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Cas Guillaume Soro : la Côte d’Ivoire retire sa déclaration de compétence de la Cour africaine des Droits de l’Homme

La Côte d’Ivoire décide de retirer sa déclaration de compétence de la Cour africaine des Droits de l’Homme. Cette Cour avait ordonné le 22 avril à la Côte d’Ivoire de suspendre son mandat d’arrêt contre Guillaume Soro. L’ancien chef de la rébellion ivoirienne et candidat à l’élection présidentielle d’octobre 2020 a été condamné à 20 ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics » ce 28 avril.

La Côte d’Ivoire a retiré sa déclaration de compétence de la Cour africaine des droits de l’Homme, a annoncé mercredi 29 avril le porte-parole du gouvernement ivoirien, dénonçant des « agissements intolérables » de cette juridiction.  Concrètement, ce « retrait de déclaration de compétence » fait qu’il ne sera plus possible aux ONG et aux personnes privées de saisir directement la Cour à laquelle la Côte d’Ivoire continue d’adhérer.

« Retirer aux individus et ONG le droit de soumettre directement des plaintes à la Cour marque un recul pour les droits humains en Côte d’Ivoire », a réagi Amnesty International.

Pour le gouvernement ivoirien, la Cour n’a pas rempli son rôle : « Cette décision (de retrait) fait suite aux graves et intolérables agissements que la Cour africaine s’est autorisée dans ses actions« , a affirmé le porte-parole Sidi Tiemoko Touré, également ministre de la Communication, en lisant un communiqué.

Le gouvernement a donc « décidé le 28 avril de retirer la déclaration de compétence prévue au protocole relatif à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples émise le 19 juin 2013 », a-t-il ajouté.

Les récentes décisions de la Cour « non seulement portent atteinte à la souveraineté de l’ État de Côte d’Ivoire, à l’autorité et au fonctionnement de la justice mais sont également de nature à entraîner une grave perturbation de l’ordre juridique (…) et à saper les bases de l’ État de droit par l’instauration d’une véritable insécurité juridique ».

Cette prise de distance survient alors que la Cour africaine, saisie par des partisans de l’ancien chef rebelle Guillaume Soro, avait ordonné à la Côte d’Ivoire de suspendre les procédures à son encontre. Ancien Premier ministre et candidat à la présidentielle de 2020, M. Soro a été condamné mardi 28 avril à 20 ans de prison pour « recel de détournement de deniers publics ». Il est aussi accusé de « tentative d’insurrection ».

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