Au cours d’un entretien réalisé avec le président du Club Sénégal émergent, PCA de la Sonacos s.a et Conseller départemental à St Louis, hier, M. Youssou Diallo s’est prononcé sur le dialogue politique et les prochaines locales à Saint Louis. Concernant le Dialogue national versus dialogue politique, il trouve que le processus démocratique a besoin d’être amélioré et réinventé tous les jours par le dialogue et la concertation. La démocratie, selon lui, n’est pas uniquement ni exclusivement que conflits et confrontations.
Dire que oui, le Président Macky Sall a été élu avec plus de 58% et au lendemain des élections, il lance le dialogue national; pour d’aucuns ça n’a pas de sens. «Je crois que ceux-l n’ont pas bien compris,la démocratie ce n’est pas la dictature de la majorité sur la minorité», a expliqué M. Youssoupha Diallo.
La classe politique dans son ensemble et à des moments réguliers doit dialoguer pour améliorer les choses, dans la paix et la sérénité, pour adapter la Démocratie à notre temps et aux circonstances de notre pays, à notre culture et aux exigences de notre peuple. Ce qui est bon pour le Sénégal est très bien partagé, comme le bon sens pour reprendre Descartes, entre ceux qui sont au pouvoir et ceux qui sont dans l’opposition.
Le Président Macky Sall qui, selon Youssou Diallo, est un démocrate visionnaire et un pragmatique, a eu parfaitement raison en initiant et en lançant le Dialogue national. Avec l’objectif d’améliorer notre Démocratie en en faisant du sur mesure pour notre pays au lieu du prêt à porter, d’autant plus que, un peu partout dans le monde, on note une crise de la démocratie représentative avec l’émergence de puissants mouvements souverainistes et national populistes. D’ailleurs poursuit M. Diallo, le président Macky Sall n’a pas tardé à être imité un peu partout en Afrique.
Du dialogue entre pouvoir et opposition doit jaillir la lumière pour l’amélioration de notre système partisan et politique; et l’instauration de relations civilisées et apaisées entre les acteurs politiques et sociaux. «Le Sénégal est un géant de la démocratie dans le monde, un modèle dont la préservation est un devoir et une obligation morale pour tous», a-t-il conclut sur ce point.
En tant que conseiller départemental et coordonnateur de la Commission communication départementale de Benne Bokk Yaakaar à Saint louis, il a donné son point de vue sur les prochaines élections locales dans cette localité souvent très disputée entre l’opposition et le pouvoir, en mettant en garde la majorité présidentielle contre les velléités de divisions. A propos des élections à venir, Youssou Diallo a souligné que pour Saint- Louis, si on se fie aux résultats des élections précédentes, (législatives de 2017 et présidentielle de 2019), l’opposition est bien présente. Lors des élections législatives, M. Diallo rappelle que la mouvance présidentielle avait gagné avec une majorité qui n’atteignait pas 50% au niveau du département. A la présidentielle, Benno bokk yakaar (Bby) a eu 54 ou 56%. Ousmane Sonko arrivé dans la région en 2éme position avec un peu plus de 18% et Idrissa Seck avait 16% et poussière. «Si vous agrégez les positions de l’opposition, ce n’est pas loin de 40%», a-t-il considéré la réalité d’une opposition à Saint-Louis. M. Diallo pense que pour les prochaines élections locales qui vont être des espèces de ‘’navétanes’’, toute division au sein de la majorité Bby risque d’être fatale.
Par ailleurs Pca de la Sonacos, Youssou Diallo estime que la majorité présidentielle, Bby a intérêt à se maintenir dans une dynamique unitaire, notamment à Saint-Louis. Et, que les dirigeants des différents partis et mouvements politiques concernés puissent évaluer le travail des membres élus (maires, présidents de conseil départementaux) sur des bases objectives afin qu’ils puissent déterminer les choix qui peuvent être basés sur leur bilan ou sur leur programme.
Youssou Diallo de rappeler que lors du Référendum de 2014, des législatives de 2017 mais aussi de la présidentielle de 2019, que c’est l’unité et la cohésion de la mouvance présidentielle, en plus de l’effet d’entraînement du charisme du Président Sall, qui avaient fait la différence. «Si maintenant, pour une raison quelconque, nous travaillons à saper cette unité, cela veut dire que nous travaillons consciemment ou inconsciemment à faire perdre la majorité présidentielle aux locales prochaines.», a-t-il averti après avoir présenté la disposition des forces.
A son avis, les oppositions ont tendance, au cours de ces élections, à se regrouper; on voit souvent l’émergence de forces centrifuges dans la majorité. «Ces deux phénomènes combinés doivent être gérés avec la plus grande circonscription, prudence et attention», ajoute-t-il considérant que l’unité doit être le maître mot au niveau des quatre communes de la ville de Saint-Louis, mais aussi au niveau du département.
Ch. Seck NDONG