Mais tout dépendra de la configuration finale de l’industrialisation. Si nous faisons un prototype qui fonctionne bien, l’autorité peut décider d’introduite le nombre qu’il veut. S’il a les moyens de mettre toutes les infrastructures industrielles qu’il faut, nous pouvons même fabriquer jusqu’à une centaine ou plus par semaine», a fait savoir Dr Guèye par ailleurs, responsable du laboratoire de fabrication «Fab Lab».
Pour l’enseignant-chercheur, cela ne nécessite même pas de très gros moyens. «Quelques millions peuvent suffire. Mais tout dépend du dimensionnement. Par exemple, si l’on veut fabriquer 50 par semaines, le coût des installations en termes de matériel n’atteint pas les 50 millions de FCfa. Ce n’est pas cher. Et si vous en fabriquez beaucoup, vous amortissez le matériel très vite», a-t-il estimé. Ses autres collègues qui contribuent à ce projet sont les Docteurs Ahmed Mouhamadou Wade, Mamadou Lamine Diagne et Ousmane Seydi. Cela fait deux semaines seulement quand ils ont commencé à travailler sur cet appareil. «Nous sommes partis d’un article scientifique qui a été publié dans une revue de la communauté des anesthésistes où l’on montre les principes de base pour concevoir un respirateur. Comme les étudiants étaient restés chez eux dans ce contexte de maladie, nous nous sommes concentrés sur cette problématique. Nous avons essayé de concevoir l’appareil en suivant les indications données dans l’article scientifique», a expliqué Dr Ibrahima Guèye.
Selon lui, il y a d’abord une première étape de conception où il fallait réfléchir sur le fonctionnement de l’appareil et les différents composants, Ensuite, la fabrication des pièces nécessaires et l’identification des différents éléments électroniques: la motorisation, la carte ou micro- contrôleur, etc. Il y a enfin, l’étape de l’assemblage et des tests. Par la suite, nous sommes allés à l’hôpital régional de Thiès pour discuter avec les gens qui travaillent avec les respirateurs pour voir ce qu’on attend de cet appareil médical. Au fur et à mesure, nous intégrions les remarques pour l’améliorer. C’est ce qui a abouti à ce prototype fonctionnel», a soutenu le chercheur.
Mais aujourd’hui, il est difficile d’avoir certains équipements nécessaires à la fabrication d’autres prototypes. Des commandes ont été faites, le matériel est en cours d’acheminement. «C’est ce qui a un peu bloqué le travail pour l’instant. Mais nous avons un prototype fonctionnel et au complet, et d’autres qui ne sont pas achevés faute de matériels disponibles», a-t-il regretté.