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Rencontre internationale de Hautes autorités des Sports : «pour définir les voies et moyens de résister à l’après COVID-19».

Par Seck NDONG

A l’entame de son propos, et au nom de S.E.M. Macky SALL, Président de la République et de son Gouvernement, le ministre des Sports Matar Bâ a remercié «très sincèrement» le Directeur Général Régional et Représentant de l’UNESCO en Afrique de l’Ouest à travers les représentants ici présents. Cette rencontre virtuelle fait suite à celle qui avait été organisée dans le courant de l’année 2020 sur la thématique de «la pharmacopée traditionnelle, les valeurs du sport et la COVID-19.

Cette rencontre internationale s’est tenue en présence de la Sous-Directrice Générale pour les Sciences sociales et humaines de l’UNESCO, Mme Gabriela RAMOS, en vidéo- Conférence. Elle a été présidée, à Dakar, par le Président du Bureau de la septième Conférence des Etats parties à la Convention Internationale contre le dopage dans le sport (la COP 7), M. Marcos DIAZ. Il y a eu la présence effective des membres du Bureau, de Ministres chargés des sports des pays de la CEDEAO, de représentants du Comité International Olympique, de l’Agence Mondiale anti-dopage, du Conseil Américain du sport, de l’Association des Comités Nationaux Olympiques Africains, d’Interpole, de l’Office des Nations-Unies contre la drogue et le crime, de l’Agence des Contrôles Internationaux, entre autres invités.

Ce forum de très haut niveau auquel beaucoup d’entre eux avait pris part, avait permis, en son temps, d’engager une réflexion profonde et prospective sur une perspective africaine de la pharmacopée traditionnelle, les valeurs du sport et la COVID-19.  Cette réflexion a également été l’occasion de réfléchir sur le dopage dans les sports par l’usage de la médecine traditionnelle, et ses conséquences souvent mortelles pour nombre d’athlètes toujours à la recherche de nouvelles performances.

Le ministre des Sports du Sénégal a voulu également remercié très sincèrement ses collègues chargés des Sports des pays de la CEDEAO, pour leur disponibilité et pour l’honneur qu’ils ont fait d’être présents à cette rencontre. Matar Bâ a remercié de façon toute particulière, les représentants des organisations internationales qui ont accepté de prendre part aux travaux dans un contexte souvent difficile et avec des agendas qu’il sait chargés.

«Le monde semble traverser un cauchemar avec la COVID-19 et notre principal souci, aujourd’hui, est que la maladie se termine et qu’on en revienne à l’ordre d’avant», a relevé M. Bâ. Cette approche, même si elle parait évidente, dira-t-il, est devenue incomplète, voire insuffisante, pour résoudre l’équation qui se présente aux acteurs du sport.

La COVID-19, en effet, a impacté négativement tous les secteurs d’activités ; mieux, elle a remis en cause les bases de notre vie en société et de nos relations à l’échelle locale, nationale et même internationale. «Elle nous rappelle, de façon brutale, que nous vivons dans une globalité, dans un monde indivisible. Et que le moment est venu de procéder à la reconfiguration et à la reconstruction des bases de nos activités et de nos rapports à l’autre et à l’environnement», a soutenu le ministre.

Dans le secteur du sport, il s’agit, aujourd’hui, de prendre en charge les implications et autres conséquences de cette pandémie. Il s’agit surtout, comme l’a bien compris le Bureau de la COP 7, pour ce qui concerne notre sous-région, selon Matar Ba, de mener une réflexion prospective pour «renforcer l’éthique, l’intégrité et les valeurs du sport dans l’espace CEDEAO».

Vidéo: Mohamed Ficou

Dans ce cadre,  il a renouvelé ses sincères remerciements au Président du bureau de la 7e Conférence des parties, M. Marcos DIAZ, pour avoir choisi ce thème d’une brulante actualité et pour avoir porté son choix sur ma personne pour introduire les travaux.La CEDEAO est un espace communautaire qui ambitionne d’harmoniser les politiques économiques et sociales des pays membres.

A cette fin, plusieurs initiatives sont en cours. Mais, force est de reconnaitre que dans cet espace, la réglementation juridique et notamment son application ne sont pas toujours aussi efficaces qu’elles auraient dû être. C’est pourquoi, poursuit le ministre, bien souvent, des personnes ou des entités mal intentionnées s’engouffrent dans les brèches ainsi ouvertes et bafouent les valeurs de l’activité sportive. Et l’arrivée brusque de la COVDID-19 risque de leur ouvrir de larges boulevards d’impunité, de les inciter à continuer encore à saper nos systèmes sportifs.

«Et, si nous ne renforçons pas notre vigilance, si nous ne préservons pas nos systèmes sportifs et nos athlètes, si nous ne mobilisons pas nos ressources en mutualisant nos efforts et nos initiatives ; en somme, si nous ne prenons pas les mesures appropriées qui s’imposent, l’après COVID-19 sera une période très difficile dans l’espace CEDEAO», a réalisé le ministre sénégalais en charge des Sports. Il a rappelé que le sport, dans notre zone, est largement dépendant des financements publics et que les ressources de nos Etats respectifs, largement impactées, sont, pour l’essentiel, dans une tendance baissière. Et cela, certainement pour longtemps encore.

Dans ces conditions, nous avons l’impérieux devoir de réfléchir sur une perspective africaine et communautaire de résilience à la pandémie dans le secteur sport. D’abord en interrogeant les initiatives prises au niveau des Etats pour faire face aux externalités négatives induites par la maladie ; ensuite en prenant, à notre compte, les initiatives en cours au niveau de l’Union Africaine, de l’UNESCO et des instances sportives internationales pour défendre l’éthique, l’intégrité et les valeurs du sport.

Il importe pour les intervenants à cette rencontre internationale de voir ; Comment intégrer nos efforts, nos initiatives et partager les bonnes pratiques ? – Quelle forme de solidarité pouvons-nous mettre en œuvre au niveau communautaire ? – Quelles sont nos perspectives d’action pour mieux résister ?

La préservation et le développement du sport dans l’espace CEDEAO, ces prochaines années, dépendront, pour une large part, des réponses que les décideurs dans les différents domaines du Sport vont apporter à ces questions ; une belle occasion pour définir les voies et moyens de résister à l’après COVID-19. Ce sont là quelques interrogations que les dirigeants des Sports au niveau international vont enrichir, sans doute, au cours des échanges. Leurs réflexions de très haute facture devront servir d’entrée en matière et d’intrants aux travaux de leur deuxième réunion formelle du Bureau de la COP 7.

 

 

 

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