalaise; il y a des intellectuels, des syndicalistes, des acteurs de la société civile, des étudiants, même au niveau de la diaspora une branche déjà constituée est en train de se solidifier. Aujourd’hui, nous avons bon espoir que le peuple sénégalais a compris notre politique écologique et a compris aussi l’esprit et la déontologie de notre parti.

Fondamentalement, ce qui nous différencie des autres courants de pensée, nous avons comme doctrine : « le Sénégal des Vertus, Nous les construisons Ensemble ». D’abord, ce sont les valeurs qui nous guident, la discipline du parti, les paroles soignées, les bons comportements. C’est pourquoi vous ne nous entendez pas beaucoup sur les échanges politiques à caractères diffamatoires.

Dr Mamadou Abibou Diagne, à propos de l’Actualité politique, sur l’affaire ‘’Sonko- Adji’’, quelle est votre point de vue ?

Le point de vue l’ADV (Alliance des Verts), de façon générale, se situe au niveau de la vision politique que nous avons de l’actualité. Particulièrement, je déplore l’affaire ‘’Ousmane Sonko- Adji Sarr parce que ça concerne un leader politique qui a fait ses preuves, qui est sorti troisième des élections présidentielles en bénéficiant de 15% de la confiance des sénégalais et qui est député à l’Assemblée nationale. Une personne comme çà, quand une chose pareille l’arrive, ça fait mal puis que c’est un leader de parti comme moi. Je présente vraiment mes sentiments d’inquiétude à tous les militants de Pastef… Mais ce n’est pas une raison aussi qu’on accepte la violence. Il ne faut pas compromettre la structuration sociale que nous avons. Aujourd’hui, ce que je veux dire c’est: laissons vraiment la justice faire son travail. J’ai confiance que M. Sonko fera le nécessaire pour opposer ses preuves lors de son procès, car celui en question c’est un homme qui a su construire une ligne politique au Sénégal bien qu’on n’a pas la même vision politique. Je souhaite qu’il soit toujours dans le champ politique pour que les points de vue soient divergents pour l’intérêt de notre Sénégal.

Par rapport au maillage du niveau national, où en êtes-vous ?

Comme je vous ai dit tout à l’heure, nous sommes un parti écolo de masse. L’ADV étant créée en 2019, son récépissé délivré en janvier 2020, nous sommes dans la massification à partir de la base. Aujourd’hui, nous sommes présents dans onze (11) régions du Sénégal, où nous avons envoyé effectivement plus de cinq cent (500) cartes de membre dans chacune de ces localités. Jusqu’à l’heure où je vous parle, je suis au courant de l’état de vente des cartes. Je veux dire qu’en ce moment, dans chaque région il y a des militants de l’ADV. C’est un acquis que nous avons par rapport à beaucoup de partis. Il y a bon nombre d’étudiants qui s’ouvrent à nous et qui ont compris très tôt notre message; ça aussi c’est un élément qu’il faut échanger, discuter.

Maintenant, notre stratégie est que nous avons pu identifier des personnes qui peuvent porter notre vision, nos valeurs et les amener au niveau de la masse. On est présent dans 11 régions du Sénégal. Les autres régions, c’est là où on n’a pas envoyé plus de cent (100) cartes; mais on y a des répondants. Aujourd’hui, nous sommes bien organisés au niveau national.

En tant qu’expert, que pensez-vous de l’apport du secteur de l’économie maritime dans l’économie nationale?

Le secteur de l’économie maritime tout naturellement porte l’économie nationale. En termes de contribution, il est à 3,2% sur le Pib. C’est un secteur qui contribue à 70% en termes d’apport en protéines animales. Il est à 12% de contribution dans le secteur primaire. Il a toujours été un secteur de référence dans l’économie nationale. Aujourd’hui, nous avons une politique de développement pour booster l’économie maritime en termes de production, de trafic maritime, de commerce. C’est un secteur qui se porte bien. Les chantiers sont en train d’être rénovés.

Il faut noter aussi que notre parti a une vision de développement du secteur des pêches et de l’économie maritime. Même si on n’est pas encore décisionnel en termes de représentativité du parti, nous contribuons tant soit peu de nos connaissances; parce que nous voudrions avoir un Sénégal debout, en marche.

Le ministre en charge de l’Environnement vient de mettre en place neuf (9) forêts classées. En tant qu’écolo, quelle appréciation en faites-vous?

Quand je l’ai appris, ça m’a donné un sentiment de satisfaction; parce que c’est bien qu’un parti écolo se réveille pour voir que neuf (9) forêts sont déclassées en termes d’approche de précaution. Maintenant, le fait de déclasser ne suffit pas. Il faut quand-même des politiques d’accompagnement. Les gens ont tendance à oublier que les ressources naturelles n’ont de valeurs que si elles apportent une certaine utilité à l’homme. Aujourd’hui, les écolos ne disent pas qu’il faut rester vraiment à l’état zéro (0); mais on doit prélever juste le strict minimum nécessaire pour satisfaire les besoins de l’homme mais tout en préservant la durabilité.

Ces dernières années, à chaque fois qu’une réglementation forte est prise au nom de l’écologie, de nombreux acteurs montent au créneau pour dénoncer une écologie dite “punitive”. « L’argument est massue : ce qui est punitif, liberticide, est par définition mauvais, non-souhaitable ».

Toutes ces propositions ne sont que des formes variées de régulation des comportements qui n’ont qu’un objectif : réduire notre empreinte environnementale ou augmenter nos capacités à le faire. La limite qui détermine à partir de quel moment ces formes de régulation deviennent punitives, liberticides ou trop contraignantes n’est pas définie à priori ou de façon absolue.

Nous voulons que ces forêts soient vraiment déclassées et accompagnées à une politique d’utilité publique. C’est de ça qu’on parle; mais les gens se perdent souvent dans la compréhension de ses termes.

La classification des forêts doit servir aux populations. Maintenant, selon la nature des forêts, il y a ce qui peut être versé dans le secteur du tourisme. On peut créer des activités d’écotourisme qui sont porteurs d’emplois et de revenus. On peut aussi développer une gestion rationnelle des ressources naturelles qui s’y trouvent. Fondamentalement, il faut que ces communes contribuent à cette nouvelle politique; parce que si le Président de la République décide de quelque chose, il appartient aux communes qui ont la charge d’être plus proches des populations de faire comprendre et aussi contribuer à améliorer ces visions politiques.

Quel est votre dernier mot ?

Mon dernier mot est que les populations doivent comprendre que l’emploi des jeunes, les problèmes de santé publique, d’environnement, de bien-être, d’éducation, se retrouvent dans le programme des écolos; parce que nous nous disons porteurs de projets de développement participatif. Il appartient aux populations de contribuer de façon spontanée, selon la réalité de leur environnement, pour que ces politiques publiques puissent leur apporter de la satisfaction. J’insiste beaucoup sur cela puis qu’aujourd’hui nous avons un programme de société qui répond à la réalité socioculturelle, socio-économique.

La manière dont les européens perçoivent l’écologie, elle est différente parce que nous avons nos réalités socioculturelles. Donc, nous devons adapter, réajuster cette vision écologique en fonction de nos réalités pour que ça soit l’affaire de tout le monde. Sur cette vision, nous allons construire un parti écolo dynamique. Notre souhait c’est de participer aux élections locales, gagner le maximum de communes avec une liste écolo. Et, je me bats pour que la liste écolo ne soit pas parasitée. On va investir que des écolos avec la société civile. À l’avenir, nous voulons porter le premier groupe parlementaire « Des Verts » au Sénégal.

Avec Cheikh Seck NDONG  

Quitter la version mobile