Depuis plusieurs années, le foncier est au centre des enjeux en Mauritanie. Le problème de la spoliation des terres du Fouta mauritanien n’est pas nouveau puisqu’il découle d’un programme pensé et conçu par le système en place et Ghazouani, l’actuel homme fort du pays, continue le travail de ses prédécesseurs qui ont tous œuvré à l’enterrement de la spécificité négro-africaine par la spoliation des terres.
Les pauvres paysans de la vallée, qui n’ont que l’agriculture comme unique moyen de subsistance, sont confrontés à plusieurs fléaux et parmi ceux-ci, le lancinant problème des chameaux, laissés volontairement en divagation dans les champs des paysans, le problème de l’état-civil ainsi que l’accaparement des terres de la vallée par l’État et cette liste est loin d’être exhaustive.
Depuis 2010, on note une boulimie vorace des autorités pour ces terres qui décidèrent, sous l’ordre du prince d’attribuer des hectares à la société saoudienne Tabouk Eziraiya Errajihi dans les commune de Boghé, Dar el avia, Ould Birom et Dar el Barka où l’attribution a été suspendue du fait de la mobilisation des populations de ces collectivités.
En 2013, des hectares de terre furent attribués à des investisseurs saoudiens, dans les régions du Trarza, et principalement à Donaye, et du Brakna.
Pour des raisons de survie, en 2010 et 2013, les populations s’étaient mobilisées pour mettre en échec les investisseurs privés, souvent étrangers. L’État, faisant fi de l’équité et de la justice, avait contraint les populations à réagir, pour des nécessités de survie.